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"Les défis du président Abdelmadjid Tebboune : lutte contre la corruption, revalorisation du savoir et morali

Publié le 25/02/2020
"Algérie1"Par Pr Abderrahmane Mebtoul 19 Février 2020 | 21:43"Les défis du président Abdelmadjid Tebboune : lutte contre la corruption, revalorisation du savoir et moralisation de la société: La réunion gouvernement-walis a tourné autour d’une nouvelle gouvernance centrale et locale, une réelle décentralisation afin de réaliser la symbiose Etat-citoyens, la lutte contre la corruption, la mauvaise gestion, une profonde moralité de la société et la valorisation du savoir, loin des relations de clientèles qui reposent sur la règle de Piter : l’ascension dans la hiérarchie est fonction du degré d’obéissance et de l’incompétence. L’immoralité renvoie aux enrichissements sans efforts de certaines personnes tant au niveau national qu’à l’étranger n’ayant pas investi mais propriétaire d’immenses fortunes, et l’immoralité pouvant aller qu’au simple citoyen, celui qui devait travailler 8h par jour ne travaillant que 3 heures. Les économistes et les politiques, durant cette transition inévitable de la société algérienne, doivent repenser les liens entre l’éthique et le développement. Pour éviter tout malentendu, devant éviter tout règlement de comptes qui provoquerait une psychose généralisée, tout citoyen est présumé honnête jusqu’à preuve du contraire par la justice. Mais reconnaissons que l’Algérie a souvent les meilleures lois du monde rarement appliquées, renvoyant à des institutions crédibles et un véritable Etat de Droit afin de lutter contre les pratiques de corruption qui selon le président de la république lors de son discours devant les walis menacent la sécurité nationale. 1.-Lors d’une rencontre internationale qui s’est tenue de la première à Malte du 24 au 26 décembre 2011, animée par d’importantes personnalités internationales, et dont j’ai été l’un des participants, sur le thème de ce que l’on appelle « le printemps arabe », j’ai pu constater que la majorité des participants des deux rives de la Méditerranée ont mis en relief le fait que la mise en place de nouvelles institutions démocratiques occasionnent, à court terme, un ralentissement économique. Cela donne l’impression d’une anarchie, selon la propagande des tenants des acteurs de l’ancien système, oubliant que l’impasse systémique de leur politique a favorisé l’anémie de la société. En revanche, à moyen et à long terme, les nouvelles institutions réaliseront la symbiose citoyens/État dans le cadre d’une société plus participative et plus humanisée. Il existe un lien dialectique entre les dictatures et le terrorisme, menace planétaire qui se nourrit de la misère et du manque de morale des dirigeants. Les discours chauvinistes, soi-disant nationalistes de certains dirigeants ne portent plus au sein d’une population à majorité jeune, parabolée et ouverte sur le monde. Et il semble bien que les bouleversements actuels dans le monde sont la conséquence du fait que les dictatures et les autoritarismes sont devenus, dans un monde complexe, de très graves menaces à la souveraineté et à l’indépendance de ces pays et, d’une manière générale, à la sécurité mondiale. C’est dans ce contexte qu’Il y a lieu de repenser impérativement le fonctionnement du système économique et politique international, et notamment les politiques de complaisance de l’Occident vis-à-vis de ces dictatures qui menacent la sécurité mondiale. Cela implique plus de moralité de la part des dirigeants de l’Occident, car s’il y a des corrompus, il y a des corrupteurs. Mais, il ne faut pas être utopique : la démocratisation ne se faisant pas par un coup de baguette magique, cela demandera du temps, comme cela a été le cas en Occident et en certains pays d’Asie et d’Amérique latine. La démocratisation avancera en fonction des rapports de force tant aux niveaux interne (conservateurs/réformateurs) qu’international, en tenant compte des anthropologies socioculturelles. La crise morale pose la problématique de la corruption socialisée étant en plein syndrome hollandais, où le président de la république lors de la réunion gouvernement Walis a attiré l’attention sur le danger pour la sécurité nationale. Comment ne pas rappeler, pour l’Algérie, les impacts négatifs d’une gouvernance mitigée et l’extension de la sphère informelle, produit de la bureaucratie où tout se réalise en cash, favorisant la fraude fiscale et la corruption qui freinent le développement de l’Algérie. 2.