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"Best of 2018 (12/20), les paradis fiscaux des oligarques algériens"

Publié le 15/04/2019
"M A" La redaction de Mondafrique - "6 août 2018, Les oligarques algériens ont accompagné la mondialisation dans les paradis fiscaux les plus excentrés. A l’exemple de la Sonatrach qui, dès 1989, avait montré la voie. Mai 2016, Luxembourg. Une cinquantaine de personnalités du monde des affaires au sourire figé et à l’air entendu sont rassemblés dans le salon VIP du parc des expositions. Le cérémonial est soigné, digne d’un sommet bilatéral ou d’une compétition sportive. Le “ministre conseiller” de l’ambassade d’Algérie à Bruxelles, Mohamed Sofiane Berrah, a fait le déplacement depuis la capitale belge, d’autres officiels ont traversé la Méditerranée. Le drapeau national est déployé et l’ambiance, solennelle. En fond sonore, résonne un air familier, “Qassaman”, l’hymne national algérien. Ali Haddad, le précurseur Ce qui pousse cette assemblée de notables en costumes cravates à chantonner la main sur le coeur un chant révolutionnaire au coeur du Grand Duché du Luxembourg n’est pas vraiment l’amour de la patrie. Autour du puissant homme d’affaires Ali Haddad, patron des patrons dont le nom est cité dans tous les gros chantiers de BTP lancés par l’Algérie, le patronat algérien inaugure la branche internationale de FCE (Forum des chefs d’entreprise), l’équivalent du Medef en France. Patron des patrons algérien, Ali Haddad n’est guère bavard sur les montages financiers qu’il a initiés dans les paradis fiscaux Parmi les oligarques algériens, Ali Haddad fut un précurseur. Dès novembre 2004, l’actuel boss du FCE optait pour les Iles vierges britanniques pour domicilier l’une de ses sociétés offshore, Kingston Overseas Group Corporation, selon les révélations des « Panama papers » publiées au printemps 2017. L’entité était gérée par un français résident … au Luxembourg. Comme le monde est petit! Autant d’informations qui ont toujours été niées par le patron des patrons algérien. Contacté par Mondafrique, Ali Haddad a très aimablement botté en touche. « Je n’ai pas de temps à vous consacrer pour l’instant, mais je vous demande de ne pas vous en prendre à l’Algérie avec de fausses informations ». Ni ambassade, ni vols réguliers Sous l’impulsion d’Ali Haddad, le FCE algérien aura ouvert plusieurs antennes à l’étranger. Là où le pays cultive de solides relations économiques: la France, l’Espagne, la Suisse. Dans un premier temps, l’ouverture d’un bureau international à Genève avait été annoncée. Mais c’est, finalement au coeur du paradis fiscal européen luxembourgeois qu’ont été installés les bureaux du FCE, destinés à propulser les activités internationales du patronat algérien.“Depuis que la Suisse a renforcé ses contrôles, le Luxembourg est devenu en une dizaine d’années la nouvelle destinations des hommes d’affaires algériens.” reconnait patron algérien. Le Luxembourg, un bien étrange point de chute. “Curieux”, note “Le Quotidien du Luxembourg”, le 14 mai 2016, en rappelant “le montant insignifiant de 18 000 euros” des exportations luxembourgeoises “vers le plus grand pays africain”. On ne connait du reste aucune mission diplomatique algérienne, et pas plus de vols réguliers vers la place européenne du offshore. Optimisation fiscale C’est que les oligarques algériens connaissent bien le Grand Duché. Ses réjouissances fiscales, son opacité, sa grande discrétion…Et cela ne date pas d’aujourd’hui. Patron du FCE international et lieutenant d’Ali Haddad, le franco-algérien Ait Kaci Yala est un connaisseur en matière de paradis fiscaux. Connu pour avoir racheté en 2002 la marque de télécom Continental Edison, cet oligarque ouvrait ainsi neuf ans plus tard au Luxembourg la société Atakor. Il s’agissait de faire transiter les profits issus de brevets de sa marque d’électronique,Continental Edison. Il est vrai que le Luxembourg offre toutes sortes d’optimisations fiscales prometteuses. Le patron du FCE international achoisi le Luxembourg où il a domicilié une société, ATAKOR située au 52 Route d’Esch sous le registre B159605 En 2011, comme l’indiquent les documents en possession de Mondafrique, la société luxembourgeoise de Aït Kaci Yala recevait plus de 700 000 euros de redevances liées à l’exploitation de la marque « Continental Edison ». En 2014, toujours d’après les rapports du groupe que nous avons consulté, Atakor distribuait plus de 3 millions d’euros de dividendes. C’est peu lorsqu’on connait le ticket d’entrée dans le club très huppé des oligarques algériens depuis que le président Bouteflika et son frère Said ont dérégulé le montant de la corruption. Soit au moins quelque 300 millions d’euros, d’après des bons connaisseurs du monde de l’argent en Algérie. La Sonatrach, modèle d’opacité S’il y a bien un secteur algérien où les billets empruntent des circuits exotiques, c’est celui du pétrole, et cela depuis les années Chadli, le président algérien entre 1979 et 1992. Bien avant les oligarques qui règnent aujourd’hui, la puissante Sonatrach avait découvert les arcanes des paradis fiscaux, mais sans s’en vanter. Face à un peuple ombrageux et nationaliste, il fallait couvrir d’un voile pudique les missions secrètes, les frasques honteuses et les petites gâteries que le pouvoir algérien, et notamment les généraux, s’offraient grâce à ce formidable coffre fort enfoui entre Panama, Hong-Kong et Lugano. C’est ainsi que la Suisse italienne avait abrité dans les années 1990 une filiale discrète entre la Sonatrach et l’ENI qui distribua de généreux bakchichs au général Belkheir, secrétaire général de la Présidence sous Chadli , puis ministre de l’Intérieur et sans doute le « parrain » du système financier algérien dans ces années troubles. Il fallait avoir l’oeil en 2004 pour décrypter au détour d’une phrase du rapport annuel de la Sonatrach cette petite mention au paradis fiscal en page 17, noyée entre les chiffres et les noms de jointventure, la société offshore apparaissait très discrètement sous son acronyme sans plus de précision. “SPC BVI”, comprendre: « Sonatrach petroleum corporation », située aux « British Virgin Islands »…Hors de tout controle, cette coquille presque vide est autrement plus discrète que le compte officiel que la Sonatracg possédait à la Banque d’Algérie pour ses transferts de fonds".
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