S’isoler pour l’isoler !

Par Ali Boudjelil

Le confinement décidé par l’Italie, suivi par d’autres pays, commence à donner des résultats : la propagation commence à ralentir sensiblement. C’est une mesure efficace qui scande : Restez chez vous ! Pour ne pas avoir à tourner en rond chez soi, l’Italien chante depuis sa fenêtre pour que Roméo continue de regarder longtemps encore amoureusement sa Juliette. L’Algérien, qui se doit aussi de se confiner à domicile, a beaucoup à gagner.
Premièrement, il aura à vivre sagement ce qu’endure la femme au foyer et c’est une expérience qui vaut la peine d’être vécue pour qu’il la laisse sortir au moins le 8 Mars de chaque année.

Ensuite, après avoir éteint sa télé, il pourra enfin discuter avec ses enfants, si ceux-ci prennent la peine ou se résolvent à éteindre leur Smartphone pour écouter le conte du grain magique.

Il pourra encore revoir ses photos de mariage tout y en comptant les figures qui ont vieilli ou disparu. Et pour sa santé mentale, il doit devoir joindre au téléphone ses contacts chers.

Quant aux claustrophobes, savoir que cela ne durera en principe qu’une quinzaine de 24 heures, cela leur donnera l’occasion de voir que le poulet au four qui souffre après sa mort dans son enfer est à déguster sagement en famille, tout en ayant à l’esprit Dale Carnegie qui conseillait de se dire que «Quand votre voiture tombe en panne, dites-vous que c’est une aubaine pour marcher et regarder autour de soi».

Et rester chez soi peut rapporter gros : les dépenses et les rencontres de trop évitées sont en effet une source de satisfaction, à l’heure des bilans mensuels, à même de pousser à revoir pour repenser son train de vie.

Il est donc à considérer qu’accueillir philosophiquement cette mesure qui freine un mal est salutaire sur plusieurs plans. Cette mesure, qui contribuera à freiner ce virus «Capable d’enrichir en un jour l’Achéron» et qui a emporté déjà plus de 7 000 personnes dans le monde, est l’une des plus audacieuses parmi celles déjà prises.

Audacieuse, parce qu’elle va pouvoir nous permettre de sortir et d’embrasser, sans s’embarrasser, nos êtres chers lors de l’Aid el Fitr à venir. Et puisqu’un proverbe est une sentence valable en tous temps, disons et répétons : «Pour vivre heureux vivons cachés !» et se sourire en disant simplement que si les oiseaux se cachent pour mourir, les hommes c’est pour vivre.
A. B.

" Talentueux journaliste"

Pour détendre l'atmosphère, bravo.