-L’ONG de lutte contre la corruption Transparency International (TI) a rendu public le 29 janvier 2019, son Indice de perception de la corruption dans le secteur public (IPC) pour l’année 2019, où l’Algérie connait un niveau de corruption élevé de 2003 à 2018. Or, ce cancer social menace la sécurité nationale et par là contribue, en dehors du préjudicie moral, au blocage de l’investissement utile. Car avec la corruption combinée à la détérioration du climat des affaires, selon la majorité des rapports internationaux, il est utopique de parler d’une véritable relance économique. Selon cette institution, internationale, pour l’Algérie, la majorité des institutions administratives et économiques sont concernés par ce cancer de la corruption. L’on sait que les auteurs de l’IPC considèrent qu’une note inférieure à 3 signifie l’existence d’un haut niveau de corruption, entre 3 et 4 un niveau de corruption élevé. Quel est le classement sur la corruption de l’Algérie de 2003 à 2019? 2003 : 2,6 sur 10 et 88e place sur 133 pays- 2004 : 2,7 sur 10 et 97e place sur 146 pays 2005 : 2,8 sur 10 et 97e place sur 159 pays- 2006 : 3,1 sur 10 et 84e place sur 163 pays 2007 : 3 sur 10 et la 99e place sur 179 pays-2008 : 3,2 sur 10 et 92e place sur 180 pays 2009 :2,8 sur 10 - 111e place sur 180 pays- 2010 : 2,9 sur 10 et 105ème place sur 178 pays 2011 : 2,9 sur 10 et 112ème place 183 pays-2012 : 3,4 sur 10 et 105e place sur 176 pays 2013 -3,6 sur 10 et 105 rangs sur 107 pays-2014 – note 3,6 et 100ème sur 115 pays 2015 –note, 3,6 et 88 ème sur 168 pays- 2016 –note 3,4 et 108ème sur 168 pays 2017 -note 3,3 et 112ème place sur 168 pays -2018- note 3,5 et 105ème place sur 168 pays. 2019, 106e place, sur 180 pays avec un score de 35 points sur 100, dans l’Indice de perception de la corruption (IPC) dans le monde publié le 23 janvier 2020. 3..- Méditons ces propos plein de sagesse de deux importantes personnalités que j’ai rencontrées au cours de deux conférences internationales. Le premier cas d’un grand pays développé, où lors d’une conférence internationale en 2014 , qui a été ministre de la santé et des affaires étrangères, actuellement vice président à l’ONU, je lui ai serré la main en lui disant : Monsieur le Professeur. Sa réponse a été toute simple. Monsieur Mebtoul, c’est une grande considération que vous me portez car malgré toutes les importantes fonctions que j’ai eu à occuper, je reste avant tout professeur de médecine et personne ne peut m’enlever ce titre. Dans une autre rencontre internationale à l’Unesco, en 1994, un grand professeur d’économie en Afrique, membre de plusieurs organisations internationales et d’une famille aisée, m’avait confié qu’il a été puni pour avoir été nommé ministre des finances. Il serait utile de faire une enquête par sondage en posant la question suivante au 13 millions de la population active algérienne : avez-vous la capacité pour devenir ministre, étant fort probable qu’une grande majorité dirait : pourquoi pas et même président de la république : inconscience du fait de l’atmosphère générale où règne l’immoralité ou le but étant l’enrichissement sans efforts. Il est donc temps que les comportements anciens, où avec des nominations de ministres, de PDG ou comme cela a été constaté les achats à coup de milliards de centimes pour accéder au poste de député ou sénateur, sans parfois savoir étudier une loi, on assiste à des fêtes familiales avec des méchouis. Il est donc souhaitable dans la future reconfiguration politique que cessent ces pratiques, la fonction de quelle nature qu’elle soit, est d’être au service du citoyen. C’est que la société algérienne traverse une très grave crise morale pouvant avoir des répercussions négatives sur le développement futur du pays, nécessitant une rupture culturelle tant des dirigeants que des citoyens la majorité veut sa part de rente quitte à conduire le pays au suicide collectif, oubliant que toute richesse d’une Nation repose sur le travail et l’intelligence et que l’on ne peut distribuer plus que ce que l’on a préalablement produit. 4.-La corruption ne peut être éradiquée si l’on ne met pas en place de nouveaux mécanismes de régulation afin de réhabiliter la sphère réelle, la monnaie étant au service de l’économie et non un instrument pour la dominer. Il faut être réaliste et pragmatique, toute action devra s’insérer dans le cadre d’une économie concurrentielle tenant compte des avantages comparatifs mondiaux, conciliant l’efficacité économique avec une profonde justice sociale – les économistes parleront d’équité. Aujourd’hui, nous sommes à l’aube d’une nouvelle transition de la société mondiale, avec de profonds bouleversements géostratégiques, ce qui supposera des ajustements sociaux douloureux et donc une nouvelle régulation