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Le sourire de Khaled Drareni, symbole d’une Algérie surréaliste qui part à la dérive

Publié le 04/08/2020
"AP+" ABDOU SEMMAR - 4 AUGUST 2020" Le sourire de Khaled Drareni, symbole d’une Algérie surréaliste qui part à la dérive:C’est une image qui restera dans les annales de la justice algérienne. Khaled Drareni, un jeune homme devenu amaigri, chétif, affaibli et décharné, affiche un sourire joyeux face à des juges qui l’interrogent sur son métier de journaliste et ses publications à cause desquelles il est emprisonné depuis plus de 4 mois. La scène est totalement surréaliste. Mais elle reflète cette Algérie qui tente de tenir encore debout face à un arbitraire qui sombre dans la “folie”. Khaled Drareni est incarcéré depuis le 29 mars dernier à la prison de Koléa. Khaled Drareni n’a fait que son travail de journaliste, couvrant sans relâche les marches du Hirak depuis leur début en février 2019. Les séquelles de la prison sont largement visibles sur son corps quia supporté le lourd fardeau de la détention pendant la période de la pandémie sanitaire du COVID-19. Par visioconférence, Khaled Drareni a répondu à toutes les questions de ses “bourreaux”. Et ce procès est tout de même historique car c’est la première fois que la justice s’interfère directement dans le travail d’un journaliste et demande des comptes à un journaliste en l’obligeant d’expliquer les tenants et aboutissants de ses écrits ! On se croirait en Corée du Nord. “J’ai pratiqué mon travail de journaliste indépendant et libre, j’ai couvert les marches du mouvement, y compris les manifestations pro-vacances, lorsque je donne au lecteur l’information et c’est un droit constitutionnel du citoyen, lorsque je ne partage pas la haine et la vérité, je garde l’unité Patriotisme. Je suis un journaliste impartial qui ne fait que mon travail”, a expliqué ainsi aux magistrats du tribunal de Sidi M’hamed à Alger lesquels ne comprennent pas pourquoi un journaliste algérien ose rapporter une vérité gênante aux yeux des autorités algériennes. La juge affronte Khaled Drarni avec des publications critiques de l’autorité et Khaled Drareni répond : « Je suis journaliste et citoyen et j’ai le droit de donner mon avis mes publications ne contiennent pas d’insultes . » La juge a ensuite demandé à Khaled Drareni pourquoi il a publié la déclaration pour coordonner la transition démocratique. Drareni a répondu : « Je suis journaliste, je ne trouve pas de problème dans la transmission d’une déclaration à des partis initialement agréés par l’autorité ! C’est au fond mon travail. » La juge demande à Khaled pourquoi il était présent le 7 mars. Khaled Drareni a expliqué : « J’habite sur la rue Didouche, j’ai entendu la voix des manifestants et je suis descendu pour couvrir les manifestations, je n’ai pas appelé à l’incitation, mais j’ai fait mon travail de presse. » A la fin de l’interrogatoire, la juge lui a fait savoir qu’il pouvait se reposer. Le journaliste a répondu : « je reste debout, je suis toujours debout ». Cet échange est digne d’un roman d’Albert Camus ou d’une pièce de théâtre de Samuel Barclay Beckett. La dimension totalement absurde de ce procès lui confère finalement une esthétique littéraire. Un journaliste malmené physiquement et moralement, son corps témoignant des séquelles d’une détention totalement arbitraire, par une justice transformée en un “rédacteur en chef” attitré de la presse algérienne. Désormais, les journalistes en Algérie sont soumis au diktat des juges algériens. Ils ne doivent plus écrire une seule ligne qui peut déplaire à nos juges savants et perspicaces. Des juges qui connaissent les métiers de l’information et de la communication dans leurs moindres méandres. Khaled Drareni est, à son corps défendant, le symbole de cette nouvelle Algérie qui bascule dans cette nouvelle réalité totalitaire.
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Procès Khaled Drareni au tribunal de Sidi M’hamed : «Je n’ai fait que mon métier de journaliste»

