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Bouteflika au cœur de tous les scandales

Publié le 07/09/2020
"L S A" Publié par Abla Chérif le 05.09.2020 , 11h00 10152 lectures" Révélations en cascades d’ex-hauts responsables Bouteflika au cœur de tous les scandales" ©Samir Sid Les procès d'anciens hauts responsables et oligarques qui se succèdent ont donné lieu à une série de propos et de déclarations inattendues, à travers lesquelles les mis en cause s'accusent les uns et les autres et rejettent d'une manière générale la faute sur la présidence de la République, seule détentrice du véritable pouvoir à l'époque, insistent-ils. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Le dernier exemple en la matière remonte à trois jours seulement. Baha Eddine Tliba, Skander Ould Abbès et son père, Djamel Ould Abbès, ont évoqué les pratiques frauduleuses qui ont marqué les législatives de 2017. L'ancien député et homme d'affaires annabi atteste que le général Bachir Tartag, ex-coordonnateur des services de sécurité au niveau de la présidence de la République, était informé que des magouilles se déroulaient au niveau du FLN, où les places de tête de liste se monnayaient très chèrement et que ce dernier avait tendu un piège au fils d’Ould Abbès qui vendait ces précieuses places à sept milliards de DA. Cette opération a conduit à l'arrestation, en flagrant délit, de Skander Ould Abbès qui a tout fait pour disculper son père, ancien secrétaire général du FLN qui subissait, dit-il, d'énormes pressions de Saïd Bouteflika «qui était ivre lorsqu'il appelait mon père pour lui donner des ordres». Bouche bée, l'assistance écoute ensuite Skander Ould Abbès affirmer que Noureddine Bedoui, Abdelmalek Sellal et Tayeb Louh étaient chargés des listes. Interrogé à son tour, Djamel Ould Abbès confirme que Sellal est l'homme qui œuvrait pour que Tliba obtienne une place de tête de liste parmi les candidats FLN, et jette lui aussi la pierre à Saïd Bouteflika qui «donnait les ordres», dit-il. Ce n'est pas la première fois que le nom du frère conseiller de Abdelaziz Bouteflika est évoqué lors de procès similaires. En décembre dernier, lors du jugement de la première partie de l'affaire de l'automobile, Ali Haddad, pourtant réputé très proche de Saïd Bouteflika, n'a pas hésité à le citer, affirmant que celui-ci l'avait contacté pour se charger de l'opération de financement de la campagne pour le cinquième mandat. L'ancien patron de l'ETRHB a aussi fourni les noms des hommes d’affaires qui ont contribué à ce financement, ainsi que les montants faramineux qui lui ont été remis. Face au juge, ces hommes d’affaires n'ont pas hésité, eux, à pointer du doigt Haddad. Les ex-ministres n'ont pas fait mieux. Plusieurs d'entre eux se sont rejetés mutuellement la faute lors des audiences où ils ont comparu. Les anciens ministres de l’Industrie, Yousef Yousfi et Mahdjoub Bedda, ont tous deux signifié clairement que les décisions prises pour l'octroi des marchés, dans le cadre du système SDK-CDK, étaient prises par toute une chaîne de responsables, à la tête de laquelle se sont trouvés, à des moments différents, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal en qualité d’ex-chefs de gouvernement. La manière avec laquelle Sellal a répondu à ces accusations en a étonné plus d'un. «Je n'avais aucune autorité sur ce ministère», a-t-il déclaré au juge. Ahmed Ouyahia n’a pas trouvé de réponse à la question du magistrat qui l'interrogeait sur les raisons pour lesquelles il n'avait pas répondu aux lettres qui lui avaient été adressées par Youssef Yousfi au sujet d’irrégularités constatées dans le traitement de certains dossiers. Ces questions sont cependant survenues au moment où Ouyahia avait visiblement pris la décision de changer de stratégie. Cette fois, l'ancien Premier ministre a fait endosser l'entière responsabilité des actions entreprises