"Ce que les Annabis souhaiteraient faire après le déconfinement"

"E R"11 Juin 2020 Annaba"

"Après des mois de privations
"Ce que les Annabis souhaiteraient faire après le déconfinement"

A l’approche de la date du déconfinement et après de longues semaines de limitation de la circulation, de fermeture des commerces et de congés imposés, les Annabis se préparent à reprendre le fil ordinaire de leurs vies mais surtout comptent accomplir des tâches bien précises.

Travail, études, loisirs, un café, du sport, la famille, sont autant de mots qui prennent désormais tout leur sens chez les Annabis qui sont restés des mois dans un état de vie végétative du fait du confinement imposé par la pandémie du coronavirus.

Si la circulation durant la journée n’est pas interdite, la majorité des tâches d’une vie normale ont été mises en veille ce qui met nos concitoyens dans un état avancé de frustration.

Attendant le début du déconfinement annoncé pour la semaine prochaine, les Annabis sont unanimement soulagés mais chacun a à cœur un certain nombre de gestes, d’endroits et de personnes.

« La routine quotidienne fade et ennuyeuse me manque énormément.

Quand on a passé des mois à regarder sa montre pour guetter l’heure du confinement et à contacter sa famille par téléphone ou par internet, il devient primordial de reprendre sa vie normale », a expliqué Karim, un fonctionnaire qui confie attendre « avec impatience le retour du cours normal de la vie au travail ».

Même payés, les fonctionnaires estiment que le travail est un facteur capital dans leur équilibre psychologique.

« Il peut paraître confortable de rester chez soi tout en étant payé, mais l’oisiveté est très dommageable pour notre esprit.

Contrairement aux périodes normales où le surmenage et le stress nous laisse à la recherche du repos, cette période de confinement nous est devenue insupportable », confie Salima, préposée au guichet d’une banque publique.

Le retour aux classes En plus de l’ennui, les enfants scolarisés et les étudiants éprouvent de l’inquiétude.

Un seul semestre étudié, des examens non faits et des décisions ministérielles attendues font que des milliers de candidats aux examens finaux ainsi que leurs parents se trouvent dans un état intenable.

« Nous n’avons pas l’habitude de suivre nos cours à distance ni d’avoir tout ce temps libre.

La gestion de ce temps est très difficile surtout que le confinement est à lui seul une pression psychologique.

Nous nous préparons pour les examens avec la peur d’être les victimes collatérales de la pandémie », ont confié des candidats au baccalauréat avouant être totalement désorientés.

Des enseignants ont expliqué que « suivre des cours via Internet pour des écoliers ayant eu l’habitude de la méthode présentielle est un vrai défi.

De même pour les enseignants qui commencent à découvrir et exploiter les outils technologiques pour donner leurs cours et interagir avec leurs élèves ».

Le déconfinement serait l’occasion pour nos interlocuteurs de reprendre les cours et les révisions dans des lieux réels et entre camarades. Des enseignants se préparent déjà à recevoir des élèves pour des cours de soutien et afin de compenser le retard accusé dans la préparation des examens. La vie tout court Des aspects sociaux de la vie ont été sérieusement lésés durant le confinement à l’instar des visites familiales et les loisirs entre amis.

« Mes frères et moi ont décidé dès le premier jour du déconfinement de se rencontrer chez les parents.

Même durant le mois de Ramadhan, nous nous sommes rencontrés ailleurs durant la journée mais pas dans la maison.

La visite chez mes parents me manque énormément surtout avec mes enfants », se félicite Hamid qui insiste néanmoins sur l’importance des gestes de prévention du fait de l’âge avancé de ses parents.

Les rencontres entre amis dans des cafés est l’un des loisirs les plus attendus par nos interlocuteurs.

L’ouverture progressive des cafés est l’un des événements les plus attendus par les hommes annabis.

« S’asseoir sur une terrasse avec mes amis après une journée de travail est un immense plaisir que j’attends la concrétisation avec le déconfinement.

Même si je suis en contact permanent avec mes amis, rien ne vaut un café autour d’une table », laisse entendre Ahmed, retraité. Les sportifs attendent, quant à eux, la réouverture des salles de sport et les espaces où ils ont toujours pratiqué leurs disciplines favorites.

La reprise des activités des clubs sportifs est une occasion pour eux de renouer avec leurs habitudes les plus utiles pour la santé du corps et de l’esprit.

Si les activités diffèrent selon les personnes, le dénominateur commun est la liberté.

Des milliards de gens, à travers le monde, ont compris que des détails jadis insignifiants de leur existence acquièrent une valeur inestimable après des mois de confinement.

Zarrougui Abdelhak