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Annaba. "Je préfère voir mon fils en prison"

Publié le 24/04/2007

"Harraga" - La tension était vive hier aux alentours du tribunal de Annaba, où des familles et proches de 39 harraga attendaient la décision du procureur de la République. Ces derniers, qui ont été secourus par les gardes-côtes, devaient être présentés au procureur de la République dès les premières heures de la matinée. Une grande foule était sur place et le tribunal était sous surveillance policière.

La crainte se lisait sur de nombreux visages. «Je préfère voir mon fils en prison et vivant que d'entendre dire qu'il est porté disparu ou trouvé mort. Je suis contente de cette situation », nous a déclaré la mère d'un des jeunes. Une autre nous a évoqué avec regret le sort du jeune surnommé «Elgat» qui a été repêché mort au port d'Annaba, la semaine dernière. Et celui qui a été trouvé le même jour dans un piteux état de santé et transféré d'urgence à l'hôpital Ibn Rochd de la ville.

 Une malheureuse situation que d'aucuns regrettent mais qui n'effraie en rien les candidats à l'émigration clandestine. On raconte qu'à Sidi Salem, il existe des transporteurs clandestins moyennant de fortes sommes d'argent.  «Le risque est grand mais pas aussi grand que mon envie de quitter le pays. Je n'ai pas d'avenir ici. Ma vie, je la ferai là-bas outre-Méditerranée», nous a dit un jeune qui a tenté vainement de sortir du pays.  «Moi, j'ai passé un mois caché sur un bateau espagnol. La faim et la soif ont eu raison de moi. Les dattes écrasées et l'eau n'avaient pas suffi, j'ai dû recourir à des sorties nocturnes de ma cachette pour aller dénicher de quoi me nourrir. Finalement, j'ai été découvert par l'équipage du bateau et ramené sur Alger, où j'ai purgé quelques mois de prison», raconte celui que l'on surnomme «Zargou», qui s'est finalement rendu à l'évidence d'oublier ces malheureuses aventures sans issue. 

Les harraga qui devaient être présentés hier n'ont été ramenés au tribunal que vers 13h30. Les familles étaient en nombre important. Finalement, le procureur de la République les a entendus puis relâchés, à la grande joie des proches et amis. Ils sont appelés à comparaître dans les prochains jours.

Le quotidien d'Oran > 24/03/07 >  Hocine Kedadria

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