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Abd el-Kader, émir à Chantilly

Publié le 05/06/2020
Abd el-Kader, émir à Chantilly Ouverte depuis hier à Chantilly, l'exposition « Abd el-Kader et l'Algérie au XIXesiècle » présente les plus belles pièces des collections du duc d'Aumale, son vainqueur. Un ensemble de toute beauté, parfaitement digne de l'énigmatique Abd el-Kade Par Pascal Corpart Le 23 février 2003 à 00h00 AUTREFOIS, le visiteur, admis par Henri d'Orléans, duc d'Aumale, à entrer au Jeu de Paume, ce beau bâtiment de 1756 édifié par les Condés à l'écart du château de Chantilly, ne pouvait manquer d'être frappé par la présence d'une grande tente en tissu écru, ancienne propriété du fameux Abd el-Kader. Trophées militaires, meubles et tapis orientaux l'entouraient tandis qu'un buste ducal contemplait la scène. En avril 1897, un mois avant la mort d'Henri d'Orléans, vint s'ajouter à l'ensemble un portrait de l'émir. Ainsi les deux adversaires étaient-ils face à face et la disposition du décor prenait-elle tout son sens. Newsletter Oise Chaque matin, l'actualité de votre département vue par Le Parisien Je M'inscris Votre adresse mail est collectée par Le Parisien pour vous permettre de recevoir nos actualités et offres commerciales. En savoir plus Organisée dans le cadre officiel de « Djazaïr », l'Année de l'Algérie en France, l'exposition « Abd el-Kader et l'Algérie au XIX e siècle » ne s'inspire pas seulement de cette mise en scène ; elle la dépasse en éclairant au mieux la personnalité et le parcours singuliers d'Abd el-Kader, à la fois chef de guerre et homme d'Etat, philosophe et franc-maçon. Car, même vaincu, l'émir ne disparaît pas pour autant de la scène publique. Le 24 décembre 1847, selon l'usage arabe, Abd el-Kader remet au duc d'Aumale, alors gouverneur général de l'Algérie, son cheval de soumission. Mais il ne s'est rendu la veille au général Lamoricière qu'à la condition de pouvoir gagner ensuite les lieux saints de l'Islam. Le duc confirme donc l'accord et seule la chute du roi Louis-Philippe, son père, chassé du trône en février 1848, empêchera que soit respectée sa parole. A la fois chef de guerre, homme d'Etat, philosophe et franc-maçon La II e République préfère retenir l'émir captif, d'abord à Toulon, puis à Pau et à Amboise. Et c'est Louis-Napoléon Bonaparte, le futur Napoléon III, devenu président de cette même République, qui libère le prisonnier le 16 octobre 1852 et lui attribue une pension annuelle de cent mille francs. L'émir quitte alors la France pour la Turquie, puis s'établit à Damas, en Syrie. Occupé à rédiger ouvrages philosophiques et religieux, il se signale encore par son courage, en juillet 1860, en protégeant les chrétiens de Damas d'émeutes violentes, ce qui lui vaut de devenir grand-croix de la Légion d'honneur. Enfin, signe de sa curiosité d'esprit, il adhère en 1863 à la franc-maçonnerie, y prenant une part active jusqu'à son décès, survenu vingt ans plus tard, le 25 mai 1883. Toutefois, c'est le 16 mai 1843 que sa vie a connu son bouleversement majeur. Ce jour-là, le duc d'Aumale surprend la smala. Cette capitale ambulante, entièrement formée de tentes, était jusqu'ici demeurée insaisissable aux Français, confondus le plus souvent par la mobilité de leur adversaire. Parti ce jour-là en reconnaissance avec sa cavalerie, Abd el-Kader a laissé sur place, à la garde d'un petit nombre d'hommes, ce qu'il a de plus précieux : ateliers de réparation, provisions de guerre, troupeaux, archives et manuscrits de sa bibliothèque. Lorsqu'il regagne son campement, les Français l'ont pillé, emportant avec eux sa tente, des armes de prix, de riches vêtements, des manuscrits, des bijoux et bien d'autres choses encore. Des artisans talent ueux aux savoir-faire multiple s Avec la tente de l'émir, nombre d'objets issus de ce butin ont pris place dans les collections algériennes du duc d'Aumale. Toutefois, l'ensemble exceptionnel de cent trente pièces présenté ici ne résulte pas du seul pillage de la smala. Certains objets proviennent d'autres combats ou ont été offerts au duc, notamment par Ahmed Pacha, bey de Tunis. Tableaux et dessins relatifs à la conquête, avec en bonne place l'épisode de la smala et le portrait de l'émir, ont été pour la plupart achetés par Henri d'Orléans. Et cet ensemble peu ordinaire donne à voir toute une civilisation musulmane, étonnante mais trop souvent tenue pour négligeable par les contemporains du duc d'Aumale. Armes blanches richement ornées, pistolets, fusils et canons décorés sur place, cartouchières et gibernes, pièces de harnachement, éléments de costumes, tapis, coussins, bijoux, coffres superbes ou tables basses témoignent ainsi du talent des artisans turcs et arabes et de la diversité de leur savoir-faire. A quoi s'ajoutent trente-sept somptueux manuscrits calligraphiés qu'Abd el-Kader, féru de culture, destinait à la création d'une bibliothèque dans sa capitale
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"Sur les traces de l’émir Abd El Kader à Amboise"