sociale afin d‘éviter les exclusions. Le chacun pour soi serait suicidaire et nous ramènerait à des conséquences néfastes des effets avec des conflits désastreux. Il existe des liens inextricables entre un développement durable et la morale – en fait la récompense de l’effort. Selon plusieurs rapports tant des experts nationaux qu’internationaux, les résultats mitigés sont révélateurs de l’aggravation de la situation qui prévaut en Algérie en matière de gouvernance, où les différents pouvoirs algériens de l’indépendance à ce jour ont été mus par l’unique dépense monétaire grâce aux recettes élevées du pétrole et non pas du travail. Selon un rapport de l’OCDE l’Algérie aurait dépensé durant cette dernière décennie deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats en référence à des pays similaires. Pour le Forum euro-méditerranéen des instituts des sciences économiques (Femise) par exemple, dans plusieurs rapports considère que « le gouvernement algérien a été incapable de trouver une stratégie à long terme pour l’emploi des jeunes et ce malgré la création des dispositifs – Ansej, Angem et ANEM –, les emplois créés étant éphémères et sous-payés, le chômage touchant particulièrement les jeunes et notant que si l’Algérie n’a pas été touchée par de violentes révoltes populaires, elle n’est pas pour autant immunisée contre un risque d’instabilité sociale persistant. Le rapport précise également que si la politique monétaire de l’Algérie est relativement prudente, des risques pèsent sur la stabilité du dinar, évoquant le risque inflationniste et l’instabilité sociale qui pourraient « signifier aux détenteurs de devises de voir l’euro comme une valeur sûre, apparaissant préférable au dinar », ce qui amplifiera la dévaluation du dinar sur le marché parallèle. Dans ce cadre, je ne saurai trop insister que le contrôle efficace doit avant tout se fonder sur un Etat de Droit, avec l’implication des citoyens à travers la société civile, une véritable opposition sur le plan politique, une véritable indépendance de la justice, tout cela accompagné par une cohérence et visibilité dans la démarche de la politique socio-économique, délimitant clairement les responsabilités et plus de moralité des dirigeants afin de faciliter la symbiose Etat/citoyens. Le contrôle doit être avant tout populaire, donc des mécanismes démocratiques, car pour les organismes techniques ou les services de sécurité, face aux nombreux dossiers, dont certains trainent dans les tiroirs depuis des années, il faudrait une armée de contrôleurs. En résumé, lorsque le premier ministre , ministre, wali ou tout autre haut responsable , dépliera le tapis rouge pour accueillir une sommité scientifique algérienne, qui souvent attend des rendez vous pendant des mois ou de longues heures dans la salle d’attente si elle est reçue , l’on aura réalisé la révolution culturelle des dirigeants dont certains sont encore formatés à l’ancienne culture bureaucratique où c’est le citoyen qui est à son service alors qu’en démocratie c’est le contraire . La situation socio-économique étant d’une extrême gravité avec le risque d‘un retour au FMI horizon 2022, implique une nouvelle gouvernance et des personnes morales, si l’on veut éviter la récession économique et sociale de l’Algérie dont les impacts négatifs toucheront en premier lieu les couches les plus vulnérables avec des répercussions géostratégiques au niveau de la région africaine et méditerranéenne (voir notre interview aout 2018 dans -American Herald Tribune USA). Force est de reconnaitre que l’Algérie n’a pas encore trouvé de modèle de croissance susceptible de réduire les inégalités, le chômage et la pauvreté, ayant deux choix : faire des efforts pour réformer ses institutions et l’économie vers plus de démocratie et de transparence, ou régresser vers une attitude protectionniste avec le statu quo politique. Et là, on en revient toujours à la morale, (la vertu du travail ), intimement liée à l’Etat de droit et à la démocratisation de la société, surtout des responsables qui doivent donner l’exemple s’ils veulent mobiliser leur population et éviter l’anémie de la société, porteuse décadence, un phénomène déjà analysé avec minutie par le grand sociologue maghrébin Ibn Khaldoum au XIVème siècle ". Professeur des universités, expert international Docteur d’Etat(1974)- Abderrahmane MEBTOUL ancien haut magistrat (premier conseiller) directeur général des études économiques à la Cour des Comptes 1980/1983.
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"Les défis du président Abdelmadjid Tebboune : lutte contre la corruption, revalorisation du savoir et moralisation de la société"


