Vous êtes ici >> Accueil/Annaba Actualités/"Le OneTwoThreesme algérien : de l'explosif stade à la ferveur de l...
Zone Membre
Publicités

"Le OneTwoThreesme algérien : de l'explosif stade à la ferveur de la rue "

Publié le 29/03/2019
"Raselhamranews"29/03/2019 la rédaction "Le OneTwoThreesme algérien : de l'explosif stade à la ferveur de la rue, « Lorsque le peuple est pris à la gorge, il finit par éclater. », Paco Ignacio Taibo II, écrivain, journaliste, militant politique né en 1949. Le peuple algérien écrit depuis le 22 février 2019 l'une des plus belles pages de son histoire. Une révolte disent les uns mais la suite est venue pour affirmer que c'est une véritable révolution. Cette page trouve son origine, du moins pour les vingt dernières années, en 2008 après que les parlementaires aient fait sauter le verrou des deux mandats présidentiels de la Constitution et surtout le climat délétère qui s'en est suivi dans le milieu des affaires avec ces détournements qui ont pris des proportions alarmantes et qui ont défrayé la chronique sans que les autorités puissent lever le petit doigt. Au contraire elles ont tout fait pour protéger leurs protégés. Le peuple avait commencé à encaisser très mal cette dérive qui s'est répercutée sur leur amer quotidien. Pendant ce temps là, il ne trouvait refuge que dans le football en exprimant ainsi son patriotisme débordant et en attendant de prendre sa revanche lorsque son heure sonnera. En novembre 2009, lors du match d'appui d'Oum Dorman entre l'Algérie et l'Egypte pour le compte de la qualification en coupe du monde de foot, le monde entier avait découvert avec émerveillement et parfois avec admiration le « One Two Three, Viva l'Algérie (mais avec la prononciation : Algirée) » avec tous ces supporteurs algériens qui avaient orné toutes les rues d'Algérie avec les drapeaux vert-blanc-rouge et défilaient également dans toutes les villes de France, de Belgique ou de Montréal. Les jeunes cotisaient pour se concurrencer afin de battre le record de la confection des plus grands drapeaux. L'Algérie avait vécu des jours patriotiques inimaginables et c'est là que la semence commençait à féconder. Jusqu'à aujourd'hui, il n'y a pas un match qui se joue dans le monde sans qu'on n'aperçoive pas le drapeau algérien. Que ce soit à Madrid, à Barcelone, à Londres ou à Turin, le drapeau algérien est présent malgré que l'équipe nationale n'y joue pas. A tel point qu'il est devenu un symbole indésirable dans les stades de France car il faisait concurrence aux banderoles encourageant les équipes présentes. Pourtant, ce n'est qu'un morceau de tissu mais il dérangeait pour des raisons historiques. Est venue quatre années plus tard la seconde qualification au Brésil et l'engouement qu'elle avait suscité sur la terre du sport roi au pays du roi Pelé. L'Algérie ne pouvait mieux rêver. Les Algériens avaient une fois de plus montré leur amour pour le ballon rond et pour le pays à travers leur drapeau qui est devenu leur marque déposée. Pendant ce temps, les gouvernants de ce pays se réjouissaient que les jeunes soient détournés par le football qui a trouvé là tout son sens d'opium du peuple. Ils n'ont pas accompagné comme il se doit cette jeunesse avide de liberté qui n'a trouvé que le stade pour exprimer son amour indéfectible pour ses clubs et pour son pays lors des matchs de l'équipe nationale. La violence dans les stades avait alors atteint son paroxysme lors des matchs entre les équipes locales. A chaque fin de match, la bagarre entre supporteurs était assurée. Un spectacle désolant sur toute la ligne. A tel point que de nombreux matchs se déroulaient à huis clos. Cette situation avait son explication ailleurs. Elle est avant tout sociale et politique. Les autorités feignaient de l'entendre et continuaient dans le bricolage. Pour combler ce vide sidéral, les supporteurs les plus fidèles avaient pris les choses en main pour encadrer le reste par des chants comme ceux des clubs de l'Usma et du Mca d'Alger, d'El-Harrach et du CRBelouizdad pour ne citer que ceux-là. Des chansons poignantes et très dures à écouter et qui n'ont rien à avoir avec le foot. Elles expriment le ras-le-bol et le marasme de la jeunesse, le chômage, le piston, la hogra, la harga, la dilapidation des deniers publics et des richesses du pays, la drogue... Que des problèmes qui ne peuvent trouver des solutions qu'à travers une démocratie, une politique sociale équilibrée et une justice libre. Et c'est ainsi que les jeunes commençaient à prendre confiance en eux, en leurs capacités. Ils ont compris que les solutions ne peuvent surgir que de leurs rangs s'ils continuent ainsi à se battre. L'essentiel est de ne pas abdiquer devant des autorités qui sont devenues aveugles, sourdes et aphones, exactement comme les trois légendaires fameux singes. Et ce qui devait arriver arriva. En effet, Les jeunes qui sont à 45% dans la tranche d'âge de 0-25 ans, à 55% (0-30ans) et à 85% (0-50 ans) ne peuvent pas être gouvernés pas 8% de la population de plus de 60 ans et encore par moins de 1% (plus de 80 ans). La nature et les lois mathématiques des histogrammes impose une fourchette moyenne pondérée suivant les fourchettes d'âge et encore moins lorsqu'on prend en compte le poids