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"La fabrique de la fraude"

Publié le 03/09/2020
"LIBERTE" Publié par Hamid SAIDANI le 03-09-2020 10:30 "La fabrique de la fraude"On savait le système algérien pourri jusqu’à la moelle. Mais chaque jour qui passe, il se dévoile un peu plus, au gré des procès et autres révélations faites par ses serviteurs et autres courtisans. “Les mulets se mangent entre elles quand il n’y a plus de foin dans l’étable.” Il ne croyait pas si bien dire le poète, le Rebelle, Matoub Lounès, le pourfendeur sans quartier du régime. Ce système, bâti sur de fausses fondations, est aujourd’hui dans la posture du serpent qui se mord la queue, pensant s’en prendre à son ennemi. Son linge sale, il le lave en public. Les Algériens découvrent, ahuris, mais un brin amusés, ce qu’il a été ces vingt dernières années, ou plutôt ce qu’il a toujours été. Un régime qui a fait la part belle au clientélisme, la rapine, la corruption, les passe-droits et qui a fait de la redistribution de la rente un de ses leviers pour durer. Le sulfureux ex-député d’Annaba Baha-Eddine Tliba et le fils de l’ancien secrétaire général du FLN Djamel Ould Abbes n’avaient d’autre choix hier, pour se défendre des graves accusations qui pèsent sur eux, que de tout déballer. Chiffres à l’appui, on en apprend un peu plus sur la machine à fabriquer la fraude électorale, cette autre constante du système. Cousue de fil blanc, l’opération a permis à la camarilla au pouvoir de se doter d’un Parlement sur mesure qui marcherait à la baguette. Censé être la voix du peuple, le Parlement, avec ses deux Chambres, a, évidemment, suivi la voie qui lui a été toute tracée par les maîtres du moment. Entre la “îssaba” et l’État, il n’y avait plus de frontières. La preuve ? Le Premier ministre de l’époque, Abdelmalek Sellal, son ministre de la Justice, Tayeb Louh, son collègue de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, entre autres, ont été directement impliqués dans la construction d’un Parlement préfabriqué. Comme dans une association de malfaiteurs, la meute, sous les ordres de Saïd Bouteflika, conseiller du président de la République, s’est mise au garde-à-vous pour exécuter le plan. La légitimité ? Ils n’en avaient cure. Du moment que l’objectif était d’avoir une chambre d’enregistrement sans aucune emprise sur action de l’Exécutif et qui serait plutôt au service de ce dernier. La “îssaba” est tombée sous les coups de boutoir de la Révolution du sourire. Mais ce Parlement, issu d’une opération frauduleuse grandeur nature, est toujours là. Et c’est cette même Chambre à l’image écornée qui est appelée à voter le projet de révision constitutionnelle avant la soumission du texte au référendum populaire. Les responsables de l’État sont-ils conscients du risque politique qu’ils prennent ainsi ?
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On savait le système algérien pourri jusqu’à la moelle. Mais chaque jour qui passe, il se dévoile un peu plus, au gré des procès et autres révélations faites par ses serviteurs et autres courtisans. “Les mulets se mangent entre elles quand il n’y a plus de foin dans l’étable.” Il ne croyait pas si bien dire le poète, le Rebelle, Matoub Lounès, le pourfendeur sans quartier du régime. Ce système, bâti sur de fausses fondations, est aujourd’hui dans la posture du serpent qui se mord la queue, pensant s’en prendre à son ennemi. Son linge sale, il le lave en public.

Les Algériens découvrent, ahuris, mais un brin amusés, ce qu’il a été ces vingt dernières années, ou plutôt ce qu’il a toujours été. Un régime qui a fait la part belle au clientélisme, la rapine, la corruption, les passe-droits et qui a fait de la redistribution de la rente un de ses leviers pour durer. Le sulfureux ex-député d’Annaba Baha-Eddine Tliba et le fils de l’ancien secrétaire général du FLN Djamel Ould Abbes n’avaient d’autre choix hier, pour se défendre des graves accusations qui pèsent sur eux, que de tout déballer.

Chiffres à l’appui, on en apprend un peu plus sur la machine à fabriquer la fraude électorale, cette autre constante du système. Cousue de fil blanc, l’opération a permis à la camarilla au pouvoir de se doter d’un Parlement sur mesure qui marcherait à la baguette. Censé être la voix du peuple, le Parlement, avec ses deux Chambres, a, évidemment, suivi la voie qui lui a été toute tracée par les maîtres du moment.

Entre la “îssaba” et l’État, il n’y avait plus de frontières. La preuve ? Le Premier ministre de l’époque, Abdelmalek Sellal, son ministre de la Justice, Tayeb Louh, son collègue de l’Intérieur, Noureddine Bedoui, entre autres, ont été directement impliqués dans la construction d’un Parlement préfabriqué. Comme dans une association de malfaiteurs, la meute, sous les ordres de Saïd Bouteflika, conseiller du président de la République, s’est mise au garde-à-vous pour exécuter le plan. La légitimité ? Ils n’en avaient cure.

Du moment que l’objectif était d’avoir une chambre d’enregistrement sans aucune emprise sur action de l’Exécutif et qui serait plutôt au service de ce dernier. La “îssaba” est tombée sous les coups de boutoir de la Révolution du sourire. Mais ce Parlement, issu d’une opération frauduleuse grandeur nature, est toujours là. Et c’est cette même Chambre à l’image écornée qui est appelée à voter le projet de révision constitutionnelle avant la soumission du texte au référendum populaire. Les responsables de l’État sont-ils conscients du risque politique qu’ils prennent ainsi ?

. “Les mulets se mangent entre elles quand il n’y a plus de foin dans l’étable.” Il ne croyait pas si bien dire le poète, le Rebelle, Matoub Lounès
"Bravo à notre justice"
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