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"Il veut lui-même organiser la transition"

Publié le 20/03/2019
"LIBERTE"20/03/2019 la rédaction "Il veut lui-même organiser la transition Bouteflika persiste dans son entêtement, S’acharner à faire fi des données du terrain prouve que le chef de l’État et ceux qui gravitent autour de lui n’ont visiblement pas tiré la leçon des dernières manifestations populaires. Quelques jours après la marche historique du 15 mars dernier, Abdelaziz Bouteflika ou ceux qui parlent en son nom continuent de botter en touche. Aux millions d’Algériens qui lui demandent de “partir”, le chef de l’État répond par une volonté de “poursuivre” son “parcours présidentiel” jusqu’à une date inconnue. Une réponse claire à ceux qui lui demandent de dégager le “plus vite possible”. Contrairement aux messages envoyés après les précédentes manifestations, la missive adressée par la présidence de la République à l’occasion de la célébration du “Jour de la Victoire” ne fait aucune référence aux manifestations, pourtant plus imposantes, du vendredi 15 mars. Le chef de l’État a ignoré les millions d’Algériens dont la revendication principale est son départ avant celui du système qu’il dirige depuis 20 ans. Il fait mine d’ignorer la rue et l’opposition qui lui rappellent qu’en décidant de proroger son mandat sous prétexte d’organiser lui-même la transition, il porte atteinte à la Constitution. Il use et abuse d’un “je” qui lui donne toujours un rôle central dans le règlement de la crise dont il est lui-même à l’origine. Il veut, à tout prix, rester maître d’un jeu dont les Algériens l’excluent de fait. Plus qu’un déni de réalité, c’est d’une nouvelle défiance envers les Algériens qu’Abdelaziz Bouteflika vient de faire la démonstration. Alors que la rue gronde, l’appelle à un retrait digne de la gestion des affaires de l’État, le chef de l’État s’entête à poursuivre son projet de conduire lui-même la transition. Il veut à tout prix imposer sa feuille de route, pourtant largement rejetée par la population et la classe politique de l’opposition. En plus de s’entêter à n’écouter aucune voix discordante étant désormais disqualifié du jeu politique, Abdelaziz Bouteflika veut prolonger son mandat d’une durée indéterminée. Dans sa lettre du 18 mars, il ne donne, en effet, aucune indication sur le temps qu’il passera encore à la tête de l’État. Évoquant sa feuille de route, le chef de l’État rappelle que “tel est l’objectif suprême que je me suis engagé à concrétiser avant la fin de mon parcours présidentiel”. Puis, dans l’agenda qu’il a rappelé, on trouve un cheminement bien tracé ; une conférence nationale qui débouchera sur une nouvelle Constitution qui sera adoptée par référendum. Ce n’est qu’à l’issue de ces étapes qu’une élection présidentielle aura lieu, selon les projections du pouvoir. Bouteflika “transmettra le pouvoir au président élu”, a rappelé, hier encore, Ramtane Lamamra depuis Moscou. Autant dire que cela risque de prendre au moins deux années, comme l’a indiqué récemment la constitutionnaliste, Fatiha Benabou. Le message du 18 mars était, certes, circonstanciel, puisqu’il est venu célébrer l’anniversaire du cessez-le-feu du 19 Mars 1962. Mais s’acharner, ainsi, à faire fi des données du terrain prouve que le chef de l’État et ceux qui gravitent autour de lui n’ont visiblement pas tiré la leçon des dernières manifestations populaires. Ils ne veulent visiblement parler à personne d’autre qu’à eux-mêmes. À croire que les millions de personnes qui sont sorties dans les rues de l’ensemble du pays n’avaient pas existé ! Seule compte la survie d’un système qui, désormais, étend ses tentacules pour se revendiquer, eux aussi, des revendications populaires. Ironie de l’histoire, Bouteflika, tout comme Ouyahia, en vient même à revendiquer les velléités de changement que le peuple a imposées à tous. C’est cette ruse, propre à Abdelaziz Bouteflika, que les Algériens dénoncent aujourd’hui. Les millions de manifestants qui sortent dans les rues quasi quotidiennement et l’ensemble de la classe politique de l’opposition savent que le discours du chef de l’État vise surtout à gagner un maximum de temps, pour rester le plus longtemps au pouvoir. Il s’accroche comme on s’accrocherait à une bouée de sauvetage. En attendant une nouvelle issue".
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