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"La présidentielle en Algérie préoccupe la France au plus haut niveau "

Publié le 08/03/2019
"L Q O 8/03/2019 la rédaction "La présidentielle en Algérie préoccupe la France au plus haut niveau Depuis une semaine, l'Elysée est en alerte rouge. Le Président suit personnellement et de très près ce qui se passe en Algérie dit –on dans le cercle proche de Macron. Non seulement le président lit tous les rapports diplomatiques sur le sujet, mais fait très inhabituel, il a téléphoné lui-même mardi 26 février à l'ambassadeur de France sur place, Xavier Driencourt pour connaitre son appréciation de la situation. Il lui a également demandé de venir d'urgence au Quai d'Orsay pour informer le ministre, Jean-Yves Le Drian. Si bien que le mercredi 27 février, le diplomate a fait l'aller et retour Alger-Paris, très discrètement. Pourquoi cette attention particulière ? « Rien de ce qui se passe en Algérie n'est indifférent pour la France et donc pour le Président, poursuivent des sources. Les enjeux pour nous sont considérables. Avec l'Algérie, nos liens historiques, économiques, politiques, sécuritaires sont très importants. La France a des intérêts sur place, elle abrite aussi une forte communauté algérienne et franco-algérienne. Pour nous, la stabilité de l'Algérie est donc un enjeu majeur, compte-tenu notamment de la proximité géographique et des liens humains entre les deux pays. Et puis, il y a l'enjeu sécuritaire, y compris sur le plan régional. Nous avons besoin d'une coopération avec l'Algérie pour la lutte contre les groupes terroristes dans le Sahel. » N'arrêtent de souligner de nombreux diplomates. La presse (01) aussi bien de gauche comme de droite y compris celle spécialisée dans la religion comme « La Croix » en fond leurs manchettes. Quant aux médias lourds, plusieurs tables rondes ont été organisées sur le sujet. Antoine Besbous, chercheur franco libanais, spécialiste du monde Arabe, interrogé par France 2 sur les protestations en Algérie qui semblent durer dans le temps malgré que le pouvoir par le biais de son premier ministre et l'ex directeur de compagne du candidat Bouteflika, tente de jouer à l'apaisement, le fondateur de l'observatoire des pays arabe (OPA) la justifie par une simple cooptation d'un ancien général ou un politicien en retraite pour que les apparatchiks du système continuent de sucer la rente pétrolière. Mohamed Sifaoui, journaliste Algérien en exil et auteur de « où va l'Algérie » parle quant à lui de 10 à 15 millions d'Algériens qui vont déverser en France en cas où la crise de succession s'éternise comme cela semble être le cas eu égard à l'opposition qui attend l'issue de cette protestation populaire pour se positionner alors les dépôts des candidatures ont bel et bien expiré et moins de deux mois du déroulement de la présidentielle. L'éditorialiste, Vincent Jaubert va plus loin car il aurait posé la question à un haut fonctionnaire très proche de Macron de ce qui inquiétait le plus le jeune président et à sa grande surprise ce n'était ni « une nouvelle crise financière », « ni une cuberattaque des Russes » et encore moins une « attaque américaine de l'Iran » mais le cauchemar des résidents de l'Elysée, c'est incontestablement l'Algérie. C'était aussi le souci de ses prédécesseurs dont le dernier d'entre eux au point où lui-même et les membres de son gouvernement ont fait plus de visites en Algérie que dans leur propre métropole. Ce journaliste, au demeurant de talent, étaye cette thèse anxiogène par un risque d'une rupture de l'approvisionnement en gaz de l'ancienne colonie, le flux migratoire et surtout le spectre des conséquences qu'a connu la France en matière de terrorisme. Seulement ces analyses qui se fondent sur de la littérature, restent très éloignées de la réalité du terrain. Les Algériens qui sont sortis dans la rue le vendredi 22 février dernier et celui d'après, combien même ils se sont attaqués aux portraits de Bouteflika, ne le visent pas en valeur absolue mais pour la première fois dans l'Algérie indépendante le système dans son ensemble. Bien au contraire, ils veulent une rupture pour justement améliorer le bien de vivre pour rester dans leur pays. Si l'on se base sur une information relayée par le quotidien le Figaro citant une « source sécuritaire crédible », ce n'est pas Bouteflika qui est inquiet mais les pôles du pouvoir qui ont prévu cet événement depuis longtemps et auraient même « averti l'écosystème de Zéralda ». En sommes, l'oligarchie par exemple se prépare pour transférer ses biens à l'étranger ce qui a fait flamber l'euro ces derniers jours. Donc, en cas de crash, ce n'est des Harragas qui envahiront la France et les autres pays européens mais l'argent sale que leurs banques protègent à l'insu des pays dont on crie tout haut les méfaits de leur flux migratoire mais on couvre tout bas les sommes considérables que ces apparatchiks transfèrent. 