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"Des sommes astronomiques citées par le juge lors du procès de Ali Haddad Il pleuvait des milliards au tribu

Publié le 22/06/2020
"EX""Des sommes astronomiques citées par le juge lors du procès de Ali Haddad Il pleuvait des milliards au tribunal"L'audition à la barre d'Ali Haddad a révélé que le groupe Etrhb a bénéficié de 124 projets publics d'un montant total de 78 400 milliards de centimes. Ali Haddad a également eu 452 crédits d'un montant de 211 000 milliards de centimes. La bataille des chiffresLa bataille des chiffres Il est 16 heures. Grand brouhaha dans la salle d'audience. Dans le box, Abdelmalek Sellal, debout, répond aux questions des avocats dans le cadre de la confrontation avec Ali Haddad, auditionné à la barre pour son procès qui s'est ouvert, hier, devant le tribunal de Sidi M'hamed où sont également prévenu 25 autres personnes dont neuf ex-ministres et trois ex-walis. Alors que le juge tapait sur sa table, exigeant le silence, Ahmed Ouyahia, l'ex-Premier ministre profitait de la grande confusion, pour discuter avec des ex-mem-bres du gouvernement. Souriant, l'homme a dû penser que les déclarations d'Abdelmalek Sellal sont à l'origine de l'agitation qui régnait de l'autre côté du box. Il était loin de penser que la nouvelle du décès subit de son avocat et frère, Me Laïfa Ouyahia en était la cause. Informé, le juge décide de lever la séance. Ahmed Ouyahia sort encadré par les agents de sécurité. Il sera informé de la terrible nouvelle dans le hall de la salle des pas perdus. Laïfa Ouyahia était présent dans la matinée d'hier pour ce second procès de son frère. Il avait, la veille, plaidé pour la dernière fois pour défendre l'ex-Premier ministre dans l'affaire Sovac. Sa phrase phare retentit encore dans la salle «c'est un ex-Premier ministre, ce n'est pas un criminel!». «Je suis le seul responsable» Dans la matinée, le procès du patron de l'Etrhb, Ali Haddad, dans lequel sont également poursuivis les ex-Premiers ministres Sellal et Ouyahia, les anciens ministres Amara Benyounès, Abdessalem Bouchouareb (en fuite à l'étranger), Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda, Abdelkader Ouali, Abdelghani Zalène, Amar Ghoul et Boudjema Talai, ainsi que plusieurs anciens walis, s'est ouvert devant le tribunal de Sidi M'hamed. Le dossier de l'ex-wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, a été sectionné et transféré vers un autre tribunal ne pouvant être jugé dans la wilaya d'Alger où il exerçait, comme le prévoit la loi. Trois ex-ministres, Amar Tou, Karim Djoudi, et Abdelkader Bouazghi, ainsi que Mohamed Khenfar, ex-wali d'El Bayadh, ont obtenu un non-lieu dans cette affaire. Les avocats ont commencé, comme d'habitude, à présenter leurs demandes portant sur les vices de forme et le non-respect de la procédure. L'un a affirmé que son client a été auditionné sans la présence de son avocat, un autre a demandé la prescription pour Amara Benyounès puisque l'instruction sur des faits qui datent de 2013 n'a débuté qu'en 2019 et certaines robes noires ont soulevé l'inconstitutionnalité du procès arguant l'absence de la Haute Cour prévue par la Loi fondamentale pour juger les hauts fonctionnaires de l'Etat. Après délibération, le juge a annoncé le rejet de l'incompétence du tribunal en se référant aux articles de la Constitution et fait savoir que le reste des demandes sera joint à l'examen de fond. Il appelle juste après, le premier prévenu à la barre. Ali Haddad, beaucoup plus confiant que dans son procès de décembre dernier, avance d'un pas sûr. Le juge lui rappelle les multiples charges retenues contre lui dont le blanchiment, l'octroi d'indus avantages, la corruption, la dilapidation et le financement occulte d'un parti politique. Réfutant en totalité ces chefs d'inculpation, l'ex-patron du Forum des chefs d'entreprise (FCE) a commencé par évoquer son parcours et celui de sa famille. «Une famille révolutionnaire dont les membres ont toujours énormément travaillé depuis les années 60», a affirmé le prévenu. Interrompu par le juge qui a voulu