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"5e mandat : oseront-ils la provocation ?"

Publié le 03/03/2019
"LIBERTE 3/03/2019 la rédaction "5e mandat : oseront-ils la provocation ? La nomination d’un nouveau directeur de campagne suggère que, pour le moment, les partisans du 5e mandat ne renoncent pas à leur projet. Le chef de l’État, Abdelaziz Bouteflika, qui brigue un 5e mandat, malgré une santé déclinante, n’était toujours pas rentré, hier en fin de journée, de Genève, en Suisse, qu’il a ralliée dimanche dernier, soit depuis une semaine, pour, officiellement, des “contrôles médicaux”. Fait inhabituel, la présidence de la République a annoncé ce déplacement trois jours auparavant, mentionnant, sans toutefois être précise, que Bouteflika partait en terre helvétique pour “un court séjour” médical. Aucune autre information ne sera diffusée quant à cette hospitalisation. Les Algériens qui manifestent massivement, depuis le vendredi 22 février, ne sauront rien de ce séjour médical. Le black-out entretenu autour de l’hospitalisation de Bouteflika a favorisé la germination des supputations et la propagation des rumeurs. L’Algérien lambda, qui sait que le chef de l’État est malade, doute que ce soient des contrôles médicaux qui ont dicté ce déplacement en Suisse. La durée du séjour fait penser à autre chose : une aggravation de l’état de santé ou alors une hésitation à regagner le pays pendant que la rue bouillonne. Ces hypothèses sont toutes les deux valables. Car, il n’est pas normal qu’un chef de l’État, dont la candidature à sa propre succession se trouve aussi contestée, n’entreprenne rien pour éviter que son ambition s’érode. L’absence de réponses, hormis celles maladroites de son Premier ministre, Ahmed Ouyahia, et de son directeur de campagne, Abdelmalek Sellal, a laissé penser à un possible retrait du candidat de la course. Mais ce ne semble pas être le cas, car, hier, alors que d’aucuns avaient presque la certitude que le communiqué qui allait délivrer la rue de sa colère, à savoir le renoncement au 5e mandat allait tomber, le candidat Bouteflika confirme, au contraire, qu’il n’a nullement l’intention de céder si aisément. À la demande populaire, il oppose un remaniement de son staff de campagne : il limoge son désormais directeur de campagne, Abdelmalek Sellal, et le remplace par le ministre des Transports, Abdelkader Zaâlane. Le renvoi de Sellal était inévitable, après la diffusion de l’enregistrement de son échange téléphonique scandaleux avec le président du FCE. Mais ce limogeage ne constitue pas la réponse à la demande populaire. Enfin, il n’est pas celle attendue. La réponse qu’il délivre au peuple, qui s’est soulevé comme un seul homme pour dire non au 5e mandat, est qu’il a choisi d’aller jusqu’au bout de son projet à se maintenir au-delà du 18 avril. C’est ce que suggère la nomination d’un nouveau directeur de campagne à la veille de l’expiration des délais de dépôt des dossiers de candidature. L’infortuné Sellal avait indiqué, entre les deux vendredis de colère, que Bouteflika déposerait son dossier le 3 mars. Et vraisemblablement, il le ferait lui-même. L’agence de presse officielle APS a, à travers une dépêche diffusée hier à la mi-journée, indiqué faussement—car l’article 140 de la loi électorale ne le stipule pas—que le dépôt du dossier de candidature se fait par le concerné lui-même. L’APS suggère-t-elle que Bouteflika sera là aujourd’hui et se déplacera au siège du Conseil constitutionnel ? Possiblement. Et si cela advenait, c’est que les partisans du 5e mandat auraient décidé de faire la sourde oreille et pris le risque du pire, cela tant est que le maintien de la candidature de Bouteflika se comprend comme une provocation à l’encontre du peuple. À moins qu’ils n’aient à dessein de pousser au pourrissement pour justifier un report du scrutin présidentiel. Des partis, à l’instar du Parti des travailleurs de Louisa Hanoune et celui du Mouvement de la société pour la paix d’Abderrezak Makri, ont déjà réclamé le report de l’échéance. C’est une voie de sortie qui est offerte pour le pouvoir, car Bouteflika, dont la popularité est désormais quasiment nulle, ne peut gouverner. Pour pouvoir le faire, il faut qu’il y ait un contrat de confiance entre les gouvernés et les gouvernants. Or, ce contrat est définitivement rompu".
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