Annaba: Retard dans les délais de réalisation des grands projets - Annaba bat tous les records

Mais que se passe-t-il donc à la wilaya d’Annaba où les délais de réalisation ne représentent plus qu’une formalité à afficher sur la fiche technique de chaque projet ? Aménagement de l’entrée ouest d’Annaba, gare routière et nouvelle aérogare Rabah Bitât, trois projets de grande envergure figurant dans la liste des infrastructures socio-économiques les plus importantes de la quatrième ville d’Algérie. Et pourtant, le retard dans l’inauguration de ces équipements publics a battu tous les records. Entamés en 2009 par une entreprise égyptienne ARAB CONSTRUCTOR, les travaux de réalisation de la nouvelle aérogare Rabah Bitât accusent un retard de plus de trois ans. Son inauguration a été repoussée à chaque visite de ministre ou d’autres autorités. Pourtant, les décideurs et les élus locaux sont conscients de l’impact qu’aura l’inauguration de cette aérogare, d’une capacité d’accueil de 700.000 voyageurs/an extensible à 1 million Voyageurs/an, sur leur wilaya. Sur le chantier de construction, les murs de l’édifice principal, conçu pour accueillir les différents espaces prévus dans le cahier des charges, sont encore revêtus de ciment. L’entreprise chargée de la réalisation effectue également des travaux de bitumage sur la piste. Les espaces extérieurs se résument en des milliers de mètres carrés de mauvaises herbes. L’ensemble de ces constatations témoignent du retard, sans précédent, dont souffre cette infrastructure de transport aérien. Les voyageurs, empruntant leur vol de l’aérogare Rabah Bitât, ne cessent de dénoncer la situation archaïque dans laquelle se trouve l’actuelle aérogare. « On ne se croirait pas dans une aérogare. Deux salles d’embarquements seulement, une fois j’ai assisté à une coupure d’électricité et aucun espace ne reflète réellement la fonction principale de cet équipement. C’est une honte pour notre pays et c’est une insulte pour toute la population. Que vont penser les voyageurs étrangers lorsqu’ils viendront ici ? », se désole un voyageur algérien, habitant la commune chef-lieu de la wilaya d’Annaba, en provenance de Lyon en France. Du côté de la gare routière, les voyageurs sont exaspérés d’emprunter le bus ou les taxis inter-wilaya dans des stations où l’insalubrité et les odeurs nauséabondes constituent le décor principal. Pourtant les choses auraient pu être améliorées avec l’inauguration de la nouvelle gare routière située près du campus universitaire de Sidi Achour. L’ensemble de ces retards soulèvent plusieurs questionnement sur ce que devrait être la situation au lendemain du lancement de travaux du même caractère, entre autres, l’aménagement de l’entrée sud d’Annaba et la réalisation du tunnel reliant le rond-point du Pont blanc à celui d’El Mhaffeur, suspendu par le wali d’Annaba, Mohammed Mounib Sendid, en raison d’un délai de réalisation très long proposé par le bureau d’étude espagnol.

Le Provencial - 13 septembre 2014  - Rafik Arfaoui