entamer son interrogatoire, Ali Haddad va demander au juge de le laisser terminer son intervention. En fait, le patron de l'Etrhb tenait à décharger ses frères dont 4 sont poursuivis dans ce dossier. «Je tiens à vous dire que je suis le seul et unique responsable du groupe. Je suis responsable de tout et personne ne prend de décision en dehors de moi. C'est moi qui décide et qui gère», dit Ali Haddad. Il le répètera d'ailleurs, à plusieurs reprises, dans son audition à la barre. Le juge va commencer son interrogatoire sur les 55 sociétés appartenant à Ali Haddad. Ce dernier rejette ce chiffre affirmant n'être en possession que d'une douzaine d'entreprises et que l'instruction a confondu entre les sociétés et les groupements qu'il a créé pour la réalisation de projets. «Nous avons créé des groupements conjoints et solidaires, mais ils ne sont pas des sujets fiscaux. C'est une entité qui établit des factures, mais ne paye pas d'impôt et n'a pas d'employés», tente d'expliquer Ali Haddad. «Si je n'étais pas emprisonné...» Décidé à se défendre, il va tenir le crachoir pendant longtemps à chaque fois que le juge lui donne la parole. «Etrhb est un vrai groupe qui aurait pu faire gagner beaucoup d'argent à l'Algérie. Nous avons réalisé deux passerelles à la rue de l'ALN dont l'une, une oeuvre d'art d'une grande technologie, conçue et fabriquée entièrement en Algérie ce qui a fait économiser au pays 30 millions d'euros», dit le prévenu avant que le juge ne réplique, presque avec ironie: «C'est une grande technologie?». «Oui monsieur le juge, la passerelle supporte 1200 personnes. Imaginez si ça s'effondre?», se défend Ali Haddad pour montrer ses réalisations qu'il assure être nombreuses. D'ailleurs, il va se lancer en citant tout ce qu'il aurait pu faire gagner à l'Algérie d'ici...2030. Il dit avoir payé, en 2018, 1800 milliards de centimes d'impôts et qu'en 2019, il prévoyait un chiffre d'affaires de plus de 9700 milliards de centimes et le paiement de 2400 milliards de taxes. En 2025, le groupe d'Ali Haddad, selon ses prévisions, aurait employé 41200 personnes et pas moins de 85000 en 2030. Il aurait aussi versé des centaines de milliards dans les caisses de l'Etat en impôts et taxes. Ali Haddad semble s'être très bien préparé pour se défendre. Sachant que l'instruction allait révéler des chiffres ahurissants sur ses crédits et les montants des projets dont a bénéficié son groupe, il a choisi de donner ses chiffres prévisionnels. Arrêté par le juge qui lui demande de parler de ce qui a été fait et non pas d'un avenir utopique, Ali Haddad précise qu'il a versé 1200 milliards de taxes en 2017 et qu'il emploie quelque 9000 travailleurs. Le juge lui demande si réellement il a bénéficié de 124 projets publics entre 2000 et 2019 d'un montant total de 78400 milliards de centimes. «J'ai vu l'expertise. Ça m'a donné le tournis. C'est faux», lâche Haddad. Le juge poursuit: «Vous avez bénéficié de 452 crédits d'un montant de 211000 milliards de centimes. Vous avez également bénéficié de 73000 milliards de centimes et de 15 crédits d'investissements de 34000 milliards de centimes dont neuf ont été remboursés.» Haddad regarde le juge et dit «selon l'expertise, j'ai reçu pour l'équivalent de 18 milliards de dollars. Même l'Algérie n'a pas un tel revenu». Et le juge de rappeler «cela a été sur une période d'une vingtaine d'années». Mais Haddad n'en démord pas et avance ses chiffres et ses vérités «entre 2010 et 2018, le groupe a versé pour 8800 milliards de centimes aux banques et organismes publics. Nous n'avons reçu comme crédit que 7300 milliards de centimes». Le magistrat insiste en disant que l'expertise se base sur des correspondances officielles avec les banques, les entreprises publiques et les ministères «il y a eu des commissions rogatoires». Abdelmalek Sellal à la barre La guerre des montants extraordinaires va se poursuivre pour un bon moment et Ali Haddad va à chaque fois parler des multiples cautions et garanties que son groupe a données pour l'obtention des crédits. Il va également mettre en évidence les réalisations. Le juge