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"20 ans pour Bouchouareb, 15 ans pour Ouyahia et Oulmi et 12 ans pour Yousfi"

Publié le 20/06/2020
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La main lourde du parquet
Pour le procureur général «Mourad Oulmi et ses compères ont adopté un modèle criminel dangereux pour le transfert illicite des devises sous le couvert de l'investissement».

Ouyahia - Yousfi - Bouchouareb - OulmiOuyahia - Yousfi - Bouchouareb - Oulmi
A son deuxième jour, le procès de l'affaire Sovac qui s'est ouvert mercredi dernier devant le tribunal correctionnel de Sidi M'hamed près la cour d'Alger, a pris l'allure d'un procès «marathon». En une dizaine d'heures, les auditions des accusés ont été menées, les témoins ont été entendus et les plaidoiries de la partie civile, du parquet et de la défense, se sont succédé. La juge semble bien déterminée à clôturer ce dossier, aujourd'hui, avec le passage des avocats qui ont manqué à l'appel, jeudi dernier. Ce qui permettra de respecter la programmation du second procès de Ali Haddad dont l'ouverture est prévue demain. Le réquisitoire du parquet est le fait marquant de cette deuxième journée. Pendant un peu plus d'une heure, le procureur général est revenu sur l'affaire, disséquant les faits, présentant les preuves inculpant chaque mis en cause en insistant sur le préjudice causé à l'économie nationale. «Mourad Oulmi et ses compères ont adopté un modèle criminel dangereux pour le transfert illicite des devises sous le couvert de l'investissement», a affirmé le représentant du ministère public soutenant que les accusés qui occupaient de hautes fonctions ont trahi la confiance que le peuple avait placée en eux. «Ces responsables connaissaient bien les difficultés de l'Algérie et la nécessité absolue d'aller vers une diversification économique. N'est-ce pas criminel que de profiter d'une telle situation?», s'est demandé le parquet non sans affirmer que le procès des anciens hauts responsables est loin d'être un procès politique «ils sont jugés pour des faits à caractère pénal et non pas pour leurs postes politiques». Et pour ces «faits criminels», le procureur a demandé de lourdes sanctions. Il a requis 20 ans de prison ferme et des amendes à l'encontre des accusés en fuite, à savoir l'ex-ministre Abdessalem Bouchouareb, Ould Moussa Fatima, l'épouse du patron de Sovac et Djarbou Amine, avec émission d'un mandat d'arrêt international contre eux. 15 ans de prison ferme ont été demandés contre l'ancien Premier ministre Ahmed Ouyahia, assortis d'une amende de 2 million DA. La même peine a été requise à l'encontre de Mourad Oulmi, le P-DG du groupe Sovac, assortie d'une amende de 8 millions de DA et d'une période de sûreté d'une dizaine d'années. Pour Youcef Yousfi, l'ex-ministre de l'Industrie, le parquet a requis 12 ans de prison ferme, assortis d'une amende de 2 millions DA. La même peine a été requise à l'encontre de Kheïder Oulmi.

