Annaba: FACULTÉ DE MÉDECINE - La colère des maîtres assistants

C’est le branle-bas de combat à la faculté de médecine de Annaba (INESM). En effet, depuis quelques jours une pétition circule dans les bureaux des instances concernées, dont l’objet est de mettre fin au décanat du doyen de l’INESM, qui s’éternise.  Aujourd‘hui, on crie haut et fort ce que les autres pensent plus bas à la faculté de médecine. Du moins  la dernière sortie des maîtres assistants  porte à le croire. Ces derniers sont sortis de leur mutisme et déplorent la situation à laquelle est arrivée la faculté. Ils interpellent les autorités pour dénoncer notamment les dépassements à la loi et sans ambages, désignent du doigt le doyen de la faculté à qui ils imputent la responsabilité. Dans une lettre, ils  ne vont pas par quatre chemins pour lui signifier qu’il est à l’origine de tous les maux qui rongent la faculté. Ils accusent et affirment en substance : « Depuis votre installation en qualité de doyen de la faculté de médecine et garant de l’éthique, vous n’avez cesse de faire des entorses, de plus en plus importantes à la réglementation en vigueur, et ce, pour protéger tous vos pions placés dans chaque service hospitalo-universitaire de Annaba. »  Ils soutiennent dans le même document à l’intention du mis en cause que « le meilleur exemple de ces dépassements est la soutenance du docteur N ». Le deuxième exemple  poursuivent-ils « est celui d’un  maitre assistant en chirurgie générale » avec bien sûr des détails dont nous dispensons une copie.  Et de poursuivre pour étayer leur dénonciation : le troisième exemple est celui  « des maitres assistants à qui vous avez refusé la thèse sous prétexte d’un taux de plagia dépassant les normes, alors que vous avez usé du deux poids deux mesures  pour  un syndicaliste que vous craignez ».  Le quatrième exemple est celui de « la restructuration des services hospitalo-universitaires, rédigée par votre équipe, le CHU étant exclu et que vous avez présentée à monsieur le secrétaire général du MSPRH. » Avant de l’inviter à  mettre fin  à dix années de règne sans partage dans un royaume où la devise était «  diviser pour régner ».  Ils ont fait état d’une fronde, composée d’enseignants et d’étudiants qui a pris forme au niveau de l’institut des sciences médicales de Annaba, autrefois réputé dans la formation de l’élite en matière de médecine. Des voix de plus en plus nombreuses commencent à s’élever pour exiger un changement à la tête de la direction. Dix ans de décanat c’est plus que suffisant, s’offusque la majeure partie d’entre ceux-ci en soulignant la situation délétère qui prévaut actuellement au sein dudit institut. Les contestataires  signalent que  le ministre de tutelle a même été saisi à ce propos. On dénonce des pratiques de  favoritisme et clientélisme au sein de cette institution du savoir jusqu’à en faire une « véritable propriété privée ». Les professeurs, enseignants, étudiants et travailleurs demandent du « sang nouveau », au même titre qu’au niveau des autres services du CHU de Annaba, dont certains responsables ont largement dépassé l’âge de la retraite et qu’ils invitent à prendre la porte de sortie de leur propre gré sans arriver à être dégagés de force.

lestrepublicain - 04 novembre 2014 - B. Salah-Eddine