décide de lire alors une dizaine ou peut-être une quinzaine de feuillets où étaient transcrits les biens immobiliers et les concessions d'Ali Haddad. Vu leur nombre, il est impossible de les énumérer dans un article de presse, mais globalement Ali Haddad possède dans la wilaya d'Alger, en son nom ou au nom de ses entreprises plusieurs logements et d'importants terrains à El Mouradia, Saïd Hamdine, El Biar, Oued Smar, Dar El Beïda, Bab Ezzouar, Aïn Benian, Caroubier, Ouled Fayet. Il possède autant si ce n'est plus dans les autres wilayas dont Oran, Annaba, Tiaret, El Bayadh ou encore Djelfa. Le juge va révéler par la suite que le prévenu est propriétaire d'entreprises via lesquelles il a bénéficié de plusieurs avantages alors qu'elles sont inactives. Haddad explique qu'il ne pouvait pas entreprendre la dissolution de ces entreprises tant que leurs assiettes foncières n'étaient pas reversées dans le groupe Etrhb. Une procédure assez longue, selon le prévenu. Questionné sur son financement de la chaîne «Istimraria (la Continuité)», préparée pour mener la campagne du 5ème mandat du président sortant, Haddad affirme qu'il n'a fait qu'emprunter un matériel qu'il a acquis pour son groupe Média Temps à la chaîne en question, après sollicitation de Saïd Bouteflika. «Une fois la campagne rompue, nous avons récupéré notre matériel», révèle-t-il non sans ajouter «je ne suis pas un responsable dans la campagne du président et je n'ai joué aucun rôle. J'ai déjà été condamné à 4 ans dans cette affaire par la cour en plus, on a mêlé mes frères à cette histoire. Je le répète, je suis le seul responsable. Ils ne sont au courant de rien». Les questions du procureur et des avocats ont débuté et Abdelmalek Sellal a été interpellé pour une confrontation. Ce dernier a commencé par expliquer que le président Bouteflika n'était pas candidat d'un parti politique, ce qui allait permettre de démonter l'accusation du financement occulte d'un parti politique retenue dans ce dossier. L'ex-Premier ministre était en train de parler, un avocat entre en courant et annonce discrètement à ses collègues la nouvelle du décès de Laïfa Ouyahia. La séance est levée. Elle reprendra demain afin de permettre à la défense et à Ahmed Ouyahia d'assister à l'enterrement du défunt. Hasna YACOUBHasna YACOUB 00:00 | 22-06-2020 Share Facebook Twitter Google+ LinkedIn
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"Des sommes astronomiques citées par le juge lors du procès de Ali Haddad"

"Il pleuvait des milliards au tribunal"

L'audition à la barre d'Ali Haddad a révélé que le groupe Etrhb a bénéficié de 124 projets publics d'un montant total de 78 400 milliards de centimes. Ali Haddad a également eu 452 crédits d'un montant de 211 000 milliards de centimes.

La bataille des chiffresLa bataille des chiffres
Il est 16 heures. Grand brouhaha dans la salle d'audience. Dans le box, Abdelmalek Sellal, debout, répond aux questions des avocats dans le cadre de la confrontation avec Ali Haddad, auditionné à la barre pour son procès qui s'est ouvert, hier, devant le tribunal de Sidi M'hamed où sont également prévenu 25 autres personnes dont neuf ex-ministres et trois ex-walis. Alors que le juge tapait sur sa table, exigeant le silence, Ahmed Ouyahia, l'ex-Premier ministre profitait de la grande confusion, pour discuter avec des ex-mem-bres du gouvernement. Souriant, l'homme a dû penser que les déclarations d'Abdelmalek Sellal sont à l'origine de l'agitation qui régnait de l'autre côté du box. Il était loin de penser que la nouvelle du décès subit de son avocat et frère, Me Laïfa Ouyahia en était la cause. Informé, le juge décide de lever la séance. Ahmed Ouyahia sort encadré par les agents de sécurité. Il sera informé de la terrible nouvelle dans le hall de la salle des pas perdus. Laïfa Ouyahia était présent dans la matinée d'hier pour ce second procès de son frère. Il avait, la veille, plaidé pour la dernière fois pour défendre l'ex-Premier ministre dans l'affaire Sovac. Sa phrase phare retentit encore dans la salle «c'est un ex-Premier ministre, ce n'est pas un criminel!».

