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"Nature en danger"

Publié le 18/06/2020
"LQO" Jeudi 18 juin 2020 "par Abdelkrim Zerzouri Nature en danger"Le travail laborieux du ministère de l'Environnement, qui se bat contre les effets de la pollution générés par l'activité industrielle notamment, peut-il venir à bout des agressions qui empoisonnent les milliers de rivières et cours d'eau à travers le pays, et par extension polluant la nappe phréatique, les barrages et les plages où se déversent les eaux toxiques ? On recense dans ce cadre 6.000 unités industrielles classées parmi les entreprises «potentiellement pollueuses» de l'environnement et des oueds, dont 1.673 installations qui déversaient des rejets liquides polluants, ayant été recensées à travers 35 wilayas. Des mesures coercitives ont été, ainsi, engagées par le ministère de tutelle contre les pollueurs, donnant lieu à la fermeture de 12 entreprises, l'établissement de 69 arrêtés de fermeture, 15 propositions de fermeture et 11 autres suspensions (fermeture provisoire en cours), mais cela suffit-il pour limiter les torts causés à l'environnement ? Il est quasiment impossible d'atteindre un degré d'efficacité durable dans ce domaine de la protection de l'environnement sans l'engagement sérieux de la société civile et des médias. Car, si l'action du mouvement associatif est capitale dans tous les domaines de la vie courante, elle est plus que déterminante quand il s'agit de la protection de l'environnement, puisque les autorités publiques, à elles seules, ne peuvent pas faire grand-chose sur ce registre. Parfois, les évènements imposent même l'existence d'une opposition de la société civile et des médias à ces mêmes autorités publiques quand il arrive que l'environnement soit agressé par certains projets classés « d'utilité publique », donnant lieu à l'éclosion de partis politiques exclusivement versés dans l'écologie, dont la base militante se recrute généralement au sein des associations en activité dans le domaine de la protection de l'environnement. Il existe bien un réseau constitué de près d'un millier d'associations environnementales locales et 32 associations environnementales à caractère national, qui devraient participer, aux côtés des autorités publiques, à la sauvegarde de la nature, mais les activités de ces associations locales se limitent au volet de la sensibilisation des citoyens et le reboisement. Des actions qui ont, certes, leur importance, mais cela n'atteint pas les espoirs attendus sur ce plan de la lutte commune contre la pollution de la nature. Peut-on pour autant leur faire endosser tout le mal de l'inaction ? Certains avancent dans ce contexte les moyens modestes dont disposent ces associations, mais le véritable problème réside dans la vindicte à laquelle se trouve exposé quiconque s'aviserait de dénoncer le déversement illicite de déchets toxiques dans la nature. Comment dès lors développer un militantisme dans le domaine de la protection de la nature, qui est un engagement bénévole, et qui a ses risques ? Par conviction, des citoyens souhaitent se lancer dans le créneau, mais par crainte de subir des représailles en s'attaquant aux véritables maux de la pollution, ils se retrouvent souvent à faire du décor. La loi leur accorde le droit reconnu à la partie civile, mais combien d'associations ont usé de ce droit dans des affaires d'infraction aux dispositions législatives du domaine de la protection de l'environnement ? On se demanderait s'il n'est pas primordial d'accorder à ces associations le même intérêt et la même protection juridique dont bénéficient ceux qui dénoncent les actes de corruption".
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"Nature en danger"

"Le travail laborieux du ministère de l'Environnement, qui se bat contre les effets de la pollution générés par l'activité industrielle notamment, peut-il venir à bout des agressions qui empoisonnent les milliers de rivières et cours d'eau à travers le pays, et par extension polluant la nappe phréatique, les barrages et les plages où se déversent les eaux toxiques ? On recense dans ce cadre 6.000 unités industrielles classées parmi les entreprises «potentiellement pollueuses» de l'environnement et des oueds, dont 1.673 installations qui déversaient des rejets liquides polluants, ayant été recensées à travers 35 wilayas.

Des mesures coercitives ont été, ainsi, engagées par le ministère de tutelle contre les pollueurs, donnant lieu à la fermeture de 12 entreprises, l'établissement de 69 arrêtés de

fermeture, 15 propositions de fermeture et 11 autres suspensions (fermeture provisoire en cours), mais cela suffit-il pour limiter les torts causés à l'environnement ? Il est quasiment impossible d'atteindre un degré d'efficacité durable dans ce domaine de la protection de l'environnement sans l'engagement sérieux de la société civile et des médias.

Car, si l'action du mouvement associatif est capitale dans tous les domaines de la vie courante, elle est plus que déterminante quand il s'agit de la protection de l'environnement, puisque les autorités publiques, à elles seules, ne peuvent pas faire grand-chose sur ce registre.

Parfois, les évènements imposent même l'existence d'une opposition de la société civile et des médias à ces mêmes autorités publiques quand il arrive que l'environnement soit agressé par certains projets classés « d'utilité publique », donnant lieu à l'éclosion de partis politiques exclusivement versés dans l'écologie, dont la base militante se recrute généralement au sein des associations en activité dans le domaine de la protection de l'environnement.

Il existe bien un réseau constitué de près d'un millier d'associations environnementales locales et 32 associations environnementales à caractère national, qui devraient participer, aux côtés des autorités publiques, à la sauvegarde de la nature, mais les activités de ces associations locales se limitent au volet de la sensibilisation des citoyens et le reboisement.

Des actions qui ont, certes, leur importance, mais cela n'atteint pas les espoirs attendus sur ce plan de la lutte commune contre la pollution de la nature.

Peut-on pour autant leur faire endosser tout le mal de l'inaction ? Certains avancent dans ce contexte les moyens modestes dont disposent ces associations, mais le véritable problème réside dans la vindicte à laquelle se trouve exposé quiconque s'aviserait de dénoncer le

déversement illicite de déchets toxiques dans la nature.

Comment dès lors développer un militantisme dans le domaine de la protection de la nature, qui est un engagement bénévole, et qui a ses risques ? Par conviction, des citoyens souhaitent se lancer dans le créneau, mais par crainte de subir des représailles en s'attaquant aux véritables maux de la pollution, ils se retrouvent souvent à faire du décor.

La loi leur accorde le droit reconnu à la partie civile, mais combien d'associations ont usé de ce droit dans des affaires d'infraction aux dispositions législatives du domaine de la protection de l'environnement ? On se demanderait s'il n'est pas primordial d'accorder à ces associations le même intérêt et la même protection juridique dont bénéficient ceux qui dénoncent les actes de corruption".







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