Les Commentaires

Par visioconférence, Khaled Drareni a répondu à toutes les questions de ses “bourreaux”. Et ce procès est tout de même historique car c’est la première fois que la justice s’interfère directement dans le travail d’un journaliste et demande des comptes à un journaliste en l’obligeant d’expliquer les tenants et aboutissants de ses écrits ! On se croirait en Corée du Nord.
“J’ai pratiqué mon travail de journaliste indépendant et libre, j’ai couvert les marches du mouvement, y compris les manifestations pro-vacances, lorsque je donne au lecteur l’information et c’est un droit constitutionnel du citoyen, lorsque je ne partage pas la haine et la vérité, je garde l’unité Patriotisme. Je suis un journaliste impartial qui ne fait que mon travail”, a expliqué ainsi aux magistrats du tribunal de Sidi M’hamed à Alger lesquels ne comprennent pas pourquoi un journaliste algérien ose rapporter une vérité gênante aux yeux des autorités algériennes.
La juge affronte Khaled Drarni avec des publications critiques de l’autorité et Khaled Drareni répond : « Je suis journaliste et citoyen et j’ai le droit de donner mon avis mes publications ne contiennent pas d’insultes . » La juge a ensuite demandé à Khaled Drareni pourquoi il a publié la déclaration pour coordonner la transition démocratique. Drareni a répondu : « Je suis journaliste, je ne trouve pas de problème dans la transmission d’une déclaration à des partis initialement agréés par l’autorité ! C’est au fond mon travail
La juge demande à Khaled pourquoi il était présent le 7 mars. Khaled Drareni a expliqué : « J’habite sur la rue Didouche, j’ai entendu la voix des manifestants et je suis descendu pour couvrir les manifestations, je n’ai pas appelé à l’incitation, mais j’ai fait mon travail de presse. » A la fin de l’interrogatoire, la juge lui a fait savoir qu’il pouvait se reposer. Le journaliste a répondu : « je reste debout, je suis toujours debout »
Cet échange est digne d’un roman d’Albert Camus ou d’une pièce de théâtre de Samuel Barclay Beckett. La dimension totalement absurde de ce procès lui confère finalement une esthétique littéraire. Un journaliste malmené physiquement et moralement, son corps témoignant des séquelles d’une détention totalement arbitraire, par une justice transformée en un “rédacteur en chef” attitré de la presse algérienne. Désormais, les journalistes en Algérie sont soumis au diktat des juges algériens. Ils ne doivent plus écrire une seule ligne qui peut déplaire à nos juges savants et perspicaces. Des juges qui connaissent les métiers de l’information et de la communication dans leurs moindres méandres. Khaled Drareni est, à son corps défendant, le symbole de cette nouvelle Algérie qui bascule dans cette nouvelle réalité totalitaire.

"C'est une injustice totale"

Contre un journaliste: qui doit être la fierté de toute l'Algérie qui défend le vrai visage de la DEMOCRATIE...le peuple entier réclame sa libération au plus vite...dépêchez vous de le libérer...le président doit intervenir très vite...Ce journaliste n'a rien fait de mal...ce n'est pas un terroriste...ni un voleur du peuple...c'est l'exemple même pour toute la jeunesse Algérienne...IL mérite largement une place dans le nouveau gouvernement de cette Algérie nouvelle...qui n'est pas la Corée du Nord...nous appelons le président de réparer "CETTE INJUSTICE".
"IL REPRESENT"

"EST DEVIENT LE symbole de l'Algérie Nouvelle!".

Khaled Drareni
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Biographie
Activité
Journaliste
Autres informations
Membre de
Hirak
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Khaled Drareni est un journaliste indépendant algérien. Figure du mouvement de contestation Hirak, il est le fondateur de Casbah Tribune. Il est arrêté et incarcéré par les autorités algériennes en mars 2020.


