Annaba: A LA VEILLE DE L’AÏD EL-ADHA - Les prix atteignent les cimes

Ils se frottent déjà les mains ; enfin, ils se les frottent depuis ce week-end, où la pomme de terre, par exemple, avait commencé à prendre son envol à 70 D.A alors que la veille, elle n’était qu’à 60 D.A, sur les mêmes étalages et c’était le même stock. « Ils », vous avez compris, se sont ces commerçants dont le prophète avait condamné les pratiques et qui, dans l’antiquité, étaient assimilés aux voleurs, ils avaient le même Dieu. A chaque fête et surtout religieuse avec les dépenses que cela induit pour les repas traditionnels, ils font tout pour en profiter malgré cet esprit de piété justement devant accompagner chaque événement religieux et malgré tous les préceptes de l’Islam. Un Islam qu’ils pratiquent à leur façon en se bousculant aux mosquées et en dépouillant leur prochain, sans état d’âme, sans vergogne. Tous les produits alimentaires, surtout les fruits et légumes et ceux susceptibles d’être consommés pendant les deux jours de l’Aïd, ont déjà vu leur prix augmenter et la veille de la fête, avec la demande, les bousculades et surtout l’urgence, ces prix atteindront à l’incroyable. Mais, il faut croire à tout et vous verrez combien quels sommets va atteindre le prix du pain seulement malgré les réquisitions de boulangeries. D’ailleurs, il ne faut même pas vous demander comment il parvient dans la rue et en de telles quantités qu’il semble que ces revendeurs possèdent eux-mêmes des boulangeries. Est-ce cela l’esprit de l’Aïd ? La piété et la foi ? Alors que tous les commerces bénéficient d’un surcroît de chiffre d’affaires par la quantité de clients seulement, à de telles dates. Certains mettent en cause les consommateurs eux-mêmes mais cela ne tient pas la route parce que personne ne peut, en toute logique, commencer à s’approvisionner un mois à l’avance. Et les commerçants, eux aussi, tiennent compte de cela et commencent à pratiquer leurs prix « spéciaux » parfois une quinzaine de jours à l’avance. Non, c’est la nécessité dans laquelle se retrouvent les consommateurs qui conduit à ces pratiques délétères que la religion condamne, mais c’est l’Aïd où même le charbon de bois va valoir son pesant d’or.

lestrepublicain - 28 septembre 2014 - Ammar Nadir