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"L'Autre football"

Publié le 20/06/2019
"L Q O" Raïna Raïkoum : par Ahmed Farrah "L'Autre football, "Cela peut paraître inopportun ou inintéressant de parler de football en ces temps où la chronique judiciaire et l'actualité politique remplissent le quotidien des Algériens. Mais à l'approche de la Coupe d'Afrique des nations de football, les inconditionnels des Verts pensent déjà à s'équiper pour pouvoir suivre dans de bonnes conditions de confort et d'ambiance, les retransmissions des matchs et ne pas rater les prestations de la sélection nationale en Egypte. Le pays organisateur de la CAN 2019, bien rodé dans ce genre de compétitions, a mis tous les moyens pour que les Egyptiens soient prêts pour ce rendez-vous africain. Il est question, pour eux, de fierté nationale, de gloire et de grandeur d'«Oum Dounia» qu'il faut défendre à tout prix. Pendant cette compétition, les Egyptiens vont vivre à fond cet évènement. Leurs soucis quotidiens seront reportés à la faveur du rouge et noir de leur équipe. Ils n'auront d'yeux que pour les Pharaons et Salah, l'idole de la ville qui a vu naître les Beatles sera le centre du monde égyptien, son autre pyramide. Tous les espoirs d'un peuple et l'espérance d'un pays reposent sur ce prodigieux joueur que les grands clubs européens désirent l'avoir avec eux. Il est le porte-joie et le porte-bonheur des masses qui s'arrachent ses maillots, ses posters et tous les articles portant son nom et sa photo. C'est fou le football. C'est magique. C'est euphorique. C'est l'opium des peuples que Marx n'a pas connu en son temps. Les politiques l'ont compris et l'utilisent comme dans la Rome antique lors des troubles sociaux. A cette époque, l'empereur distribuait du pain et organisait des jeux de cirque pour calmer les esprits et les hypnotiser. Panem et circenses, l'ancien Emir du Qatar l'a aussi compris. Il a su faire sortir son minuscule pays de l'anonymat, et s'il est connu aujourd'hui à travers la planète, c'est aussi grâce au football et à ses chaînes de télévision qui ont eu l'exclusivité de la retransmission des matchs des phases finales de la Coupe du monde de football et de plusieurs championnats continentaux, de l'achat de Paris SG et du sponsoring de grands clubs européens. En 2022, le petit émirat organisera le Mondial que peu de nations ont réussi à l'avoir chez elles. Sauf qu'à la place du pain (panem), l'Emir a distribué des chèques libellés en dollars us pour faire son cirque (circenses). Pendant que les dirigeants arabo-musulmans dépensent sans compter pour le football, ils ne le composent presque jamais au féminin, car la femme reste minorée sous le tutorat masculin et sa voix muselée ne compte pas dans les affaires de la cité. Malgré les avancées notables dans sa situation de femme rivalisant avec son alter ego dans tous les domaines du savoir, de l'innovation, de la créativité intellectuelle et dans le managérial, son statut la garde confinée entre quatre murs et cachée sous le voile. Elle reste cet objet précieux, cette génitrice qui assure la continuité du génome mais elle est aussi cette source de discorde pour les machistes et les sexistes de tous bords. Sa visibilité a toujours été intolérable et insupportable pour des raisons culturelles surchargées de bigoterie. Et si ce n'était pas l'intransigeance du Comité international olympique et des fédérations internationales, il n'y aurait certainement pas d'athlètes féminines participant aux Jeux olympiques et aux championnats du monde (tous sports confondus). Bien qu'en Afrique du Nord, le sport féminin -en individuel comme en équipe- ait eu ses moments de gloire avec des athlètes maghrébines médaillées aux Jeux olympiques et dans les Championnats du monde, le sport féminin semble prendre la courbe descendante allant droit vert l'extinction et l'on ne verra plus les Nawel El Moutawekel, Hassiba Boulmerka, Habiba Ghribi… Mais il ne faut pas croire que le conservatisme rétrograde est le propre des seuls Arabo-Musulmans. Le philosophe Alain Finkielkraut a dit cette semaine dans une interview : «Je n'aime pas le football féminin… C'est pas possible ! Mais après on va faire le rugby féminin?... Bien sûr l'égalité, mais un peu de différence ! C'est très bien que les femmes jouent au football... Ce n'est pas comme ça que j'ai envie de voir des femmes... Et après vous allez me demander de regarder un match de boxe entre femmes ?» Malheureusement, la bêtise n'est pas concentrée en un seul endroit, elle est métastasée dans tous les tissus pour pouvoir l'extirper et interdire ce qui n'est interdit qu'aux femmes".
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