Annaba: HOMMAGE : EX-VICE PRÉSIDENT DU MOUVEMENT PANAFRICAIN DE LA JEUNESSE - Abdelkader Neghra tire sa révére

Un grand homme s’est éteint ce samedi 17 janvier au milieu des siens à 4 heures du matin, rejoignant ceux, décédés, qui ont fait l’histoire de l’Algérie. C’est donc discrètement qu’il a tiré sa révérence. Son souvenir impérissable restera gravé dans l’esprit de ceux qui l’ont connu ou approché. Le 20 septembre 1985, il recevait la médaille du Mérite pour son engagement corps et âme surtout dans le domaine de la jeunesse. Son parcours est jalonné de nombreuses responsabilités, de coordinateur de la wilaya d’Annaba, de la Jeunesse du Front de Libération Nationale, il devient membre du Conseil National de la JFLN. Commissaire national du Parti à Annaba, Secrétaire national du FLN, puis il est chargé du Centre d’Etudes et de la Stratégie Globale. La charge de Conseiller du ministre du Travail lui est ensuite confiée avant de devenir l’Adjoint du Président du Mouvement Panafricain de la Jeunesse. C’était le jeudi  11  février 2013 vers 9 heures du matin que le groupe de visiteurs composé également d’anciens compagnons de Kadi, du temps béni de la JFLN et des S.M.A.  Ainsi Messaoudi Ahcène, Farah El Hadj, Ferdjallah Slimane et l’auteur de ces lignes, nous étions présents au modeste domicile, Rue El Kods, d’un Monsieur qui aurait pu s’accaparer la moitié de la ville d’Annaba du temps où il se permettait de siéger à l’ONU, de côtoyer les grands du monde tels que Boumedienne, Bourguiba, les responsables de tous les mouvements de libération qu’avait connu l’Afrique. Ceux du MPLA, du SWAPO, de l’ANC Etc… N’est-ce-pas que l’Algérie était qualifiée de Mecque des mouvements de libération du monde ? M. Negra  Abdekader, s’exprimait avec une grande difficulté mais gardait une mémoire très vive. Il avait alors tenu à reconnaître chacun de ses convives puis en voyant des photos du temps où il sillonnait le monde pour défendre la cause de l’Afrique en général et de sa jeunesse en particulier. Là, il est avec un groupe de jeunes du continent  et cite Mouâmar Khaddafi qui n’était que capitaine, bien avant la Révolution du 1er Septembre, Moussa Traoré – il apprend à ses hôtes que Traoré veut dire travail-, des représentants de la jeunesse mauritanienne et tunisienne. Les salons des grandes personnalités politiques de l’époque l’avaient accueilli.  Une  anecdote l’avait marqué lors d’un voyage en Afrique du Sud du temps de l’Apartheid, alors qu’il se trouvait dans le hall de l’aéroport devant deux couloirs portant les inscriptions ségrégationnistes, l’un « Black Only » et l’autre « White Only », un dilemme pour lui, exhibant le passeport vert en l’air face à deux policiers blancs « des malabars » précise-t-il. Il reprend à plusieurs reprises ce fait. En ces temps personne ne pensait que l’Afrique du Sud aurait pour président l’un des plus grands héros de ce pays Nelson Mandela. Puis de citer Amilcar Cabral, Sesseko, Mohamed Sahnoun  et Kamel Bouchama son ancien compagnon, devenu par la suite ministre de la Jeunesse et des Sports. Le salon où nous nous trouvions est un véritable mémorial, des photos du Lycée Saint Augustin prises en 1955, de la valeureuse équipe de l’USMB (Union Sportive Musulmane de Bône), bien avant la Révolution, des réunions à l’ONU, du Mouvement panafricain et bien sûr en compagnie de plusieurs présidents de l’époque. Il a ainsi terminé sa vie dans un petit appartement au premier étage d’un vieil immeuble de la Rue El Kods, gardant sa fierté jusqu’au dernier souffle.

lestrepublicain - 21 janvier 2015 - Ahmed Chabi