Annaba: STATIONS DE LAVAGE DANS LES QUARTIERS - Insalubrité et nuisances multiples

Il n’y a qu’ici, prétendument la 4ème ville du pays qu’on trouve des stations de lavage de voitures dans des locaux d’à peine 10 m2, tout juste bon à abriter une épicerie de quartier et, bien évidemment, avec cette exiguïté, le lavage se fait en partie…sur la voie publique. Pourtant une loi interdit tout lavage de véhicule sur la voie publique même s’il est vrai que cette loi est ignorée de tous et surtout de ceux là mêmes en charge de la faire appliquer mais un minimum de décence s’impose. Même dans ce qu’on appelle république bananière, ou tout est permis par la force de l’influence et l’entregent, on essaye de sauvegarder les apparences, ce qui n’est pas le cas ici ou ceux qui transgressent les lois, le montrent ostensiblement, faisant ainsi, de leur point de vue, étalage de leur pouvoir et de leurs connaissances occultes. Ils envoient un message clair à ceux qui, naïfs persistent à croire que force reste à la loi, alors que le quotidien annabi donne la preuve du contraire. Ceux qui, au plus haut niveau de l’Etat, pensent que pour assurer la stabilité sociale, il faut laisser faire ce genre de chose, se trompent lourdement car c’est justement cela qui avait fait le lit des événements du 5 octobre de triste mémoire et de la décennie noire qui s’ensuivit ; les frasques du pouvoir d’alors, de ses familiers et de sa parentèle, leur mépris pour les lois du pays et partant de la population parce que justement ils détenaient les rênes du pouvoir, se sont retourné contre eux car il y a une limite à toute chose. Et aujourd’hui plus qu’auparavant, les citoyens majoritairement, n’acceptent plus les passes droits qui ont des conséquences directes sur leur sécurité et leur bien-être, des droits civiques de base. Et comment peut-on parler de sécurité ou de bien être quand ces stations de lavage, qui ont fleuri dans des quartiers résidentiels, sont source d’insalubrité et de nuisances multiples. On se demande d’ailleurs comment certaines de ces stations ont pu obtenir l’agrément pour une activité qui ne souscrit pas aux normes draconiennes exigées à d’autres ? Un local qui peut abriter, à peine, un seul véhicule et un lavage qui se fait en partie sur le trottoir avec l’eau de lavage qui s’écoule librement sur la chaussée, peut-il être agréé comme station de lavage ? Et celui ou ceux qui permettent cette activité dans ces conditions d’insalubrité ont-ils une idée du degré de nuisance sonore et l’impact sur le voisinage, notamment personnes âgées et enfants ainsi que les personnes fragiles, du ronronnement sans fin d’un Karcher ? Et l’encombrement ? Celui qu’occasionnent les véhicules traités ou attendant leur tour et qui stationnent dans des rues à peine assez larges, pour deux véhicules de front. Les citoyens protestent pourtant mais comme ils ne sortent pas dans la rue ou ne font pas de sit-in devant la wilaya, leurs plaintes sont tout simplement ignorées. C’est d’ailleurs le secret de polichinelle ici à Annaba et partout ailleurs en Algérie ; pour obtenir quelque chose même un non droit, il faut créer des troubles sur la voie publique, crier plus que la victime et invoquer une prétendue pauvreté qui n’existe nullement, pour obtenir le doit de faire tout et n’importe quoi. Et tant pis pour ceux qui respectent les lois y compris quand ils se plaignent. Et dans tout cela, les stations de lavages ne constituent que le haut de l’iceberg, il faut déambuler dans les quartiers pour voir jusqu’ou les atteintes aux lois sur l’urbanisme atteignent avec la prolifération de commerces et ateliers industriels, mécaniques et autres. Certains quartiers sont devenus des zones industrielles, contrairement à toutes les lois du pays et ici à Annaba, à un arrêté de wilaya, en sus de tout le reste, établi en 2001, toujours en vigueur mais sans application.

lestrepublicain - 20 septembre 2014 - Ammar Nadir