La réunion gouvernement-walis a tourné autour d’une nouvelle gouvernance centrale et locale, une réelle décentralisation afin de réaliser la symbiose Etat-citoyens, la lutte contre la corruption, la mauvaise gestion, une profonde moralité de la société et la valorisation du savoir, loin des relations de clientèles qui reposent sur la règle de Piter : l’ascension dans la hiérarchie est fonction du degré d’obéissance et de l’incompétence.

L’immoralité renvoie aux enrichissements sans efforts de certaines personnes tant au niveau national qu’à l’étranger n’ayant pas investi mais propriétaire d’immenses fortunes, et l’immoralité pouvant aller qu’au simple citoyen, celui qui devait travailler 8h par jour ne travaillant que 3 heures.

Les économistes et les politiques, durant cette transition inévitable de la société algérienne, doivent repenser les liens entre l’éthique et le développement. Pour éviter tout malentendu, devant éviter tout règlement de comptes qui provoquerait une psychose généralisée, tout citoyen est présumé honnête jusqu’à preuve du contraire par la justice. Mais reconnaissons que l’Algérie a souvent les meilleures lois du monde rarement appliquées, renvoyant à des institutions crédibles et un véritable Etat de Droit afin de lutter contre les pratiques de corruption qui selon le président de la république lors de son discours devant les walis menacent la sécurité nationale.

1.-Lors d’une rencontre internationale qui s’est tenue de la première à Malte du 24 au 26 décembre 2011, animée par d’importantes personnalités internationales, et dont j’ai été l’un des participants, sur le thème de ce que l’on appelle « le printemps arabe », j’ai pu constater que la majorité des participants des deux rives de la Méditerranée ont mis en relief le fait que la mise en place de nouvelles institutions démocratiques occasionnent, à court terme, un ralentissement économique.

Cela donne l’impression d’une anarchie, selon la propagande des tenants des acteurs de l’ancien système, oubliant que l’impasse systémique de leur politique a favorisé l’anémie de la société. En revanche, à moyen et à long terme, les nouvelles institutions réaliseront la symbiose citoyens/État dans le cadre d’une société plus participative et plus humanisée.

Il existe un lien dialectique entre les dictatures et le terrorisme, menace planétaire qui se nourrit de la misère et du manque de morale des dirigeants.

Les discours chauvinistes, soi-disant nationalistes de certains dirigeants ne portent plus au sein d’une population à majorité jeune, parabolée et ouverte sur le monde. Et il semble bien que les bouleversements actuels dans le monde sont la conséquence du fait que les dictatures et les autoritarismes sont devenus, dans un monde complexe, de très graves menaces à la souveraineté et à l’indépendance de ces pays et, d’une manière générale, à la sécurité mondiale.

C’est dans ce contexte qu’Il y a lieu de repenser impérativement le fonctionnement du système économique et politique international, et notamment les politiques de complaisance de l’Occident vis-à-vis de ces dictatures qui menacent la sécurité mondiale.

Cela implique plus de moralité de la part des dirigeants de l’Occident, car s’il y a des corrompus, il y a des corrupteurs.

