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"Election présidentielle : «Les ombres du président»"

Publié le 02/02/2019
"Election présidentielle : «Les ombres du président» par M'hammedi Bouzina Med /Samedi 2 février 2019/L.Q.O" "Ils sont nombreux à parler en son nom et à le supplier de rester à la tête du pays, bien que lui ne dit rien et depuis longtemps". "Bouteflika est nombreux. Il est plusieurs. Même s'il nous ne parle pas depuis un quinquennat, depuis la dernière H'uda ou mandat, on l'entend par le miracle de disciples éclairés. Parfois il nous écrit pour nous dire de « nos nouvelles», et ce qui nous attend dans l'avenir. Nous, le peuple, nous sommes «Un» et «Seul» depuis le début. Donc, comme Bouteflika est nombreux, il nous connaît tous, un par un. Il nous reproche à nous- même, le peuple, de nous laisser aller à des bêtises du genre: que fait l'Etat pour nous collectivement et individuellement? Qui a semé et entretenu la corruption? Et d'ailleurs qu'allons nous devenir sans « l'Etat» et sans lui, Bouteflika? Sachant que Bouteflika est plusieurs: il est F LN , RND, MSP, MPA, et bien d'autres voix atones inaudibles et rouées, il ne reste plus de possibilité et de chance pour le «reste» du peuple de se faire entendre. Le peuple est si seul et si maigre que même « la vache des orphelins» ne pourra le sauver. Heureusement que Bouteflika est encore là et surtout qu'il est «nombreux». Ils, au nom de «IL», errent dans la contrée Algérie et disent la bonne aventure comme les apôtres précédant le messie: « Bouteflika est semblable au prophète « a dit un ministre du culte. « Dieu a envoyé Bouteflika pour nous sauver» a dit un autre ministre. « La pluviométrie abondante et l'envolée du prix du pétrole durant les premiers mandats de Bouteflika sont les signes de sa nature prophétique» ont dit d'autres apôtres du messie Bouteflika. Abdelaziz Bouteflika est donc candidat absolu et inévitable pour la continuité de la prophétie nationale. Sera-t-il candidat ou non? Qu'importe, son esprit est là, fidèle au rendez-vous, dans sa main un bouquet de fleurs cueillit au cœur du printemps pour éliminer les effluves nauséabonds de nos turpitudes et nos ingratitudes populaires. A jamais, l'Esprit de Bouteflika nous hantera, nous le peuple, en bien comme en très bien ou en mal et très mal. C'est selon. Dans les deux cas, le temps de Bouteflika étirera le temps de l'Histoire du pays et meublera bien des histoires au coin du feu de nos enfants. Comme tous les prophètes au début de leurs prophéties, Bouteflika a été sauvé par des frères, amis et porté aux nues par des disciples et adorateurs. Comme tous les prophètes, dont le message a été porté et inscrit dans les temps par leurs compagnons, il survivra aux aléas du présent. Ils sont nombreux en Algérie les compagnons de Bouteflika: les sincères, les crédules, les croyants, les aveugles, les opportunistes et les calculateurs. Ils sont si nombreux et si impersonnels qu'il est difficile de différencier les déçus, des répudiés et des opposants. Le microcosme politique dans le pays est à la fois si chaud et nerveux comme une cocotte-minute et si froid et indolent qu'un ours polaire. D'ailleurs le pays est, selon sa situation de stabilité climato- politique supposée , un pays du nord, complètement au nord: froid, immuable face au temps universel et attractif pour les chercheurs de curiosités et d'énigmes surréalistes: riche et pauvre en même temps, calme et nerveux, aimé et détesté par ses enfants, fantasmé et rêvé, attirant et fuit. C'est la grande question que se pose le peuple: Qui sommes nous? Où allons-nous? Que voulons-nous? Abdelaziz Bouteflika ne répond plus. Silence. Le peuple est désemparé et implore le ciel pour se rassurer. Rien. Le vide. Heureusement le ciel a « équipé» les prophètes d'apôtres et de compagnons qui s'en vont dans l'espace et le temps propager le «bonne nouvelle» et les lendemains enchanteurs jusque dans l'au delà, jusque après notre vie dans le vie du pays et sur terre. Les voilà ces annonciateurs, ces prédicateurs de la bonne nouvelle et des lendemains enchanteurs. Bouteflika est si nombreux, si présent, si loquasse, si proche et aussi vrai que nos pensées, nos interrogations et nos espérances. L'Ombre de Bouteflika baigne sur cet immense pays et calme ses ardeurs innées par le soleil ardent qui le fouette depuis sa naissance. Absent et présent comme une attente, comme une angoisse, Bouteflika règne. Et après? Sera-t-il encore là, dans ce pays à qui il ne parle plus et qui «l'entend» comme dans un échange télépathique ? Selon ses apôtres le peuple l'entend, le sent, lui obéit. C'est ce qu'ils disent, eux, les ombres de l'ombre de Bouteflika. Le peuple, lui, chante, rit, pleure, s'embarque sur une bouée en mer, se violente dans un stade de foot-bal, s'enivre en cachette, prie dans les mosquées et en public, porte la barbe et le jeans importé de Turquie et de Chine, regarde El Djazira , TF1 et les chaînes hard, puis retourne dans les rues moroses et ennuyantes de son quartier. Puis il va voter en masse selon les porte-paroles de Bouteflika et s'abstient selon tous les autres, y compris les initiés des cafés et bars branchés dans les villes où ça excite. Que l'on soit pour ou contre Bouteflika n'est pas le problème. Nous sommes nous pas en démocratie? La question est plus loin, compliquée et se présente ainsi: si Abdelaziz Bouteflika se présente pour un cinquième mandat, il est clair qu'il l'emportera démocratiquement selon ses partisans et frauduleusement selon ses adversaires. La question est donc réglée: Bouteflika se présente, Bouteflika sera élu. Dans le cas où il ne se représentera pas, cas peu probable et même improbable, la question nous revient tremblante: qui pour succéder à Bouteflika et pour faire quoi? Et c'est là que l'ombre de Bouteflika relève toute son étendue: depuis 1999, premier mandat de Bouteflika, tout ce qui s'apparente, se revendique ou s'identifie comme «opposition» au régime de Abdelaziz Bouteflika s'est bâtit, a évolué et s'est construit sur le rejet et la critique de la gestion du régime de Bouteflika et uniquement de cela. Les rares éclairs politiques de l'opposition répètent les évidences générales de la démocratie: séparation des pouvoirs législatif, judiciaire et exécutif. Sans plus. Sans proposition de programmes sérieux et détaillés. Qui des partis politiques de l'opposition (comme d'ailleurs du pouvoir) évoque l'assiette fiscale, l'organigramme de la magistrature, la structuration industrielle, la réforme agraire, l'imminente question de la laïcité, la réforme des programmes scolaires, les mécanismes de relance de l'emploi etc. etc. Bientôt vingt-ans de règne de Bouteflika est l'opposition braquée sur la seule personne du président. Voilà l'ombre de Bouteflika et son système: avec lui ou contre lui en tant que symbole, image, cadre, personne présente partout puis absente de partout. Autant sa présence et son verbe ont été envahissants, assourdissants jusque dans les chaumières les plus reculées du pays au début quand il parlait, autant son silence et son absence sont aujourd'hui si pesants jusqu'à l'insupportable, jusqu'à dérouter ses amis et adversaires. L'ombre d'Abdelaziz Bouteflika défile sur la prochaine élection comme un lourd et immense manteau qui couvre la mariée «Algérie» qui n'a pas encore rencontré le prétendant qui la mérite. Quel gâchis !".
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