En ce samedi 24 Janvier presque ensoleillé, l’Association Solidarité Loiret Algérie ASLA, nous a proposé de partir sur les traces de l’émir Abd El Kader à Amboise.

L’émir Abd El Kader vous connaissez ? A la tête d’ une confédération de tribus de l’ Oranie dont il était le sultan depuis 1832, il a tenté pendant quinze longues années de bouter les Français hors de ce qui n’était pas encore l’Algérie. Et comme Jeanne qui bouta les Anglais hors de ce qui n’était pas encore la France, cela fait de lui un mythe fondateur de la nation algérienne. Comment échapper à l’idéologie quand on parle d’un personnage mythique ? Premier nationaliste algérien, symbole du combat contre le colonialisme selon les uns, premier harki, traître et vendu à la France selon les autres. Gardons-nous des anachronismes! .En 1847 date à laquelle, isolé, abandonné par ceux qui l’avaient soutenu, l’Algérie n’était pas encore une nation, et il n’y avait pas de harkis. La France elle même encore très instable n’en avait pas vraiment fini avec la royauté, passant des barricades de 1830 aux barricades de 1848 et à la véritable révolution qui instaura la seconde République.

La place Emir Abd El Kader à Alger

img_pres_long_4405Mais revenons en au chef de guerre Abd El Kader. Ce qui est certain c’est qu ‘il est à la fois un intellectuel curieux de toutes les sciences et surtout qu ‘il était très pieux. C’est d’ailleurs à un islam ouvert aux autres religions qui rappelle le temps mythique des Omeyyades qu ‘il consacrera la seconde partie de sa vie. Maître soufi, il deviendra au fil des ans un maître spirituel reconnu. Une partie de son enseignement sera consignée par ses disciples dans « le Livre des haltes » .


L’émir souhaite donc être exilé avec les siens en terre musulmane, à Alexandrie ou à Akka, étape sur la route de la Mecque. Le général Lamoricière qui a reçu sa reddition l’avait écrit : « j’ai l’ordre du fils du roi, que Dieu le protège,de te donner le passage à Alexandrie ou à Saint Jean d’Acre, on ne te conduira pas autre part. ». Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer! Les promesses n’engagent que ceux qui y croient, Et savez-vous où la France -perfide traîtresse va l’exiler ? Et bien en France naturellement ! Lourdeur de l’administration qui attend des ordres, intérêt à le garder au chaud en France, difficultés à obtenir le feu vert des ottomans et des égyptiens ? Le bateau est détourné vers Mers El Kebir, puis Oran. Changement de bateau, direction Toulon où le séjour provisoire durera trois mois.

Et comme l’émir est accompagné d’une petite centaine de personnes (mère, femmes, enfants, serviteurs, partisans fidèles), il faut trouver un lieu pour cette assignation à résidence, euphémisme désignant l’emprisonnement de l’émir et de sa « smala ». Quoi de mieux qu’un château bien gardé? Après Toulon, ils passeront huit mois dans le château fraîchement rénové, mais néanmoins inadapté de Pau. L’émir accepte les visites mais il ne bougera pas de ses appartements, refusant la promenade, continuant à réclamer son extradition en terre musulmane « Je suis en deuil et un Arabe en deuil ne quitte pas sa tente ; je suis en deuil de ma Liberté, je ne quitterai donc pas ma chambre ». De toutes façons Pau est bien trop près de la frontière espagnole. De crainte qu’il ne lui vienne à l’idée de s’échapper, on se décide pour le château d’ Amboise.