«Sovac a fait gagner au CPA 3 800 milliards de centimes»
Des peines de 5 ans de prison ferme assorties d'une amende d'un million de DA ont été requises contre l'ancien P-DG du Crédit populaire d'Algérie (CPA), Omar Boudiab, et des anciens cadres du ministère de l'Industrie et de la commission du crédit au niveau du CPA. à l'encontre des personnes morales, à savoir les 17 sociétés du groupe Sovac, le procureur a requis une amende de 32 millions DA ainsi que la saisie de leurs biens, outre l'interdiction d'exercer pour une durée de 5 ans.
Dans la matinée, à la reprise du procès, les deux premières heures ont été consacrées à la grande polémique, née de la large diffusion des photos des détenus dans certains médias et réseaux sociaux. Les avocats ont exigé le respect des droits des accusés affirmant que le «procès spectacle» va à l'encontre du «procès équitable». Ces photos ont été prises de l'écran retransmettant en direct l'audience, installé dans la salle dédiée aux médias, ce qui a amené le tribunal à arrêter la retransmission, invitant les journalistes à rejoindre la salle du procès. Une fois, cet incident clos, le tribunal a poursuivi les auditions des accusés. Après avoir entendu la veille, l'ex-Premier ministre Ahmed Ouyahia et l'ex-ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi qui ont nié les charges retenues contre eux affirmant n'avoir fait qu'appliquer les lois de la République adoptées par le Conseil des ministres, le tribunal a auditionné à la barre les cadres du CPA et de l'Industrie. Le passage de Omar Boudiab, l'ex-P-DG du Crédit populaire algérien (CPA) a été des plus remarqués. Ce dernier, poursuivi pour abus de fonction et accord de privilèges contraire à la loi en vigueur, a reconnu avoir accordé un crédit de 520 milliards de centimes à Sovac contre le gage d'un terrain. Lorsque la juge lui précise que le terrain en question était une concession et non pas une propriété de Sovac, l'ex-P-DG explique que le gage portait sur les constructions qui allaient voir le jour sur le terrain en question. Tout en précisant que 3,8% seulement du crédit ont été consommés, Boudiab a insisté sur le fait que le projet d'investissement du CPA n'était pas le premier du genre puisque la BNA avait également réalisé une transaction du genre avec un autre constructeur automobile. Il a ensuite révélé que «Sovac a réglé ses créances avant la fin des délais fixés et elle n'a plus aucun engagement vis-à-vis du CPA». Une grande confusion va ensuite suivre sur les crédits accordés au groupe Sovac.

Les comptes de SOVAC
La juge va parler d'un crédit d'exploitation où le CPA s'est porté garant pour un montant de 5 500 milliards de centimes alors que l'accusé continuait de parler du crédit d'investissement. Tout en précisant que les décisions prises par la banque l'ont toute été de manière collégiale dans le cadre d'une commission de crédit, Boudiab va parler des gains réalisés par le CPA. Il affirme que le Crédit populaire faisait plus de
300 milliards par an de bénéfice et qu'il a réalisé en 2 ans les bénéfices cumulés en 50 années d'existence.
Ces dires ont été confirmés par des cadres du CPA dont l'un d'eux a affirmé qu'avec le groupe Sovac, le CPA a gagné plus de 1000 milliards centimes en intérêts et quelque 3800 milliards de centimes commissions! Mieux, le compte de Sovac contient jusqu'à aujourd'hui plus de 1300 milliards de centimes affirment les cadres mis en cause dans ce procès.
Sur les 17 personnes morales mises en accusation dans ce procès, 12 étaient absentes. Seules, celles représentées légalement par les deux frères Oulmi, Slimane et Nabil, ont répondu présent à l'appel de la juge. Leur passage à la barre a été expéditif avec uniquement le rappel des charges retenues contre elles. Même chose pour les témoins où trois seulement ont comparu dont la soeur médecin de Mourad Oulmi.

Un préjudice de 25000 milliards de centimes
Cette dernière a ému l'assistance en parlant du grand coeur de son frère, mais en rappelant aussi les réalisations de ce dernier et sa participation au développement économique avec la création de milliers de postes d'emploi. à l'ouverture des plaidoiries, les premiers avocats à se présenter sont ceux de la partie civile constituée du ministère de l'Industrie et du Trésor public. Le premier s'est suffi à demander un dinar symbolique pour le préjudice moral et atteinte à l'image du ministère de l'Industrie. L'agent du Trésor public, lui, n'est pas du même avis estimant que le dommage causé est énorme. Il a ainsi formulé une demande de réparation du préjudice subi dans le cadre du montage SKD, CKD, d'un montant de 22500 milliards de centimes, à payer solidairement par tous les condamnés. Il a également demandé 29,7 milliards centimes comme préjudice pour les opérations avec l'Andi et 2800 milliards de centimes préjudice pour l'exploitation illégale du foncier industriel.
Enfin, l'avocat du Trésor public a demandé la somme de 1 million DA des accusés Ahmed Ouyahia, Youcef Yousfi et Abdessalem Bouchouareb pour le préjudice moral causé. à signaler que les plaidoiries de la défense pour les cadres détenus de l'industrie et de la banque se sont tenues, tard dans la soirée et que celles des autres accusés vont se poursuivre aujourd'hui.
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