Annaba. Insertion sociale des détenus

BAC, BEM et formation professionnelle au menu -  A l’approche des examens du BEM et bac, le centre de rééducation de Allelick (El Bouni-Annaba) prépare 91 de ses pensionnaires détenus aux épreuves du Brevet de l’enseignement moyen (BEM) et 56 autres à celles du baccalauréat. Avec ceux des maisons d’arrêt de Skikda et de Dréan, soit 20 candidats au BEM et 15 autres au bac, ils formeront le contingent des justiciables candidats aux épreuves de la session 2007.

Ils sont donc 71 candidats au bac de Annaba, tous détenus à différentes et lourdes peines de prison à tenter le coup d’une insertion sociale via une place sur les bancs des amphithéâtres de l’université Badji Mokhtar. « Tout a été fait pour que nos candidats puissent subir les épreuves du BEM et du bac avec toutes les chances de succès de leur côté. Ils sont 182 détenus de différents âges à avoir travaillé durant toute l’année pour se préparer à ce rendez-vous. Une bibliothèque de 8500 ouvrages est mise à leur disposition. Ils peuvent y puiser tout ce dont ils ont besoin tout en étant encadrés par un personnel pédagogique de haute compétence », a indiqué Abdelhamid Mebarkia, directeur du centre de rééducation Allelick. Ce que confirme du reste cette apparence de fébrilité qui caractérise les candidats surpris en pleine révision dans des classes spécialement conçues à cette fin. Avec tous les moyens humains et matériels mis à leur disposition, les détenus candidats au BEM et au bac devraient être prêts à concourir avec tous les facteurs de succès le 3 et le 9 juin. Des pensionnaires de ces centres ont d’autres aspirations. Ils sont beaucoup plus intéressés par des études à l’université de la formation continue (UFC). Là, également, l’administration pénitentiaire n’a pas lésiné sur les moyens matériels et humains avec un encadrement composé de 13 professeurs. Il y a ceux que le travail manuel attire le plus à différents niveaux. Particulièrement ceux ayant exprimé l’ambition de décrocher un diplôme de formation professionnelle. Ils sont pris en charge par 17 encadreurs chargés de les initier dans 11 spécialités. Le 31 mai 2007, 191 détenus, dont des condamnés à mort, à perpétuité et autres sanctions pénales, participeront à un concours pour l’obtention d’un diplôme de technicien supérieur dans les spécialités : mécanique générale- électricité bâtiment- peinture bâtiment- designer - chaudronnerie ferronnerie- informatique- menuiserie ébénisterie- électricité auto- cuisine et restauration - couture. Dans son appel aux détenus intéressés par une formation, l’administration du centre de rééducation n’émet aucune condition d’admission. La chance est ainsi offerte à tous de tenter, quelle que soit la condamnation, une insertion sociale à laquelle tous aspirent. C’est le cas des détenus illettrés. Ils sont 260 à s’être inscrits pour des cours d’alphabétisation dans des locaux spécialement conçus pour un encadrement pédagogique efficace. Ils sont âgés de 18 à 70 ans. Incarcérés depuis des années, plusieurs détenus illettrés ont pu découvrir la joie de la lecture des ouvrages et l’écriture. Bon nombre ont ainsi pu retracer leurs mésaventures ou écrire remords, regrets et espérances, ce qu’ils ont fait, vécu ou espèrent vivre.

El Watan > 22/05/07 > Adnène Djabali