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Qui a visité les châteaux de la Loire, sait combien il y fait froid et combien les cheminées peinent à réchauffer les murs empreints d’humidité, raison pour laquelle d’ailleurs les rois n’y séjournaient pas toute l’année. Celui d’ Amboise, construit du temps de Louis XI a connu ses heures de gloire au XV° et XVI ° siècle mais à l’époque où l ‘émir et sa suite sont débarqués à Amboise, il ne subsiste comme aujourd’hui plus qu’un cinquième du château original. Le bâtiment que nous visitons aujourd’hui restauré, remeublé, a encore fière allure, mais en 1848 il était totalement insalubre et infesté par les rats.

Bien loin d’une prison dorée qui fait aussi partie de l’imaginaire collectif.

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Grands princes.., nos gouvernants font aménager une dizaine de pièces dans le château vidé de ses meubles. L’émir sa mère et ses épouses sont installés dans ce qui avait été les appartements royaux. Cinq pièces dont quatre dans la grande salle du Conseil, voûtée et glaciale. On peut aisément imaginer les effets de cette promiscuité, les rivalités et les tensions entre les épouses rivales. Au demeurant, seul l’émir et sa mère auront droit à un lit, car il est bien connu que les nomades dorment sur des paillasses à même le sol. Le reste de la suite s’entassera tant bien que mal au premier et dans une autre aile du château. Dans leur grande sollicitude nos autorités font aussi construire un minaret aujourd’hui disparu.

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1-La salle du conseil= 4 pièces (chambre de l’émir au fond, une pièce pour chaque femme, ses enfants, ses domestiques. 2-L’emplacement de l’ancien minaret sur la tour -3- L’une des deux cheminées de la salle du conseil.

On dit que les habitants d’Amboise où il ne devait pas se passer grand-chose, très fiers d’accueillir en leur cité un sultan, s’étaient habitués au muezzin et même qu’ils l’appréciaient. Deux cent militaires se relayent jour et nuit pour la garde. Il est interdit aux prisonniers de sortir de l’enceinte du château. Les femmes refusent de toutes façons d’utiliser la parcelle du jardin qui leur est réservée à l’abri du regard des hommes. Pendant deux ans personne ne mettra le nez dehors.

Carences, rachitisme, rhumatismes, dépression, choléra, la situation sanitaire est désastreuse : durant les quatre années de réclusion au château d’ Amboise, vingt cinq personnes vont trouver la mort. Deux domestiques (l’un noyé dans la Loire, l’autre frappé par le choléra), sept femmes dont la 3° épouse de l’émir, seize enfants dont quinze nés au Château et décédés en bas-âge. Les autorités commencent à s’émouvoir de la situation devenue ingérable et indigne du pays des droits de l’Homme : après moultes péripéties, un médecin inspecteur finit par proposer des mesures qui prendront effet en 1851 : trois poêles , une interprète, une sage femme , le droit de sortir en promenade dans la campagne sous escorte pendant trois heures. Mais les femmes persisteront dans leur repli jusqu’à leur départ le 16 Octobre 1852, date à laquelle Napoléon III finit pas les libérer et leur accorder l’exil. Ils pourront enfin rejoindre Damas en Syrie.

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Ange Tissier : Napoléon III annonçant à l’émir Abd El Kader sa libération au Château d’ Amboise le 16 Octobre 1852.

En 1860 l’émir Abd el-Kader interviendra pour arrêter le massacre des chrétiens de Damas par les Druzes. Le « meilleur ennemi de la France » sera fait grand-croix de la Légion d’Honneur et titulaire de l’ordre de Pi IX.