Mais, il ne faut pas être utopique : la démocratisation ne se faisant pas par un coup de baguette magique, cela demandera du temps, comme cela a été le cas en Occident et en certains pays d’Asie et d’Amérique latine. La démocratisation avancera en fonction des rapports de force tant aux niveaux interne (conservateurs/réformateurs) qu’international, en tenant compte des anthropologies socioculturelles. La crise morale pose la problématique de la corruption socialisée étant en plein syndrome hollandais, où le président de la république lors de la réunion gouvernement Walis a attiré l’attention sur le danger pour la sécurité nationale.

Comment ne pas rappeler, pour l’Algérie, les impacts négatifs d’une gouvernance mitigée et l’extension de la sphère informelle, produit de la bureaucratie où tout se réalise en cash, favorisant la fraude fiscale et la corruption qui freinent le développement de l’Algérie.

2.-L’ONG de lutte contre la corruption Transparency International (TI) a rendu public le 29 janvier 2019, son Indice de perception de la corruption dans le secteur public (IPC) pour l’année 2019, où l’Algérie connait un niveau de corruption élevé de 2003 à 2018. Or, ce cancer social menace la sécurité nationale et par là contribue, en dehors du préjudicie moral, au blocage de l’investissement utile. Car avec la corruption combinée à la détérioration du climat des affaires, selon la majorité des rapports internationaux, il est utopique de parler d’une véritable relance économique. Selon cette institution, internationale, pour l’Algérie, la majorité des institutions administratives et économiques sont concernés par ce cancer de la corruption.

L’on sait que les auteurs de l’IPC considèrent qu’une note inférieure à 3 signifie l’existence d’un haut niveau de corruption, entre 3 et 4 un niveau de corruption élevé. Quel est le classement sur la corruption de l’Algérie de 2003 à 2019?

2003 : 2,6 sur 10 et 88e place sur 133 pays-
2004 : 2,7 sur 10 et 97e place sur 146 pays

2005 : 2,8 sur 10 et 97e place sur 159 pays-
2006 : 3,1 sur 10 et 84e place sur 163 pays

2007 : 3 sur 10 et la 99e place sur 179 pays-
2008 : 3,2 sur 10 et 92e place sur 180 pays
2009 :2,8 sur 10 - 111e place sur 180 pays-
2010 : 2,9 sur 10 et 105ème place sur 178 pays
2011 : 2,9 sur 10 et 112ème place 183 pays-2012 : 3,4 sur 10 et 105e place sur 176 pays
2013 -3,6 sur 10 et 105 rangs sur 107 pays-
2014 – note 3,6 et 100ème sur 115 pays
2015 –note, 3,6 et 88 ème sur 168 pays-
2016 –note 3,4 et 108ème sur 168 pays
2017 -note 3,3 et 112ème place sur 168 pays -
2018- note 3,5 et 105ème place sur 168 pays.

2019, 106e place, sur 180 pays avec un score de 35 points sur 100, dans l’Indice de perception de la corruption (IPC) dans le monde publié le 23 janvier 2020.

3..- Méditons ces propos plein de sagesse de deux importantes personnalités que j’ai rencontrées au cours de deux conférences internationales.
Le premier cas d’un grand pays développé, où lors d’une conférence internationale en 2014 , qui a été ministre de la santé et des affaires étrangères, actuellement vice président à l’ONU, je lui ai serré la main en lui disant : Monsieur le Professeur. Sa réponse a été toute simple.
Monsieur Mebtoul, c’est une grande considération que vous me portez car malgré toutes les importantes fonctions que j’ai eu à occuper, je reste avant tout professeur de médecine et personne ne peut m’enlever ce titre.

Dans une autre rencontre internationale à l’Unesco, en 1994, un grand professeur d’économie en Afrique, membre de plusieurs organisations internationales et d’une famille aisée, m’avait confié qu’il a été puni pour avoir été nommé ministre des finances.

Il serait utile de faire une enquête par sondage en posant la question suivante au 13 millions de la population active algérienne : avez-vous la capacité pour devenir ministre, étant fort probable qu’une grande majorité dirait : pourquoi pas et même président de la république : inconscience du fait de l’atmosphère générale où règne l’immoralité ou le but étant l’enrichissement sans efforts.

