Annaba: HADHRA AÏSSAOUIA AU TRA - Transe et mystique pour fêter le Mawled Ennabaoui

Des chants religieux ont enjolivé la scène du théâtre régional Azeddine-Medjoubi. La Hadhra Aïssaouia, qui était initialement prévue le 25 décembre dernier, a été une réussite totale à l’approche de cette fête aussi importante que populaire qu’est le Mawled Ennabaoui Echarif. Ce mercredi, le théâtre régional Azzedine-Medjoubi de Annaba a connu un de ces moments dont son public averti raffole. Organisée sous l’égide de la direction de la Culture de la wilaya de Annaba, dont le premier responsable, Driss Boudiba, qui n’est plus à présenter, a excellé à la fois dans la programmation et dans l’organisation, mais aussi et surtout dans le cadre de la célébration du Mawled Ennabaoui Echarif, la Hadhra Aïssaouia a été une réussite totale pour clôturer l’année 2014. Diverses troupes ont réussi à surchauffer la grande salle du TRA qui, l’espace de cette fin d’après-midi du 31 décembre, est devenu le lieu par excellence d’un voyage musical et mystique, qui a comblé tous les passionnés du chant Aïssaoua et du soufisme. Et c’est en véritable maître de cérémonie que le comédien Abdelhak Benmarouf a présenté les différentes troupes venues apporter beaucoup de chaleur à un public essentiellement familial, venu des quatre coins de la ville et de la wilaya. Etaient présentes, la troupe Soulamia de Gabès (Tunisie), la troupe Noudjoum El Layl de Guelma, et, pour la ville de Annaba, la troupe aïssaoua des anciens de la ville, dirigée par El Hadj Adjili, l’association aïssaouia pour les traditions et les hymnes religieux, l’association culturelle Ichrak Bouna,  la troupe de Mustapha Boustouh, la troupe de Moucef Benouhiba et la troupe de Djamel Lachichi. Initialement prévues au programme, la troupe « Les ponts pour les arts et les traditions populaires » de Constantine, la troupe de l’association culturelle El Djazoulia de Souk-Ahras et l’association aïssaouia Kadiria de Aïn-Baïda (Oum El Bouaghi) n’ont pu être présentes en raison des mauvaises conditions météorologiques qui prévalent depuis quelques jours. Cette absence, indépendante de la volonté des troupes comme des organisateurs a été enregistrée avec regret par le public, lequel, cependant a apprécié les différents croisements entre toutes les formations ce qui démontre bien le caractère à la fois unique et universel du chant aïssaoua. L’ambiance a d’ailleurs été surchauffée par des youyous de femmes bien au fait de ce style qui allie mystique et transe ce qui a réellement donné des airs de fête à l’approche du Mawlid Ennabaoui Echarif qui est fêté aujourd’hui. Les codes aïssaoua ont été scrupuleusement respectés au cours du spectacle, tant par les tenues vestimentaires, que par les instruments à percussion tel que le bendir, mais aussi et surtout par la récitation de versets coraniques à plusieurs voix en ouverture. L’ambiance et le contexte étaient donc bien là, ce mercredi sur la scène du théâtre, pour le plus grand bonheur des mélomanes, et plus particulièrement des amoureux de ce style qui fait partie intégrante, non seulement de notre patrimoine national, mais, plus encore, de celui, immémorial, du Grand Maghreb mais aussi de l’Islam.

lestrepublicain - 03 janvier 2015 - Moufida B.