Si vous visitez le château d’Amboise, ne manquez pas de monter au Jardin d’Orient, un lieu symbolique où reposent ces oublié-e-s de l’histoire qui ont subi leur destinée : l’exil, la séparation, le froid, les maladies, les deuils.

p1090911-rotatedUn monument funéraire surmonté d’un croissant avait été constuit dès 1853 dans le parc du château en guise de cénotaphe pour les 25 membres de la suite de l’émir morts à Amboise. C’est là qu’en 2005 Rachid Koraicihi, plasticien algérien a imaginé un aménagement paysager à leur mémoire il est composé de 25 stèles, taillées dans des pierres d’Alep (Syrie), et gravées d’hymnes à la paix et à la tolérance extraits du Coran. Les végétaux complétant ce lieu de méditation ont été choisis pour faire référence aux influences culturelles méditerranéennes et souligner la constance des valeurs universelles de tolérance prônées par Abd el-Kader.





je me rappel en 2003 lorsque j'ai visité cette magnifique exposition je suis resté toute la journée a admirer...a un moment j'ai franchi les barrière pour toucher les objets qui était très surveiller par de gardiens...et je suis rester dans la tente de l'Emir Abdelkader...j'ai été interpellé par le gardien...sortait de là...vous n'avez pas le droit d'y rentrer...je lui répondis...vous plaisantez ...je suis dans la tente de mon grand père...et c'est mon droit légitime...je suis sorti car il allait appeler du renfort!...tout de même cette exposition restera pour moi des œuvres volaient à mon pays...QUI DEVRAIT être restituer à l'ALgérie ...le DUC D'Aumale était quelqu'un de mal honnête ...faire une collection avec les biens des autres!...terrible de voiR une chose pareille...

L'incroyable odyssée de l'obélisque de la Concorde

Une grande exposition au musée de la Marine retrace l'incroyable odyssée du monolithe emblématique de Paris.





L'incroyable odyssée de l'obélisque de la Concorde










Le 16 février 2014 à 07h00
Dressé sur la place de la Concorde depuis cent soixante-dix-huit ans, il attire à peine aujourd'hui le regard des Parisiens pressés. Peu soupçonnent, en tout cas, son extraordinaire histoire, la somme de diplomatie, d'ingéniosité, d'argent, de sueur et parfois de sang nécessaires pour acheminer ce monolithe de granit de 230 t depuis l'Egypte jusqu'au VIII e arrondissement de la capitale. Une exposition, au musée national de la Marine, retrace pour la première fois cet incroyable voyage digne des grands films d'aventures de la Paramount des années 1950. Maquettes d'époque, documents, tableaux, dessins, objets illustrent cette formidable odyssée, dont les destinées sont confiées en 1829 au ministère de la Marine. Elle durera sept ans. Récit en quatre étapes.


Champollion le souffle aux Anglais


A la naissance du XIX e siècle, dans la foulée de la campagne menée par Napoléon, une vague d'égyptomania saisit l'Europe. Les dessins, les croquis et les aquarelles des temples et des pyramides fascinent dans les salons. En Egypte, le gouvernement du vice-roi Méhémet-Ali cherche, lui, à moderniser les infrastructures du pays et fait les yeux doux aux Français comme aux Britanniques pour l'aider dans cette tâche. « En cadeau diplomatique, il propose aux uns et aux autres de leur faire cadeau d'obélisques. Au départ, les Français se sont vu attribuer celui d'Alexandrie », explique Alain Niderlinder, cocommissaire de l'exposition. En 1828, Jean-François Champollion, le jeune déchiffreur des hiéroglyphes, débarque à Louxor et tombe en admiration devant les deux obélisques qui ornent l'entrée du temple. Dès lors, les Français vont mettre toute leur énergie pour obtenir ces merveilles... déjà promises aux Anglais. L'égyptologue souffle alors au vice-roi d'offrir plutôt à ses rivaux le monument de Karnak, « connu pour être le plus grand et le plus beau de tous ». Flattés, les représentants de la couronne britannique acceptent sans se rendre compte que leur présent est quasiment intransportable. Il ne quittera d'ailleurs jamais l'Egypte...








Un travail de titan


Placée sous la direction de Jean-Baptiste Apollinaire Lebas, ingénieur du génie maritime, l'opération du transfert démarre en 1830 par la construction d'un navire capable de ramener l'obélisque. « Le défi était presque impossible tant les contraintes techniques étaient importantes, commente le commissaire de l'exposition. Il fallait qu'il soit assez grand pour accueillir l'obélisque, qu'il puisse naviguer sur le Nil, sur la mer et sur la Seine ! Les ingénieurs y arriveront pourtant. Mais, avec un fond à moitié plat, c'était une vraie savonnette. »