«Je suis le seul responsable»
Dans la matinée, le procès du patron de l'Etrhb, Ali Haddad, dans lequel sont également poursuivis les ex-Premiers ministres Sellal et Ouyahia, les anciens ministres Amara Benyounès, Abdessalem Bouchouareb (en fuite à l'étranger), Youcef Yousfi, Mahdjoub Bedda, Abdelkader Ouali, Abdelghani Zalène, Amar Ghoul et Boudjema Talai, ainsi que plusieurs anciens walis, s'est ouvert devant le tribunal de Sidi M'hamed. Le dossier de l'ex-wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, a été sectionné et transféré vers un autre tribunal ne pouvant être jugé dans la wilaya d'Alger où il exerçait, comme le prévoit la loi. Trois ex-ministres, Amar Tou, Karim Djoudi, et Abdelkader Bouazghi, ainsi que Mohamed Khenfar, ex-wali d'El Bayadh, ont obtenu un non-lieu dans cette affaire. Les avocats ont commencé, comme d'habitude, à présenter leurs demandes portant sur les vices de forme et le non-respect de la procédure. L'un a affirmé que son client a été auditionné sans la présence de son avocat, un autre a demandé la prescription pour Amara Benyounès puisque l'instruction sur des faits qui datent de 2013 n'a débuté qu'en 2019 et certaines robes noires ont soulevé l'inconstitutionnalité du procès arguant l'absence de la Haute Cour prévue par la Loi fondamentale pour juger les hauts fonctionnaires de l'Etat. Après délibération, le juge a annoncé le rejet de l'incompétence du tribunal en se référant aux articles de la Constitution et fait savoir que le reste des demandes sera joint à l'examen de fond.
Il appelle juste après, le premier prévenu à la barre. Ali Haddad, beaucoup plus confiant que dans son procès de décembre dernier, avance d'un pas sûr. Le juge lui rappelle les multiples charges retenues contre lui dont le blanchiment, l'octroi d'indus avantages, la corruption, la dilapidation et le financement occulte d'un parti politique. Réfutant en totalité ces chefs d'inculpation, l'ex-patron du Forum des chefs d'entreprise (FCE) a commencé par évoquer son parcours et celui de sa famille. «Une famille révolutionnaire dont les membres ont toujours énormément travaillé depuis les années 60», a affirmé le prévenu. Interrompu par le juge qui a voulu entamer son interrogatoire, Ali Haddad va demander au juge de le laisser terminer son intervention. En fait, le patron de l'Etrhb tenait à décharger ses frères dont 4 sont poursuivis dans ce dossier. «Je tiens à vous dire que je suis le seul et unique responsable du groupe. Je suis responsable de tout et personne ne prend de décision en dehors de moi. C'est moi qui décide et qui gère», dit Ali Haddad. Il le répètera d'ailleurs, à plusieurs reprises, dans son audition à la barre. Le juge va commencer son interrogatoire sur les 55 sociétés appartenant à Ali Haddad. Ce dernier rejette ce chiffre affirmant n'être en possession que d'une douzaine d'entreprises et que l'instruction a confondu entre les sociétés et les groupements qu'il a créé pour la réalisation de projets. «Nous avons créé des groupements conjoints et solidaires, mais ils ne sont pas des sujets fiscaux. C'est une entité qui établit des factures, mais ne paye pas d'impôt et n'a pas d'employés», tente d'expliquer Ali Haddad.

«Si je n'étais pas emprisonné...»
Décidé à se défendre, il va tenir le crachoir pendant longtemps à chaque fois que le juge lui donne la parole. «Etrhb est un vrai groupe qui aurait pu faire gagner beaucoup d'argent à l'Algérie. Nous avons réalisé deux passerelles à la rue de l'ALN dont l'une, une oeuvre d'art d'une grande technologie, conçue et fabriquée entièrement en Algérie ce qui a fait économiser au pays 30 millions d'euros», dit le prévenu avant que le juge ne réplique, presque avec ironie: «C'est une grande technologie?». «Oui monsieur le juge, la passerelle supporte 1200 personnes. Imaginez si ça s'effondre?», se défend Ali Haddad pour montrer ses réalisations qu'il assure être nombreuses. D'ailleurs, il va se lancer en citant tout ce qu'il aurait pu faire gagner à l'Algérie d'ici...2030. Il dit avoir payé, en 2018, 1800 milliards de centimes d'impôts et qu'en 2019, il prévoyait un chiffre d'affaires de plus de 9700 milliards de centimes et le paiement de 2400 milliards de taxes. En 2025, le groupe d'Ali Haddad, selon ses prévisions, aurait employé
41200 personnes et pas moins de 85000 en 2030. Il aurait aussi versé des centaines de milliards dans les caisses de l'Etat en impôts et taxes.
Ali Haddad semble s'être très bien préparé pour se défendre. Sachant que l'instruction allait révéler des chiffres ahurissants sur ses crédits et les montants des projets dont a bénéficié son groupe, il a choisi de donner ses chiffres prévisionnels.
