Annaba: Le CTRI constantine enquête au port

Au fil des années, le port marchand de Annaba donne l’allure d’être une « passoire » au service des gros bonnets. «Forcement, là où il y a le fer, la rouille est inévitable »... La dernière affaire de produit prohibé qui a éclaboussé cette infrastructure la fin de la semaine écoulée, à savoir la découverte jusqu’ici de quelque 400.000 capsules, camouflées à l’intérieur d’équipements électroménagers, est venue rajouter une couche d’érosion sur une institution censée protéger l’économie nationale. Une affaire qui n’a pas laissé indifférent les enquêteurs du Centre Territorial Régional d’Investigations de Constantine, qui venaient de se pencher sérieusement sur cette affaire louche.  Selon certaines indiscrétions, le transitaire chargé dans cette affaire du dépôt de dossier des procédures de dédouanement, a été auditionné. Le commissionnaire n’a pas tardé à divulguer l’identité et les grades de deux douaniers, ayant intervenu au profit de l’importateur pour lui faciliter l’acquisition de  sa marchandise. Il s’agit, selon une source sécuritaire, d’un agent et d’un contrôleur de la douane en poste au port marchand de Annaba. C’était prévisible. Puisque dès que cette affaire a éclaté,  des inspecteurs de police avertis, ont estimé que cet importateur n’a pas agi seul et vraisemblablement a compté sur une couverture intérieure d’agents de douane, dont l’identification risque de secouer les arcanes de la direction régionale des douanes de par la sensibilité de la marchandise importée. Nous apprenons aussi que le véritable importateur n’est pas le propriétaire du registre de commerce d’import-export, lequel est soumis à un ficher spécial d’inspection.  Ce dernier, établi à Batna, a été arrêté jeudi dernier, alors que le promoteur, basé à Oum-El-Bouaghi, auteur de cette opération de produit prohibé par le biais de la location de registre de commerce, une procédure normale dit-on, a été  à son tour interpellé par les enquêteurs de la brigade économique de la sûreté de Annaba.  Pour beaucoup, c’est le moment de se pencher sur la question de location des registres de commerce d’import-export ou du moins actualiser le fichier avec les services concernés, surtout lorsqu’on sait que de nombreux registres de commerce pourraient appartenir  à des personnes décédées. Le La gabegie, le clientélisme, l’appétit vorace, la cupidité ont « crée », une nouvelle race de mafioso-gestionnaires qui a végété à l’ombre des lois et règlements de la République. Qualifié d’important pôle industriel, cette infrastructure portuaire est considérée aussi comme étant le plus important de l’Est algérien et le 2ème au niveau national. Or ce rang, de l’avis de beaucoup d’hommes d’affaires,  n’est que de la poudre aux yeux, puisqu’il était  boudé, cette dernière décennie, par les importateurs privés. 

lestrepublicain - 14 février 2015 - B. Salah-Eddine