de la maladie et un président qui ne s'est pas adressé à la nation depuis mai 2012 et qui voulait rempiler jusqu'au mois d'avril 2024 si Dieu lui prêtait vie. Toutes ces monumentales bévues encouragées et applaudies de toutes leurs mains par les courtisans zélés ne pouvaient être que la goutte qui allait faire déborder le vase. Trop, c'en est trop ! Les Algériens ne pouvaient pas encore avaler cette couleuvre qu'ils ne supportaient pas déjà en 2014. Ils se disaient que peut-être ces malvoyants gouvernants allaient avoir honte pour l'Algérie qui voulait avoir sa place dans le concert des nations et qu'ils n'allaient pas rajouter une autre humiliation à ce peuple qui n'a que trop enduré. Mais sans le dernier sursaut du peuple, le pays allait s'enfoncer davantage dans la médiocrité et la regression. Lors d'une visite en France où je me déplaçais souvent en covoiturage, la première question que me posaient les gens, c'était au sujet de la présidence du pays. Croyez-moi, que c'était insupportable pour moi. Je ne savais quoi répondre. Je ne me sentais pas venir du tiers monde mais d'une autre basse catégorie de ce monde. Donc, les chants des ultra-supporteurs dans les stades allaient donc déborder dans la rue et le titre de « La Casa del Mouradia (la maison d'el Mouradia) » est devenu un véritable second hymne des jeunes Algériens qui l'ont appris tous à travers les réseaux sociaux, et aussi d'autres tubes comme « Babour ellouh (la barque de bois) » et « Chkoun sbabna ? (Qui est notre cause ? ou Qui est notre problème)» ou « Echaab el maghboun (le peuple misérable) ». Le chant des Ouled el Bahdja (supporteurs de l'Usma) « Ultima verba (derniers mots en latin) » que je n'ai découvert en toute sincérité que ces tous derniers jours à travers une reprise « La liberté » par un jeune chanteur algérien qui fait un tabac dans le monde et qui s'est donné Soolking comme nom d'artiste. Cette chanson a fait plus de 25 millions de vues en quelques jours seulement sans compter les millions de partages. J'avoue que je n'ai jamais entendu parler de cet artiste que ces jours-ci pourtant c'est une star mondiale des jeunes Algériens des moins de 40 ans. Si moi à mon âge je n'ai reconnu ce nom que dernièrement, comment voulez-vous que la route de ces jeunes puisse croiser celle qui nous gouverne ? L'osmose entre les stades et la rue a trouvé son apothéose en ce jour historique du Vendredi 22 Février 2019 après que des appels aient été lancés à travers les réseaux sociaux. Les gens se demandaient qui est-ce qui est derrière ces invitations. Les fervents de cachir criaient comme d'habitude à la main étrangère mais ont oublié de mentionner que ce sont eux la véritable cause en plus de leurs parrains. L'Algérie avec toute sa profondeur allait étouffer et s'est éclatée comme un seul homme à la face de ses pourfendeurs. Le mur de la peur vient de tomber. C'était presque un tabou. L'Algérie ne pourra que se porter mieux pour son avenir où tous ses enfants seront associés et non comme elle l'est actuellement avec un conglomérat de décideurs et encore plus grave lorsqu'ils le font dans le secret le plus absolu. D'autres marches sont venues pour confirmer que le peuple veut vivre en paix en voulant comme une condition sine-qua-non se débarrasser du système qui l'a mené vers l'abîme. Il veut même participer au développement de son pays comme en témoigne le nettoyage des rues après les manifestations. Une première mondiale dont on ne peut se lasser de cette flatterie. Et puis tout cela, accompagné avec l'humour à l'algérienne et des slogans époustouflants d'intelligence. Ce peuple dont les gouvernants ont cru l'avoir définitivement enterré a germé comme une graine (pour reprendre un slogan brandi fièrement dans nos rues) et s'est soulevé uni pour faire bouger les lignes et veut jouer pleinement son rôle dans la vie de tous les jours du pays, et mérite de se faire gouverner par des élus légaux et légitimes à la place de ceux qui l'ont longtemps méprisé et sous-estimé. Nos martyrs ne peuvent que dormir tranquilles si cette troisième génération ira jusqu'au bout de ses aspirations indélébiles dans l'appel du 1er Novembre 1954".
« Actualité précédente
"La chanson de Soolking, nouvel hymne de la jeunesse algérienne : « C’est fini, le verre est plein »"
Actualité suivante »
"Le tribunal d’El-Kala ordonne le transfert du patron de Ali Haddad vers Alger"

Les Commentaires

Bonjour à tous nos amis d'Annabacity. Comme je suis loin, je veux moi aussi participer à ma manière à ce magnifique élan de soulèvement populaire. Je vous propose, sans prétention, quelques propositions de slogans pour les manifestations des vendredis prochains.

" Le rétropédalage n'est plus possible. La porte de sortie vous attend messieurs !

" On ne veut plus être prisonnié du vieux système"

" La souveraineté du pleuple n'est pas négociable"

" Le ras-le-bol d'un système révolu, c'est vraiment avoir par-dessus la tête!"
"Bien vu"

On aurait aimé voir quelqu'un de ton profil parmi le futur gouvernement! et pourquoi pas?, car tu possède plein de bon sens!.
s
Pour ajouter un commentaire, vous devez être membre de notre site !

Identifiez-vous :


Ou Inscrivez-vous gratuitement !

Dernières brèves

Articles similaires