dans la gestion du dossier automobile à l'ex-chef de l’État qui, dit-il, avait réservé un bureau de la présidence de la République pour étudier et débattre ces projets en présence de ministres dont il ne cite pas les noms, affirmant cependant que le Président assistait personnellement aux réunions qui s’y déroulaient. Sellal a, quant à lui, résumé la situation en déclarant que toutes les actions qui avaient été entreprises étaient décidées dans un programme présidentiel. Accusations et contre-accusations étaient aussi très présentes lors du procès ERTHB-Haddad, durant lequel a comparu l'ancien ministre des Transports Amar Ghoul. À quelques termes près, les deux anciens chefs de gouvernement ont fait savoir que c'est à lui qu'incombaient les décisions d’octroi de plusieurs marchés importants à Haddad. «J’étais au service du programme présidentiel» Ouyahia a aussi laissé comprendre que Ghoul jouissait d'une certaine proximité avec la présidence de la République, puis qu’il figurait parmi les rares personnes habilitées à assister aux réunions que tenait l'ex-chef de l'État dans le bureau réservé aux réunions sur ces projets. Ghoul ne s'est pas épanché sur le sujet, mais il ne s'est pas abstenu non plus de faire assumer l'entière responsabilité de toutes les actions qui lui sont reprochées en déclarant : «J'étais au service du programme présidentiel.» Dans un tout autre registre de procès, il y a eu aussi la grande affaire Hamel. Après les incroyables propos tenus par l'ancien patron de la DGSN, lors de son procès en appel. Elles concernent d’abord l’ex-général Beleksir. Il l’a accusé, notamment, d’être à l'origine de ses déboires et de ceux de sa famille car ayant été, dit Hamel, chargé d'ouvrir une enquête sur son fils qui voulait épouser la nièce de Abdelaziz Bouteflika. Celui-ci a alors pris peur, ajoute Hamel, «et m’a monté des dossiers». Il établit aussi un lien entre la «vengeance» de l'ex-patron de la gendarmerie et Saïd Bouteflika «qui me détestait» Le tribunal de Sidi-M’hamed et la Cour d'Alger également, puisque c'est là que se déroulent les procès en appel des mis en cause, ont fini par se transformer en des lieux où l'on voit désormais tous ces anciens responsables se renvoyer fréquemment la balle, s'accusant mutuellement tantôt pour tenter de se disculper des faits qui leurs sont reprochés, tantôt pour enfoncer des noms qui échappent pour l'instant à la justice car étant en fuite ou étant au centre de dossiers encore en cours d’instruction. Les anciens responsables ne sont pas les seuls à se livrer à ce genre de révélations. On a aussi vu d'ex-walis, ceux de Tipasa et d'Oran, avouer avoir cédé sous la pression de personnalités pour l'octroi de terrains à Abdelghani Hamel. Parmi les cadres d'État poursuivis dans les affaires de corruption et d’octroie d'indus avantages, l'opinion retiendra aussi les propos tenus par l'ancien directeur de l’Etusa, Abdelkader Benmiloud, qui a enfoncé l’ancien wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, en affirmant que ce dernier lui avait demandé d'opter pour l'achat des bus de Mahieddine Tahkout. Le montant du projet s'élevait alors à deux milliards de DA. Il est très probable que cette situation se poursuive durant encore un long moment, puisque d'autres affaires extrêmement délicates sont à venir. Les frères Kouninef devront s'expliquer sur les avantages qu’ils ont obtenus, pas moins de quatorze anciennes personnalités, dont neuf ministres, devront aussi s'exprimer sur la question. Djamel Ould Abbès, poursuivi en qualité d’ex-ministre de la Solidarité, sera lui aussi jugé le même jour, le 9 septembre. Ces procès se dérouleront dans les tous prochains jours mais ils seront suivis d’autres jugements. Le plus attendu d’entre eux est sans conteste celui de l'ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh, qui a déjà accablé Saïd Bouteflika. A. C.