Il est donc temps que les comportements anciens, où avec des nominations de ministres, de PDG ou comme cela a été constaté les achats à coup de milliards de centimes pour accéder au poste de député ou sénateur, sans parfois savoir étudier une loi, on assiste à des fêtes familiales avec des méchouis.

Il est donc souhaitable dans la future reconfiguration politique que cessent ces pratiques, la fonction de quelle nature qu’elle soit, est d’être au service du citoyen. C’est que la société algérienne traverse une très grave crise morale pouvant avoir des répercussions négatives sur le développement futur du pays, nécessitant une rupture culturelle tant des dirigeants que des citoyens la majorité veut sa part de rente quitte à conduire le pays au suicide collectif, oubliant que toute richesse d’une Nation repose sur le travail et l’intelligence et que l’on ne peut distribuer plus que ce que l’on a préalablement produit.

4.-La corruption ne peut être éradiquée si l’on ne met pas en place de nouveaux mécanismes de régulation afin de réhabiliter la sphère réelle, la monnaie étant au service de l’économie et non un instrument pour la dominer.

Il faut être réaliste et pragmatique, toute action devra s’insérer dans le cadre d’une économie concurrentielle tenant compte des avantages comparatifs mondiaux, conciliant l’efficacité économique avec une profonde justice sociale – les économistes parleront d’équité.

Aujourd’hui, nous sommes à l’aube d’une nouvelle transition de la société mondiale, avec de profonds bouleversements géostratégiques, ce qui supposera des ajustements sociaux douloureux et donc une nouvelle régulation sociale afin d‘éviter les exclusions.

Le chacun pour soi serait suicidaire et nous ramènerait à des conséquences néfastes des effets avec des conflits désastreux.

Il existe des liens inextricables entre un développement durable et la morale – en fait la récompense de l’effort.

Selon plusieurs rapports tant des experts nationaux qu’internationaux, les résultats mitigés sont révélateurs de l’aggravation de la situation qui prévaut en Algérie en matière de gouvernance, où les différents pouvoirs algériens de l’indépendance à ce jour ont été mus par l’unique dépense monétaire grâce aux recettes élevées du pétrole et non pas du travail.

Selon un rapport de l’OCDE l’Algérie aurait dépensé durant cette dernière décennie deux fois plus pour avoir deux fois moins de résultats en référence à des pays similaires.

Pour le Forum euro-méditerranéen des instituts des sciences économiques (Femise) par exemple, dans plusieurs rapports considère que « le gouvernement algérien a été incapable de trouver une stratégie à long terme pour l’emploi des jeunes et ce malgré la création des dispositifs – Ansej, Angem et ANEM –, les emplois créés étant éphémères et sous-payés, le chômage touchant particulièrement les jeunes et notant que si l’Algérie n’a pas été touchée par de violentes révoltes populaires, elle n’est pas pour autant immunisée contre un risque d’instabilité sociale persistant.

Le rapport précise également que si la politique monétaire de l’Algérie est relativement prudente, des risques pèsent sur la stabilité du dinar, évoquant le risque inflationniste et l’instabilité sociale qui pourraient « signifier aux détenteurs de devises de voir l’euro comme une valeur sûre, apparaissant préférable au dinar », ce qui amplifiera la dévaluation du dinar sur le marché parallèle.

Dans ce cadre, je ne saurai trop insister que le contrôle efficace doit avant tout se fonder sur un Etat de Droit, avec l’implication des citoyens à travers la société civile, une véritable opposition sur le plan politique, une véritable indépendance de la justice, tout cela accompagné par une cohérence et visibilité dans la démarche de la politique socio-économique, délimitant clairement les responsabilités et plus de moralité des dirigeants afin de faciliter la symbiose Etat/citoyens.

Le contrôle doit être avant tout populaire, donc des mécanismes démocratiques, car pour les organismes techniques ou les services de sécurité, face aux nombreux dossiers, dont certains trainent dans les tiroirs depuis des années, il faudrait une armée de contrôleurs.

