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"Le terreau pourri"

Publié le 03/02/2020
"L Q O"par Abdou BENABBOU 2/02/2020 "Le terreau pourri"D'aucuns s'offusquent devant la lenteur d'un changement promis, et il est légitime qu'une frayeur généralisée s'affiche au vu de la situation économique catastrophique. Soumis à une forte pression multiforme et de tout bord, le pouvoir politique reste droit dans ses bottes en énonçant un optimisme difficilement recevable. On comprend que sa tâche n'est pas aisée face à une multitude de problèmes ardus où tout se mêle jusqu'à faire miroiter des catastrophes dont l'éventualité n'est pas à écarter. Le premier remède trouvé par une population excédée a reposé sur l'une des principales revendications de la révolution de la rue, dans la réclamation du départ des premiers acteurs de la vie politique, accusés d'avoir conduit le pays à la ruine. L'exigence demeure permanente et livrée en vrac, elle s'en tient cependant à une certaine légèreté amphigourique qui ne tient pas compte de comment s'est articulée depuis des décennies la vie économique, politique et sociale. De fait, dans des moments d'impatience et de grande colère, on est presque conduit à se demander s'il ne faut pas effacer des pans entiers de la société algérienne et les remplacer par d'autres. Il faut admettre que c'est du terreau épais et pourri qu'il s'agit pour une population désemparée, aux prises avec une forte difficulté de survie. Quand un président de la République lance avec dépit que les enterrements des morts sont monnayés, il avoue que la complexité de coutumes et de mœurs létales solidement ancrées dans l'ensemble de la société, les solutions ne peuvent en aucun cas se suffire de la mise à l'ombre de quelques ogres jouisseurs et avides de notoriété. Ce qui est d'une gravité extrême est qu'il faille reconnaître que la petite préposée d'un service d'état civil qui rançonne pour un extrait de naissance est à mettre au même niveau de délinquance qu'un banquier, un député, un wali, tous impliqués dans un proxénétisme très particulier. Les uns ont entraîné les autres pour figer un désastreux état d'esprit et une culture donnant à la notion du droit et de la justice un mortel nouveau sens".
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Le terreau pourri
par Abdou BENABBOU


D'aucuns s'offusquent devant la lenteur d'un changement promis, et il est légitime qu'une frayeur généralisée s'affiche au vu de la situation économique catastrophique.

Soumis à une forte pression multiforme et de tout bord, le pouvoir politique reste droit dans ses bottes en énonçant un optimisme difficilement recevable.

On comprend que sa tâche n'est pas aisée face à une multitude de problèmes ardus où tout se mêle jusqu'à faire miroiter des catastrophes dont l'éventualité n'est pas à écarter.

Le premier remède trouvé par une population excédée a reposé sur l'une des principales revendications de la révolution de la rue, dans la réclamation du départ des premiers acteurs de la vie politique, accusés d'avoir conduit le pays à la ruine.

L'exigence demeure permanente et livrée en vrac, elle s'en tient cependant à une certaine légèreté amphigourique qui ne tient pas compte de comment s'est articulée depuis des décennies la vie économique, politique et sociale.

De fait, dans des moments d'impatience et de grande colère, on est presque conduit à se demander s'il ne faut pas effacer des pans entiers de la société algérienne et les remplacer par d'autres.

Il faut admettre que c'est du terreau épais et pourri qu'il s'agit pour une population désemparée, aux prises avec une forte difficulté de survie.

Quand un président de la République lance avec dépit que les enterrements des morts sont monnayés, il avoue que la complexité de coutumes et de mœurs létales solidement ancrées dans l'ensemble de la société, les solutions ne peuvent en aucun cas se suffire de la mise à l'ombre de quelques ogres jouisseurs et avides de notoriété. Ce qui est d'une gravité extrême est qu'il faille reconnaître que la petite préposée d'un service d'état civil qui rançonne pour un extrait de naissance est à mettre au même niveau de délinquance qu'un banquier, un député, un wali, tous impliqués dans un proxénétisme très particulier.

Les uns ont entraîné les autres pour figer un désastreux état d'esprit et une culture donnant à la notion du droit et de la justice un mortel nouveau sens.
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