Sommaire
1 Biographie
2 Famille
3 Références
4 À voir
4.1 Articles connexes
4.2 Liens externes
Biographie
À partir de 2012, après huit années de journalisme, Khaled Drareni travaille pour la chaîne de télévision Dzaïr TV. Il précise son objectif : « Ma mission était de créer et de diriger le service français en toute liberté ». Il anime notamment des débats politiques avec l'émission principale de la chaine Controverse. L'émission, au ton très libre, est suspendue le 2 avril 20141, alors qu'il critique le quatrième mandat du président Bouteflika2. Il intègre alors le groupe médiatique Echourouk, comme présentateur vedette du journal de Echorouk News, qu'il quitte au début de l'année 20193. Il est le fondateur et directeur éditorial du site Casbah Tribune, le correspondant à Alger de l’ONG Reporters sans frontières et travaille pour la télévision francophone TV5 Monde4.

Depuis le début des manifestations de l'Hirak en février 2019, Khaled Drareni a été convoqué ou arrêté, quatre fois, afin de répondre à des questions, concernant ses activités journalistiques5. Le 7 mars 2020, Khaled Drareni est de nouveau arrêté et placé sous contrôle judiciaire après avoir filmé une manifestation. Il est accusé de « d'incitation à attroupement non armé et d'atteinte à l'intégrité du territoire national »6. Il est relâché dans un premier temps mais reste sous contrôle judiciaire7. L’ONG Reporters sans Frontières adresse une lettre ouverte au Président Abdelmadjid Tebboune, lui demandant d'« intervenir immédiatement pour qu'il soit mis fin à des poursuites abusives, attentatoires à la liberté de la presse » 8. Le 29 mars, Khaled Drareni est placé sous mandat de dépôt à la prison d'El-Harrach à Alger9. Le 31 mars, il est déplacé à la prison de Koléa10.

Le 3 août 2020, Le parquet algérien a réclamé quatre ans de prison ferme contre Khaled Drareni et ses deux co-accusés, dont le procès s’est ouvert le 3 août 2020 à Alger. Le procureur du tribunal de Sidi M’hamed a également requis une lourde amende à l’encontre des trois accusés, ainsi que la privation de leurs droits civiques.11.

Famille
Khaled Drareni est le neveu de Mohamed Drareni un des fondateurs du syndicat l’Union générale des travailleurs algériens historique12.

Références
Algérie : Khaled Drareni, star de la télé algérienne censurée par le pouvoir [archive] Le Point, 15 avril 2014
« Khaled Drareni, sous les verrous à l'ombre de la pandémie » [archive], sur Le Temps, 17 juillet 2020 (consulté le 4 août 2020).
Khaled Drareni claque la porte du groupe Echourouk [archive] L'ExpressDZ, 21 février 2019
Algérie : Un journaliste de renom poursuivi en justice [archive]Human Rights Watch
Non à la prise en otage du journaliste Khaled Drareni [archive]TSA (site web), 9 mars 2020
En Algérie, le journaliste Khaled Drareni placé sous contrôle judiciaire [archive] Le Monde. 10 mars 2020
Algérie : le journaliste Khaled Drareni libéré mais placé sous contrôle judiciaire [archive] France24, 10 mars 2020
RSF adresse une lettre ouverte au Président Abelmadjid Tebboune [archive]
Une pétition dénonce «l’acharnement sécuritaire et judiciaire» contre le journaliste : Placement sous mandat de dépôt de Khaled Drareni [archive] El Watan, 30 mars 2020
Étrange transfert du journaliste Khaled Drareni à la prison de Koléa [archive] 31 mars 2020
Algérie : quatre ans de prison requis contre le journaliste Khaled Drareni [archive] 4 août 2020
Saïd Djaafer Le journalisme dont Khaled Drareni est le nom [archive] Casbah Tribune, 30 mars 2020
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