En résumé, lorsque le premier ministre , ministre, wali ou tout autre haut responsable , dépliera le tapis rouge pour accueillir une sommité scientifique algérienne, qui souvent attend des rendez vous pendant des mois ou de longues heures dans la salle d’attente si elle est reçue , l’on aura réalisé la révolution culturelle des dirigeants dont certains sont encore formatés à l’ancienne culture bureaucratique où c’est le citoyen qui est à son service alors qu’en démocratie c’est le contraire .

La situation socio-économique étant d’une extrême gravité avec le risque d‘un retour au FMI horizon 2022, implique une nouvelle gouvernance et des personnes morales, si l’on veut éviter la récession économique et sociale de l’Algérie dont les impacts négatifs toucheront en premier lieu les couches les plus vulnérables avec des répercussions géostratégiques au niveau de la région africaine et méditerranéenne (voir notre interview aout 2018 dans -American Herald Tribune USA). Force est de reconnaitre que l’Algérie n’a pas encore trouvé de modèle de croissance susceptible de réduire les inégalités, le chômage et la pauvreté, ayant deux choix : faire des efforts pour réformer ses institutions et l’économie vers plus de démocratie et de transparence, ou régresser vers une attitude protectionniste avec le statu quo politique.

Et là, on en revient toujours à la morale, (la vertu du travail ), intimement liée à l’Etat de droit et à la démocratisation de la société, surtout des responsables qui doivent donner l’exemple s’ils veulent mobiliser leur population et éviter l’anémie de la société, porteuse décadence, un phénomène déjà analysé avec minutie par le grand sociologue maghrébin Ibn Khaldoum au XIVème siècle .

(Professeur des universités, expert international Docteur d’Etat(1974)- Abderrahmane MEBTOUL ancien haut magistrat (premier conseiller) directeur général des études économiques à la Cour des Comptes 1980/1983).

« le gouvernement algérien a été incapable de trouver une stratégie à long terme pour l’emploi des jeunes et ce malgré la création des dispositifs – Ansej, Angem et ANEM –, les emplois créés étant éphémères et sous-payés, le chômage touchant particulièrement les jeunes et notant que si l’Algérie n’a pas été touchée par de violentes révoltes populaires, elle n’est pas pour autant immunisée contre un risque d’instabilité sociale persistant".
"Selon plusieurs rapports tant des experts nationaux qu’internationaux, les résultats mitigés sont révélateurs de l’aggravation de la situation qui prévaut en Algérie en matière de gouvernance, où les différents pouvoirs algériens de l’indépendance à ce jour ont été mus par l’unique dépense monétaire grâce aux recettes élevées du pétrole et non pas du travail".
"Il serait utile de faire une enquête par sondage en posant la question suivante au 13 millions de la population active algérienne : avez-vous la capacité pour devenir ministre, étant fort probable qu’une grande majorité dirait : pourquoi pas et même président de la république : inconscience du fait de l’atmosphère générale où règne l’immoralité ou le but étant l’enrichissement sans efforts".
"Il est donc temps que les comportements anciens, où avec des nominations de ministres, de PDG ou comme cela a été constaté les achats à coup de milliards de centimes pour accéder au poste de député ou sénateur, sans parfois savoir étudier une loi, on assiste à des fêtes familiales avec des méchouis. Il est donc souhaitable dans la future reconfiguration politique que cessent ces pratiques, la fonction de quelle nature qu’elle soit, est d’être au service du citoyen".
"C’est que la société algérienne traverse une très grave crise morale pouvant avoir des répercussions négatives sur le développement futur du pays, nécessitant une rupture culturelle tant des dirigeants que des citoyens la majorité veut sa part de rente quitte à conduire le pays au suicide collectif, oubliant que toute richesse d’une Nation repose sur le travail et l’intelligence et que l’on ne peut distribuer plus que ce que l’on a préalablement produit".
"En résumé, lorsque le premier ministre , ministre, wali ou tout autre haut responsable , dépliera le tapis rouge pour accueillir une sommité scientifique algérienne, qui souvent attend des rendez vous pendant des mois ou de longues heures dans la salle d’attente si elle est reçue , l’on aura réalisé la révolution culturelle des dirigeants dont certains sont encore formatés à l’ancienne culture bureaucratique où c’est le citoyen qui est à son service alors qu’en démocratie c’est le contraire".
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