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©Samir Sid
Les procès d'anciens hauts responsables et oligarques qui se succèdent ont donné lieu à une série de propos et de déclarations inattendues, à travers lesquelles les mis en cause s'accusent les uns et les autres et rejettent d'une manière générale la faute sur la présidence de la République, seule détentrice du véritable pouvoir à l'époque, insistent-ils.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Le dernier exemple en la matière remonte à trois jours seulement. Baha Eddine Tliba, Skander Ould Abbès et son père, Djamel Ould Abbès, ont évoqué les pratiques frauduleuses qui ont marqué les législatives de 2017. L'ancien député et homme d'affaires annabi atteste que le général Bachir Tartag, ex-coordonnateur des services de sécurité au niveau de la présidence de la République, était informé que des magouilles se déroulaient au niveau du FLN, où les places de tête de liste se monnayaient très chèrement et que ce dernier avait tendu un piège au fils d’Ould Abbès qui vendait ces précieuses places à sept milliards de DA.
Cette opération a conduit à l'arrestation, en flagrant délit, de Skander Ould Abbès qui a tout fait pour disculper son père, ancien secrétaire général du FLN qui subissait, dit-il, d'énormes pressions de Saïd Bouteflika «qui était ivre lorsqu'il appelait mon père pour lui donner des ordres». Bouche bée, l'assistance écoute ensuite Skander Ould Abbès affirmer que Noureddine Bedoui, Abdelmalek Sellal et Tayeb Louh étaient chargés des listes. Interrogé à son tour, Djamel Ould Abbès confirme que Sellal est l'homme qui œuvrait pour que Tliba obtienne une place de tête de liste parmi les candidats FLN, et jette lui aussi la pierre à Saïd Bouteflika qui «donnait les ordres», dit-il.
Ce n'est pas la première fois que le nom du frère conseiller de Abdelaziz Bouteflika est évoqué lors de procès similaires. En décembre dernier, lors du jugement de la première partie de l'affaire de l'automobile, Ali Haddad, pourtant réputé très proche de Saïd Bouteflika, n'a pas hésité à le citer, affirmant que celui-ci l'avait contacté pour se charger de l'opération de financement de la campagne pour le cinquième mandat. L'ancien patron de l'ETRHB a aussi fourni les noms des hommes d’affaires qui ont contribué à ce financement, ainsi que les montants faramineux qui lui ont été remis. Face au juge, ces hommes d’affaires n'ont pas hésité, eux, à pointer du doigt Haddad.
Les ex-ministres n'ont pas fait mieux. Plusieurs d'entre eux se sont rejetés mutuellement la faute lors des audiences où ils ont comparu. Les anciens ministres de l’Industrie, Yousef Yousfi et Mahdjoub Bedda, ont tous deux signifié clairement que les décisions prises pour l'octroi des marchés, dans le cadre du système SDK-CDK, étaient prises par toute une chaîne de responsables, à la tête de laquelle se sont trouvés, à des moments différents, Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal en qualité d’ex-chefs de gouvernement. La manière avec laquelle Sellal a répondu à ces accusations en a étonné plus d'un. «Je n'avais aucune autorité sur ce ministère», a-t-il déclaré au juge.
Ahmed Ouyahia n’a pas trouvé de réponse à la question du magistrat qui l'interrogeait sur les raisons pour lesquelles il n'avait pas répondu aux lettres qui lui avaient été adressées par Youssef Yousfi au sujet d’irrégularités constatées dans le traitement de certains dossiers. Ces questions sont cependant survenues au moment où Ouyahia avait visiblement pris la décision de changer de stratégie. Cette fois, l'ancien Premier ministre a fait endosser l'entière responsabilité des actions entreprises dans la gestion du dossier automobile à l'ex-chef de l’État qui, dit-il, avait réservé un bureau de la présidence de la République pour étudier et débattre ces projets en présence de ministres dont il ne cite pas les noms, affirmant cependant que le Président assistait personnellement aux réunions qui s’y déroulaient. Sellal a, quant à lui, résumé la situation en déclarant que toutes les actions qui avaient été entreprises étaient décidées dans un programme présidentiel.
