Annaba: RECORD JAMAIS BATTU AU MARCHÉ EL-HATTAB - 5000 dinars le kilo de foie !

Cette année encore, les commerçants n’auront épargné personne, et surtout pas ceux qui n’ont pas les moyens d’acheter un mouton pour l’Aïd. Les bouchers les attendaient de pied ferme, multipliant par quatre les prix habituellement hors de portée des bourses moyennes (on ne parle plus des petites bourses, depuis longtemps hors course). Ainsi, le kilogramme de foie de bœuf ou autre, est cédé au marché El Hattab, le plus fréquenté de la wilaya, à pas moins de 5000 dinars. Si vous acceptez un mélange avec de gros morceaux de poumons, de rate, et un tout petit morceau de foie, il faudra débourser autour de 2500 dinars. Ce mélange, les bouchers l’appellent habituellement « kebda », alors qu’il n’a de foie que le nom, et le cèdent au prix du foie, selon le poids, on se demande comment ils ont trouvé une telle arnaque. Pour la viande, heureusement qu’il y a la viande importée, moins chère, mise en vente par certains bouchers comme ceux de la Colonne, et qui est tarifée entre 1400 dinars et 750 dinars, selon la  qualité. Le dernier choix (750 dinars  le kilo) est plutôt un amas de graisse présentant de légères couches de viande. Le poulet dont le prix baissait habituellement à cette période pour atteindre 150 dinars le kilo, n’a pas voulu lâcher prise, et hier encore, on n’a enregistré qu’une très légère baisse sur le kilo, fixé à 230 dinars. Les bouchers spécialisés dans la vente de viandes blanches, ont maintenu les prix  au dessus de la barre, s’étant aperçu que de nombreux ménages profitaient de la baisse du prix du poulet pour emplir leurs frigos. Au point où, comme l’an dernier par exemple, la demande de poulet était si forte à la veille de l’Aïd, qu’il n’y avait plus en vente que des poulets nettement inférieurs à la moyenne en poids. Du côté des fruits et légumes hier, la tendance à la hausse amorcée déjà depuis plus de quinze jours a atteint des cimes incroyables en cette période de piété et de charité. Alors que les carottes étaient tarifées à 80 dinars, la salade verte restait au plafond, c'est-à-dire 100 dinars le kilo. Même les olives ont fait un saut en avant, avec 360 dinars le kilo. Les prix sont tellement exagérés en l’absence de  tout contrôle, que la majorité des  consommateurs se sont abstenus de faire le sacrifice du mouton, et ils sont de plus en plus nombreux chaque année.

lestrepublicain.com - 02 octobre 2014 - Farida H.