1- L'inquiétude semble gagner le cercle proche d'El Mouradia Pour la première fois pour un simple contrôle de routine dit-on, Bouteflika s'attarde voilà prés d'une semaine au 8éme étage de l'hôpital universitaire de Genève au même titre que son conseiller Said qui serait lui aussi en soins pour une maladie grave. Leur frère les a rejoint pour une visite et en même temps un compte rendu de la situation en Algérie et éventuellement une décision à prendre. Ici en Algérie, les autres pôles au pouvoir sont mis face à la grogne populaire dans un imbroglio qui les met en difficulté pour en sortir. L'armée par le biais du vice ministre de la défense gronde, menace mais reste convaincue qu'elle n'a aucun moyen de justifier ou de mettre en œuvre ces intimidations vu l'ampleur, la détermination et surtout la discipline des manifestants qui ne nécessiterait en aucun cas une intervention militaire. Pour la première fois, l'aile de l'oligarchie, représentait par Ali Hadad, propriétaire de la chaine Dzaïr News, a diffusé des images des manifestations auxquelles ont pris part, selon cette chaîne, « un million de personnes », dans toutes les grandes villes du pays. Ennahar TV, chaîne d'information d'Anis Rahmani, a elle aussi, diffusé des images vendredi, notamment des affrontements en fin de journée entre policiers et jeunes dans Alger. Jeudi, une centaine de journalistes des médias algériens écrits et audiovisuels, publics et privés s'étaient rassemblés dans le centre d'Alger pour dénoncer la « censure » et les pressions hiérarchiques auxquelles ils font face, notamment concernant la couverture du mouvement de contestation. De l'autre pôle, le gouvernement, le directeur de compagne du candidat Bouteflika n'ont plus convaincu grand monde. L'exécutif semble se détourner complètement de la stratégie de l'essoufflement sur lequel il comptait jusqu'à présent surtout après la présentation par le premier ministre d'un bilan chiffré des quatre mandats de Bouteflika tout à fait complaisant fortement hué par l'opposition dans l'hémicycle. Il était même en préparation depuis l'automne dernier pour convaincre la population de voter alors qu'elle revendique les perspectives futures. Ainsi, à part l'échec reconnu du système de santé, le taux de scolarisation par exemple est de 98,6% dans des salles de cours de 40 élèves. On a construit 4,07 millions de logements pour une demande évalué au triple. Enfin 7 millions d'emplois ont été crées de 1999 à 2018. Combien même ces chiffres soient dans le vrai, cela voudra dire que prés de 350 000 emplois sont crées chaque année, ce qui ne couvre même pas ceux qui sortent annuellement des universités. La contribution de l'industrie au PIB annoncée 6% reste très faible par rapport aux hydrocarbures qui dominent avec prés de 1/5éme du PIB. Sur les 6556 milliards de dinars imprimés par la planches à billets, prés de 86% ont servi à renflouer le trésor public pour combler le déficit, la caisse de retraite et rembourser les entreprises publiques pour les transformer en salaire sans contrepartie de production. Le ciblage des couches nécessiteuses et une partie de celle moyenne pour bénéficier de la subvention par un cash, ne protégera pas leur pouvoir d'achat Pourquoi ? Parce que les industriels qui profiteront plus de cette dernière imputeront leur manque gagner sur les coûts de production qui gonfleront les prix à la consommation et donc affecteront les couches que cet artifice veut protéger. Le problème est donc ailleurs : comment diversifier l'économie pour la faire sortir de sa fragilité liée à la dépendance des hydrocarbures ? Comment redynamiser l'économie nationale pour la rendre d'abord créative ensuite compétitive ? Quand faudra t-il arrêter la planche à billet pour éviter le scénario vénézuélien ? Cela voudra dire que ce sont là des priorités pour éteindre le feu même s'il faut orner le tout par un rêve de la démocratisation du système de gouvernance, la justice sociale, l'équité, les remparts contre la politique du copinage, népotisme Etc. Tout cela, Bouteflika a trouvé la solution dans le gouffre d'une conférence de consensus pour élaborer son programme et peut être prendre même la responsabilité de le mettre en œuvre avec un échec garanti. Le report des élections est rendu maintenant impossible par le simple fait que le conseil constitutionnel a recueilli déjà à ce jour les dossiers de 20 candidats. Pour le reste, l'Algérie est loin d'être la Syrie et Bouteflika n'est pas Bechar El Assad qui, lui représente une tribu Alaouite. Pour Bouteflika, il s'est entouré des apparatchiks qui fuiront dés que cela tourne au vinaigre. Le soutien familial, ne suffit pas au candidat Bouteflika. 