Annaba: CIMETIÈRE ZAGHOUANE - Des tombes ensevelies par une promotion immobilière

Des tombes profanées, des chaussées complètement abîmées, des routes inaccessibles et des quartiers carrément isolés. Ces dégâts que la population de Annaba, ne peut plus tolérer, ne sont pas dus à des catastrophes naturelles mais plutôt  provoqués par des promoteurs immobiliers qui continuent  à violer, avec la complicité de l’administration locale, les règles de constructions connues mondialement. En effet, hier, des citoyens se sont indignés contre l’ensevelissement des tombes par un promoteur immobilier au niveau du cimetière Zaghouane. Ce dernier qui devait normalement ériger une tour de 9 étages et dont le projet est à l’arrêt depuis l’opposition des habitants du Caroubier, il y a une  année, aurait  repris les travaux de terrassement depuis deux jours. Dès lors, des dizaines de tombes situées sur la partie supérieure du cimetière se retrouvent ensevelies sous des coulées de boue gorgées de gravats de part et d’autre. L’irresponsabilité du promoteur qui n’accorde aucun respect aux morts, a soulevé la colère des citoyens ayant des proches enterrés à cet endroit. « J’avais l’intention de  me recueillir sur la tombe de mon fils, mais j’ai dû renoncer cette semaine après qu’un membre de la famille m’eut appris que plusieurs dizaines de tombes sont ensevelies » a dit une sexagénaire qui s’indignait contre le comportement irresponsable de ce promoteur tout en ajoutant : « J’ai informé sur le champ mon mari pour un dépôt de plainte avant que j’apprenne un peu plus tard que les habitants du quartier ont pris contact avec la permanence de la sûreté de wilaya pour dépôt de plainte ». Les policiers s’étant rendus sur place ont eu une brève discussion avec les ouvriers du chantier, ont précisé des membres de l’association du quartier. Ce projet, objet d’un véritable conflit entre le  voisinage,  a dû être arrêté depuis environ une année. Son interruption fait suite aux différentes réclamations et plaintes  adressées par l’association du quartier aux plus hautes instances de l’État. Déterminés, les riverains de ce paisible quartier refusent  « qu’une tour de 9 étages soit construite sur un papier mouchoir » en portant atteinte à la mémoire de leurs morts.

lestrepublicain - 28 septembre 2014 - Boufessioua Sofiane