Accusations et contre-accusations étaient aussi très présentes lors du procès ERTHB-Haddad, durant lequel a comparu l'ancien ministre des Transports Amar Ghoul. À quelques termes près, les deux anciens chefs de gouvernement ont fait savoir que c'est à lui qu'incombaient les décisions d’octroi de plusieurs marchés importants à Haddad.

«J’étais au service du programme présidentiel»
Ouyahia a aussi laissé comprendre que Ghoul jouissait d'une certaine proximité avec la présidence de la République, puis qu’il figurait parmi les rares personnes habilitées à assister aux réunions que tenait l'ex-chef de l'État dans le bureau réservé aux réunions sur ces projets. Ghoul ne s'est pas épanché sur le sujet, mais il ne s'est pas abstenu non plus de faire assumer l'entière responsabilité de toutes les actions qui lui sont reprochées en déclarant : «J'étais au service du programme présidentiel.»
Dans un tout autre registre de procès, il y a eu aussi la grande affaire Hamel. Après les incroyables propos tenus par l'ancien patron de la DGSN, lors de son procès en appel. Elles concernent d’abord l’ex-général Beleksir. Il l’a accusé, notamment, d’être à l'origine de ses déboires et de ceux de sa famille car ayant été, dit Hamel, chargé d'ouvrir une enquête sur son fils qui voulait épouser la nièce de Abdelaziz Bouteflika. Celui-ci a alors pris peur, ajoute Hamel, «et m’a monté des dossiers». Il établit aussi un lien entre la «vengeance» de l'ex-patron de la gendarmerie et Saïd Bouteflika «qui me détestait»
Le tribunal de Sidi-M’hamed et la Cour d'Alger également, puisque c'est là que se déroulent les procès en appel des mis en cause, ont fini par se transformer en des lieux où l'on voit désormais tous ces anciens responsables se renvoyer fréquemment la balle, s'accusant mutuellement tantôt pour tenter de se disculper des faits qui leurs sont reprochés, tantôt pour enfoncer des noms qui échappent pour l'instant à la justice car étant en fuite ou étant au centre de dossiers encore en cours d’instruction.
Les anciens responsables ne sont pas les seuls à se livrer à ce genre de révélations. On a aussi vu d'ex-walis, ceux de Tipasa et d'Oran, avouer avoir cédé sous la pression de personnalités pour l'octroi de terrains à Abdelghani Hamel. Parmi les cadres d'État poursuivis dans les affaires de corruption et d’octroie d'indus avantages, l'opinion retiendra aussi les propos tenus par l'ancien directeur de l’Etusa, Abdelkader Benmiloud, qui a enfoncé l’ancien wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, en affirmant que ce dernier lui avait demandé d'opter pour l'achat des bus de Mahieddine Tahkout. Le montant du projet s'élevait alors à deux milliards de DA.
Il est très probable que cette situation se poursuive durant encore un long moment, puisque d'autres affaires extrêmement délicates sont à venir. Les frères Kouninef devront s'expliquer sur les avantages qu’ils ont obtenus, pas moins de quatorze anciennes personnalités, dont neuf ministres, devront aussi s'exprimer sur la question. Djamel Ould Abbès, poursuivi en qualité d’ex-ministre de la Solidarité, sera lui aussi jugé le même jour, le 9 septembre.
Ces procès se dérouleront dans les tous prochains jours mais ils seront suivis d’autres jugements. Le plus attendu d’entre eux est sans conteste celui de l'ancien ministre de la Justice, Tayeb Louh, qui a déjà accablé Saïd Bouteflika.
A. C.
"Dark Vador"

La force du mal côté OBSCUR!.
"C'est bien lui l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours"

Il nous a bien roulé dans la farine!.
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