2- C'est la génération qui n'a pas connu que Bouteflika qui s'exprime Ils n'ont connu que lui. Ils sont nés alors qu'Abdelaziz Bouteflika était déjà président. Certains ne l'ont vu et entendu qu'à travers des vidéos vieilles d'au moins six ans, date de son dernier accident cardio-vasculaire. Aujourd'hui, le chef de l'Etat est aux abonnés absents. Depuis l'annonce de sa candidature à un cinquième mandat consécutif, des Algériens expriment dans la rue leur refus à un scénario écrit d'avance. Le 22 février, un déclic s'est produit dans le pays : des milliers de citoyens, qui intériorisaient jusque-là leur colère face à un régime qui a institutionnalisé la corruption, ont brisé le silence et manifesté à Alger et dans les principales villes du pays après la prière du vendredi. Une colère pacifique qui s'est exprimée de manière forte chez les jeunes. C'est une génération beaucoup plus ouverte sur le monde que les précédentes, à travers Internet et les réseaux sociaux. Ils sont mobilisés et parfois créatifs, comme le montrent les pancartes des cortèges : «Former des cadres, ce n'est pas pour être gouvernés par un cadre !» - allusion faite aux cérémonies rituelles affligeantes organisées par les autorités pour rendre, symboliquement, hommage à Bouteflika à travers son portrait officiel encadré. «Non à un djinn [créature surnaturelle invisible, ndlr] comme président, on entend parler de lui mais on ne le voit point !» Ou encore : «Le gouvernement nous pisse dessus, les médias nous disent il pleut.» Place Maurice-Audin, un jeune de 19 ans. Il était venu manifester mardi à l'université d'Alger. «Nous voulons un nouveau président qui nous parle», a expliqué l'étudiant en première année à l'Ecole supérieure des sciences appliquées. C'est l'un de ces pôles d'excellence spécialisés qui accueillent des lycéens détenteurs de fortes moyennes au bac, avant de les orienter définitivement vers les écoles d'ingénieurs. Ce jeune est de cette génération des enchaînées aux réseaux sociaux. Il n'a pas pu rejoindre ses camarades, mais il entend donner de la voix à l'intérieur du campus central, car les forces de l'ordre ont dispersé les étudiants venus des autres universités pour éviter toute convergence. Il a manifesté le 22 février pour la première fois de sa vie, est resté mobilisé depuis. Sourire chérubin, presque intimidé par ce genre de questions, il explique son engagement : «Dès que nous entendons parler de l'organisation d'une manifestation, nous nous regroupons. Nous avons marché vendredi dernier, nous continuerons à marcher.»Le pays de ses rêves : «Une Algérie où il y a du travail après l'école. Aujourd'hui, c'est le flou, tout est flou !» Cette colère de la jeunesse, par son ampleur, rappelle celle d'octobre 1988. Pour autant, cette période, qui a sonné le glas du régime du président Chadli Bendjedid (1979-1992), est un moment historique à part : «C'est différent dans la mesure où les jeunes qui se sont alors révoltés avaient grandi sous le régime du parti unique et ils militaient dans la clandestinité. C'était aussi une époque économiquement difficile et marquée par la montée de l'islamisme radical. Octobre 1988 a donné lieu à une démocratie biaisée. Mais la nouvelle génération a su tirer les enseignements de l'expérience passée.», soutient un sociologue. Un parallèle saute toutefois aux yeux : cette nouvelle génération est éprise du même idéal de liberté, de justice et de prospérité. «Nous voulons une Algérie libre qui attire des touristes. Nous avons un beau pays, des côtes, le Sahara, des montagnes, des monuments historiques. Quand tu voyages, tu constates tout ça», rêve une jeune étudiante de, 20 ans. En revanche, «nous ne construisons pas bien. