Annaba: TRAFIC DE DOCUMENTS ÉTATIQUES ET PRIVÉS - Un réseau de faussaires démantelé

La police judiciaire de Annaba, ayant été mise au courant d’un vaste trafic de documents administratifs étatiques et privés est arrivée à démanteler un réseau qui agissait sur une bonne partie du territoire national. Composé de 10 individus dont des informaticiens et muni d’un matériel sophistiqué, ce réseau dont les tentacules s’étendait sur les villes d’Annaba, Souk Ahras, Ouargla, Hassi Messaoud, Mila, Constantine et Alger détenait toutes sortes de papiers officiels ainsi que  des cachets humides fabriqués par les soins de ses membres. Agés entre 25 et 35 ans, 7 faussaires qui activaient dans un local sis à la Cité de la Plaine Ouest ont été appréhendés et présentés à la presse locale ce jeudi 19 février. Sur une table placée dans la cour du commissariat central des micro ordinateurs portables ou de bureau, des imprimantes et un scanner côtoyaient des plastifieuses et des bidons de produits chimiques. Deux passeports contrefaits ainsi que des imprimés scannés ont été placés sciemment par les policiers pour démontrer le trafic. Le Commissaire Principal M. Boubekri Yazid, patron de tous les services de la police judiciaire  tenait un point de presse en présence de plusieurs commissaires, d’agents et des lieutenantes de la cellule de communication de la Sûreté de Wilaya. La responsable de la police scientifique nouvellement promue au grade de commissaire  était également présente. Sachant que le travail qu’effectue ce service est pratiquement à la base de toute arrestation sauf lorsqu’il s’agit d’un flagrant délit. Les renseignements généraux ont, avec patience enquêté durant tout un mois pour localiser le lieu où les faussaires détenaient leur matériel. Signalons que des bulletins de naissances, des registres de commerce, des demandes de visa font partie des documents découverts. Ces jeunes gens croyaient agir impunément et remercient bien leur pays pour les études qui leur ont été dispensées en allant vers la solution de facilité qui est le trafic de papiers. Sachant pertinemment qu’un individu recherché ou un terroriste peuvent ainsi s’offrir une nouvelle identité en fournissant des bulletins de naissance portant un nom fictif et fournir leur photo pour obtenir une CNI officielle ou n’importe quel autre document. Signalons que les trois individus qui se trouvent en fuite sont formellement identifiés et ne tarderont pas à rejoindre leurs complices en prison. Ce n’est qu’après le point de presse que les sept faussaires ont été présentés par devant le magistrat instructeur près le tribunal d’Annaba qui a ordonné leur mise sous mandat de dépôt.

lestrepublicain -  21 février 2015 - Ahmed Chabi