Chargé de dizaine de tonnes de vivres et de 121 hommes d'équipage, le « Louxor » quitte Toulon en avril 1831. Il arrive à Karnak le 14 août, après avoir été halé tout le long du Nil. Là, un autre défi de taille attend l'expédition : charger le monument sans le briser. Une cale est d'abord creusée dans le sable pour accueillir le navire, puis un chemin de halage de 400 m. Des centaines d'Egyptiens sont employés au désensablage du monument, puis à son coffrage en bois. « Il a même fallu acheter et démolir de nombreuses maisons qui étaient collées au temple », raconte Alain Niderlinder. Un immense appareil composé de treuils, de câbles et de poulies est construit pour faire basculer le monstre de granit. Le 31 octobre, ils sont 200 hommes pour l'actionner. En fin de course, des attaches lâchent. L'obélisque s'affale doucement, mais sans se briser... Il faudra plus d'un mois pour le tracter jusqu'au bateau. Pour le glisser à l'intérieur, il faut découper à la scie tout l'avant du navire. Le « Louxor », bien chargé, est enfin prêt à repartir. Un vrai cadeau de Noël : nous sommes le 25 décembre 1831 !


Une traversée dantesque


La remontée du Nil s'avère d'abord impossible. Les eaux sont au plus bas, et la crue n'est pas attendue avant l'été ! Les membres de l'équipage en profitent pour partir découvrir le pays des pharaons. En juin, une épidémie de dysenterie contamine la moitié de l'équipage et tue 3 marins. Le « Louxor » peut enfin mettre le cap sur la France le 25 août 1832. Cependant, le grand fleuve est capricieux, surtout pour un bateau lesté de 230 t de granit et un équipage en partie décimé. « La navigation est très périlleuse, malgré l'aide de marins égyptiens. Le Louxor se laisse en fait porter en essayant de se retenir avec des ancres pour ne pas s'échouer », explique Alain Niderlinder. Arrivé à Rosette, au terme de 750 km de parcours, coup de théâtre : une barre de sable bouche l'embouchure du Nil ! Un coup de vent providentiel finira par sauver le navire... au bout de trois mois d'attente. Le 2 janvier, il arrive à Alexandrie : là, le « Sphinx », un remorqueur à vapeur, l'attend. En effet, dès le voyage aller, l'expédition a compris qu'elle ne pourrait pas naviguer en pleine mer sans aide. Cette fois encore, le périple est chaotique, mais le « Louxor » parvient à rallier Toulon puis Cherbourg trois mois plus tard. Il reste à remonter la Seine. Il faudra dix jours et un halage assuré par 28 chevaux pour arriver jusqu'au pont de la Concorde le 23 décembre 1833. Soit deux ans et neuf mois après le départ du bateau de Toulon...


Attendu par 200 000 Parisiens


Dans la capitale, c'est l'effervescence, et bien avant l'arrivée à bon port de la merveille de Louxor. Les journalistes, les pamphlétaires, les politiques s'affrontent dans les gazettes pour savoir où doit être installé l'obélisque : le Louvre, les Invalides, la Bastille, la Concorde... Louis-Philippe, qui règne alors, a déjà choisi ce dernier emplacement. « Il voulait laver l'endroit du sang versé lors des décapitations à la Révolution », commente Marie-Pierre Demarcq, autre commissaire de l'exposition. En 1835, le projet est adopté. Entre-temps, il a fallu fabriquer et transporter depuis la Bretagne un gigantesque piédestal en granit. Le 25 octobre 1836, alors que la veille la mise en place de l'énorme appareil de levage a causé 1 mort et plusieurs blessés parmi les badauds, quelque 200 000 Parisiens assistent au redressement de l'obélisque. Une foule immense, car Paris ne compte à l'époque que 910 000 habitants... Pendant qu'une centaine de musiciens jouent « les Mystères d'Isis », de Mozart, les spectateurs retiennent leur souffle, craignant l'accident. Le roi lui-même préfère observer depuis les salons de l'hôtel de la Marine, et ne sortir qu'en cas de succès... Il faudra trois heures à quelque 350 hommes, dans le bruit du bois qui craque et des cordes qui se tendent à l'extrême, pour hisser le monolithe sur son piédestal. Un exploit qui soulève enfin les hourras et les applaudissements de la foule.
"conclusion"

Et si demain il ma prend de ramener "la Tour Effeil à Annaba ...que diront les français?.
Dans quel monde on vit...et il vraiment juste?...triste planète!.
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