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de bons architectes, mais les autorités ne les laissent pas travailler et bouffent les budgets alloués aux projets». C'est ce qui l'a poussée à manifester contre un cinquième mandat de Bouteflika : «Il est incapable. Nous ne comprenons pas pourquoi il s'accroche ! Lui-même dit dans une vidéo en 1999 qu'un candidat doit se retirer s'il est malade. » La maladie de Bouteflika alimente le ras-le-bol généralisé depuis des années, comme le racontent tous : «Notre génération n'a connu que Bouteflika. Au début, il a «pacifié» le pays, même si on pourrait en discuter, et il a bénéficié d'une conjoncture économique favorable qui lui a permis d'acheter la paix sociale... Mais en réalité, aujourd'hui, on veut vraiment construire le pays, entamer une transition vers la démocratie, avoir un système économique plus juste, du travail, des choses simples finalement...»Les étudiants estiment que «la génération de leurs parents a été sacrifiée pour peu de résultats. On est assoiffé de justice sociale», affirment-t-ils : «Avec Bouteflika, la corruption n'a fait qu'augmenter et l'Etat est à deux doigts de la défaillance.» Un autre constate que depuis le début des manifestations, il y a une forte implication des mouvements militants, mais aussi une émergence d'organisations, même si «on ne sait pas vraiment qui lance quoi». Elle veut croire à la mobilisation de «millions de personnes» dans les cortèges. Et rejette toute forme de violence : «Les consignes, c'est : pas de casse, pas de dégâts, canaliser les mouvements négatifs et ne pas entrer en confrontation avec les forces de l'ordre.» il poursuit : «On veut des démonstrations de force, mais pacifiques.» Car ces jeunes souhaitent éviter la répression policière, comme celle qui a lieu en ce moment au Venezuela. Ils sont dans leur ensemble optimiste : «On a de l'espoir, et on n'a plus vraiment peur. Le peuple n'a fait qu'exercer son droit à la citoyenneté, rien de plus.» 3- Ce n'est pas tant la démocratie que réclame la protesta En dépit du rejet systématique de la politique des systèmes par les populations mondiales et l'hostilité à leur égard, certains régimes se maintiennent contre vents et marrés. En effet, de nombreux pays ont réussi à faire attirer les citoyens à leur démarche. Comment ? Ils ont développé une assise économique forte basée sur une technologie de pointe qui n'a rien à envier à celle du type occidentale. Les exemples ne manquent pas : l'Iran est une dictature qui investit dans la recherche technologique. Elle dispose, rien qu'aux Etats Unis prés d'un million qui forme une diaspora très tournée vers leur pays. Le Kazakhstan est un régime présidentiel autoritaire que les Kazakhs préfèrent de loin à la démocratie classique pour la simple raison qu'ils se sentent heureux. Cuba développe une médecine dont les américains s'en inspirent. 80% des Russes approuvent Poutine par ses offensives diplomatiques. Et on pourrait citer une centaine de pays de la sorte. Le système Algérien n'a rien développé de solide pour tisser un lien avec sa composante. Une économie de rente fortement dépendante des hydrocarbures et des importations, une très faible créativité composée d'assistés qui attendent la bouche ouverte des aides de toutes sortes. Ce système noue ses liens par le noyautage, le clientélisme, le népotisme. Dans les institutions, il existe certes un lien organisationnel basé sur la subordination/coordination mais dans la pratique c'est l'artifice je-te-tiens-tu-me-tiens-par-la-barbichette qui l'emporte. Chacun monte des dossiers sur l'autre dans un climat de totale suspicion. De part leur nature, ces liens sont muables mais pour perdurer doivent être constamment entretenus par des moyens matériels. Ces dernières années, la crise des recettes dans laquelle est plongée l'Algérie ne permet plus d'entretenir cet ordre établi qui a commencé à s'effriter. Il aurait pu l'être complètement si l'Instance de Concertation et Suivi de l'Opposition(ISCO) est arrivée à consensus pour laisser les partis au pouvoir seuls face à l'application de leur programme. Par leur participation massive, ceux qui y prennent part ont allongé la durée de vie de ce système qui était au bord de l'étranglement. La preuve, la récente sortie du ministre de l'intérieur au sujet des partis qui boycotteraient les prochaines élections législatives montrent incontestablement la gêne pour ne pas parler carrément de la déroute de l'establishment dans la démarche de leur poursuite dans la stratégie de continuité et surtout leur aveu d'échec de trouver un leader charismatique comme alternative. N'est-il pas allé jusqu'aux menaces ? Cette fois –ci à en croire le leader islamiste qui affirmait à la chaine Al Magharibia que c'est le pouvoir qui insiste pour que leur aile s'unisse et c'est ce qu'ils semblent faire pour satisfaire cette sollicitude". " Consultant, économiste pétrolier "
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