Arrêté par le juge qui lui demande de parler de ce qui a été fait et non pas d'un avenir utopique, Ali Haddad précise qu'il a versé 1200 milliards de taxes en 2017 et qu'il emploie quelque 9000 travailleurs. Le juge lui demande si réellement il a bénéficié de 124 projets publics entre 2000 et 2019 d'un montant total de 78400 milliards de centimes.
«J'ai vu l'expertise. Ça m'a donné le tournis. C'est faux», lâche Haddad. Le juge poursuit: «Vous avez bénéficié de 452 crédits d'un montant de 211000 milliards de centimes. Vous avez également bénéficié de 73000 milliards de centimes et de
15 crédits d'investissements de 34000 milliards de centimes dont neuf ont été remboursés.»
Haddad regarde le juge et dit «selon l'expertise, j'ai reçu pour l'équivalent de 18 milliards de dollars. Même l'Algérie n'a pas un tel revenu». Et le juge de rappeler «cela a été sur une période d'une vingtaine d'années». Mais Haddad n'en démord pas et avance ses chiffres et ses vérités «entre 2010 et 2018, le groupe a versé pour 8800 milliards de centimes aux banques et organismes publics. Nous n'avons reçu comme crédit que 7300 milliards de centimes». Le magistrat insiste en disant que l'expertise se base sur des correspondances officielles avec les banques, les entreprises publiques et les ministères «il y a eu des commissions rogatoires».

Abdelmalek Sellal à la barre
La guerre des montants extraordinaires va se poursuivre pour un bon moment et Ali Haddad va à chaque fois parler des multiples cautions et garanties que son groupe a données pour l'obtention des crédits. Il va également mettre en évidence les réalisations.
Le juge décide de lire alors une dizaine ou peut-être une quinzaine de feuillets où étaient transcrits les biens immobiliers et les concessions d'Ali Haddad. Vu leur nombre, il est impossible de les énumérer dans un article de presse, mais globalement Ali Haddad possède dans la wilaya d'Alger, en son nom ou au nom de ses entreprises plusieurs logements et d'importants terrains à El Mouradia, Saïd Hamdine, El Biar, Oued Smar, Dar El Beïda, Bab Ezzouar, Aïn Benian, Caroubier, Ouled Fayet. Il possède autant si ce n'est plus dans les autres wilayas dont Oran, Annaba, Tiaret, El Bayadh ou encore Djelfa.
Le juge va révéler par la suite que le prévenu est propriétaire d'entreprises via lesquelles il a bénéficié de plusieurs avantages alors qu'elles sont inactives. Haddad explique qu'il ne pouvait pas entreprendre la dissolution de ces entreprises tant que leurs assiettes foncières n'étaient pas reversées dans le groupe Etrhb. Une procédure assez longue, selon le prévenu.
Questionné sur son financement de la chaîne «Istimraria (la Continuité)», préparée pour mener la campagne du 5ème mandat du président sortant, Haddad affirme qu'il n'a fait qu'emprunter un matériel qu'il a acquis pour son groupe Média Temps à la chaîne en question, après sollicitation de Saïd Bouteflika. «Une fois la campagne rompue, nous avons récupéré notre matériel», révèle-t-il non sans ajouter «je ne suis pas un responsable dans la campagne du président et je n'ai joué aucun rôle. J'ai déjà été condamné à 4 ans dans cette affaire par la cour en plus, on a mêlé mes frères à cette histoire. Je le répète, je suis le seul responsable. Ils ne sont au courant de rien». Les questions du procureur et des avocats ont débuté et Abdelmalek Sellal a été interpellé pour une confrontation. Ce dernier a commencé par expliquer que le président Bouteflika n'était pas candidat d'un parti politique, ce qui allait permettre de démonter l'accusation du financement occulte d'un parti politique retenue dans ce dossier. L'ex-Premier ministre était en train de parler, un avocat entre en courant et annonce discrètement à ses collègues la nouvelle du décès de Laïfa Ouyahia. La séance est levée. Elle reprendra demain afin de permettre à la défense et à Ahmed Ouyahia d'assister à l'enterrement du défunt.
"La construction d'un stade"

Qui a coûté deux fois le pris de celui du Bayern...il fallait bien se débrouiller pour acheté "Hôtel El Palace"de Barcelone 120 chambres en Espagne pour une somme de 62 millions d'euros!.
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