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"La Légende de ‘Sidi’ Okba Ben Nafi"

Publié le 20/04/2020
"La Légende de ‘Sidi’ Okba Ben Nafi"La mosquée de Sidi Okba, construite en maçonnerie, sur le ton gris foncé de tous les monuments du Sahara, est beaucoup moins vaste que la plus petite des mosquées d’Alger ou de Tunis. On traverse une cour, une galerie affectée aux ablutions; on côtoie une piscine — menagée pour servir à laver les cadavres — et on entre dans le sanctuaire où repose le saint Sidi Okba ben Nafi, général du Kalife Moaviah, premier conquérant musulman.
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"La Légende de ‘Sidi’ Okba Ben Nafi"

La mosquée de Sidi Okba, construite en maçonnerie, sur le ton gris foncé de tous les monuments du Sahara, est beaucoup moins vaste que la plus petite des mosquées d’Alger ou de Tunis. On traverse une cour, une galerie affectée aux ablutions; on côtoie une piscine — menagée pour servir à laver les cadavres — et on entre dans le sanctuaire où repose le saint Sidi Okba ben Nafi, général du Kalife Moaviah, premier conquérant musulman.
La Mosquée Sidi Okba – Biskra 1875

A l’endroit où s’élève aujourd’hui la mosquée Sidi Okba fut défait et tué par les Berbères et les Romains alliés.

La légende de Sidi Okba est d’une férocité inouïe : la voici :

Après avoir conquis la région septentrionale du Zab, le glorieux Émir Sidi Okba fit égorger ceux des Berbères idolâtres qui ne voulurent pas embrasser la vraie foi, à l’exception de l’ancien chef du pays nommé Koceila, qu’il garda près de lui avec cinq de ses enfants. Le roi païen ne voulait pas abjurer son erreur : la prudence ordonnait cependant à Sidi Okba, entouré de barbares encore insoumis, de garder Koceila en otage ; il ne pouvait donc l’envoyer à la mort, et le cœur pieux du saint émir saignait de douleur. Toutefois l’aveuglement de l’idolâtre souillant le camp des fidèles, il n’y avait pas de mauvais traitements que l’émir ne fît endurer à Koceila, pour le mettre dans le droit chemin.

Un jour, Sidi Okba appela l’ancien chef du pays et lui ordonna d’écorcher de ses mains un mouton fraîchement abattu.

— Afin, dit-il, que les nouveaux convertis voient jusqu’où peut aller l’humiliation de leur ancien roi opiniâtre et infidèle.

Pendant cette besogne répugnante et réputée vile dans le Ziban, Koceila, chaque fois qu’il retirait sa main sanglante du corps du mouton, se la passait sur la barbe.

— Que fais-tu? demanda Sidi Okba.

— Cela fait du bien aux poils ! répondit Koceila.

— Tu songes à te venger.

— Non ! car je suis ton esclave.

— Oui ! tu l’es ! mais si tu te convertis, je te traiterai bien.

Koceila ne répondit pas. Plein de fureur et emporté par sa ferveur religieuse, Sidi Okba cria :

— Si en place d’un mouton, je t’ordonnais d’écorcher un de tes fils, que ferais-tu?

Koceila répondit :

— Ne suis-je pas forcé de t’obéir?

— Qu’on amène un des petits infidèles ! ordonna l’émir.

Sommé d’écorcher son fils ou d’embrasser l’Islamisme, le misérable Berbère préféra sacrifier la chair de sa chair. Il accomplit l’acte d’abomination, et comme il l’avait fait du sang du mouton, il se teignit la barbe du sang de son enfant! Après quoi il demanda à l’émir :

— Veux-tu que j’écorche les autres?

Vaincu par son opiniâtreté, Sidi Okba se retira sous sa tente. Depuis ce moment, abandonnant la pensée de convertir l’idolâtre, il sembla l’avoir oublié.

Koceila, lui, n’oubliait rien. Laissé, malgré les conseils des chefs arabes, presque libre dans l’intérieur du camp musulman, il noua des relations avec les Berbères insoumis, ses parents et alliés, et réussit à communiquer avec le comte Julien, chef romain. Les Berbères et les Romains réunis firent tomber dans une embuscade l’émir.

Sidi Okba ben Nafi périt glorieusement, après avoir tué des milliers d’ennemis.




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