Annaba: HÔPITAL “GRAÏNE AMMAR” D’EL-HADJAR - L’accueil laisse à désirer

À Annaba, le décalage entre les engagements des plus hautes instances du pays en matière d'humanisation des rapports des services publics avec le citoyen et leur concrétisation sur le terrain est aussi vaste qu'un océan.  Ce qui se passe dans certaines infrastructures publiques, dont la mission est justement d'être au service des  citoyens, est à des lieues de ce que promettent à longueur d'année nos responsables. Bien au contraire, on est amené à constater surtout le mauvais traitement réservé au public et aux patients.
 L'exemple le plus édifiant du laisser-aller des agents, infirmiers et autres techniciens et du laxisme et de la fuite en avant de certains de leurs responsables est donné par l’hôpital « Graine Ammar » d’El-Hadjar (Annaba), implantée à la sortie Est sur la route menant à l’aéroport international « Rabah Bitat ».  En effet, si l’on se réfère aux nombreux patients et à leurs proches, très en colère devant le mépris dont ils font l’objet, l’on peut estimer que cette infrastructure hospitalière, mérite amplement la palme de l'inconséquence. Ainsi, chaque jour  pratiquement, et ce, depuis des mois, de nombreux malades, qui déclarent avoir été ballottés de Charybde en Sceylla des jours et des jours, dénoncent, le mauvais accueil, l’indifférence de certains employés, notamment les infirmières et la bureaucratie qui s’est installée en maître sur les lieux.
Des membres de familles de malades ayant été hospitalisés au niveau de cet hôpital  affirment « vivre le calvaire, à chaque fois qu’on a un malade dépêché en urgence au niveau de cet hôpital, ou l’accueil est des plus froids est réservé ». Nous nous sommes déplacés à l’hôpital en question,  et nous avons tenté à l’occasion de trouver des  réponses aux interrogations des malheureux citoyens. Sur place, nous avons constaté qu'il ne s'agissait nullement d'allégations, loin de là. L’impression du laisser-aller et de l’abandon se dégage dès que le visiteur accède dans cette structure, qui se trouve bel et bien dans un état hideux et désolant à la fois, avec des tas d’ordures jetés un peu partout à l’entrée.
Pire encore, cette structure semble également être gérée par des agents de sécurité et des infirmiers. Ces derniers sont là uniquement pour rabrouer si ce n'est pour intimider les visiteurs  au lieu de les accueillir et de les orienter. Interrogé à ce propos, un employé dira « qu’avec la pression qui est exercée par les citoyens tous les jours, des dépassements de ce genre sont inévitables… ». Le moins que l’on puisse dire c’est une véritable marmelade, où il est pratiquement impossible de différencier entre un agent de service, d’une infirmière ou d’un médecin. A l’image du scanner qui est en panne uniquement pour les « non-pistonnés ».
Certains travailleurs souhaitent vivement une commission d’enquête qui ciblera en premier lieu, la gestion de cet établissement.Des bruits de couloirs signalent carrément de la « contrebande » en ce qui concernant les médicaments dont l’hôpital est approvisionné et qui sont destinés aux malades. Même cas pour les produits alimentaires, ou à chaque fin de repas du soir, de la nourriture disparaissait. Au fil des jours, la situation devient de plus en plus ingérable, même si cependant,  certains travailleurs de l’hôpital que nous avons pu approcher,  ont  dénié certaines des critiques. Mais, ils ont reconnu la situation précaire que traverse cette infrastructure en dégradation permanente. En attendant, l’intervention des pouvoirs publics pour corriger les erreurs,  la sonnette d’alarme est, tirée.

lestrepublicain - 10 février 2015 - B. Salah-Eddine