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Dilapidation et détournement de centaines de milliards Dans l’empire Ould Abbès...

Publié le 11/09/2020
"L'EXPRESSION"Hasna YACOUB 10-09-2020 "Dilapidation et détournement de centaines de milliards Dans l’empire Ould Abbès..."
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"Dilapidation et détournement de centaines de milliards"

Dans l’empire Ould Abbès...
Annoncé pour être un mois riches en révélations, le mois de septembre a tenu ses promesses. Hier au tribunal Sidi M’Hamed près la Cour d’Alger, deux grosses affaires de dilapidation se sont ouvertes à savoir celle des frères Kouninef et l’affaire de dilapidation de près d’un millier de milliards de cts au ministère de la solidarité.

Saïd Barkat et Ould AbbèsSaïd Barkat et Ould Abbès
Dans ce dernier dossier, au moins 16 prévenus comparaissent devant le juge dont principalement les deux ex ministres Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat, en détention depuis juillet 2019. Dès l'ouverture de la séance, les avocats ont introduits leurs requêtes portant sur les vices de formes évoquant notamment le rejet de la constitution du trésor public et le ministère de la solidarité comme partie civile ou encore la prescription des faits qui remontent à 2008. Le juge a rapidement joint les remarques de la défense à l'examen du fond avant d'appeler le premier prévenu à la barre.
Saïd Barkat, dans un costume bien lissé, s'avance. L'homme a bonne mine même s'il a perdu son sourire habituel. Serein, il commence par rejeter les deux chefs d'inculpation retenus contre lui à savoir la dilapidation et l'établissement de convention contraire à la réglementation. «J'ai géré avec honnêteté. Ma conscience est tranquille car je n'ai pas dilapidé un seul dinar» assure l'ex ministre de la solidarité qui affirme être surpris qu'on l'accuse d'avoir transgresser les lois alors qu'il n'a fait que suivre un ordre établi par son prédécesseur, Djamel Ouled Abbès. A son arrivée au ministère de la solidarité, Barkat dit avoir trouvé trois associations qui travaillaient régulièrement avec le département sur la base d'un arrêté interministérielle de 2009 qui incitait le ministère à recourir à un intermédiaire pour accomplir son programme.
Où sont passés les bus de Saïd Barkat?
«J'ai suivi la même démarche» dit-il précisant qu'il ne concevait cependant pas de travailler avec ces trois associations. Le juge va lui demander de parler des conventions établies avec l'ONEA ((organisation nationale des étudiants algériens) que présidait son chef de protocole, Hamza Cherif, également détenu dans cette affaire. Said Barkat explique qu'à cette époque, le Croissant rouge algérien (CRA) avait des problèmes organisationnels alors que l'ONEA était une association très bien structurée. Le juge lui rappelle que l'organisation estudiantine qui a bénéficié d'au moins 70 milliards cts de convention n'était pas à vocation sociale et humanitaire. Barkat tente cependant de lui en trouver. Le juge lui demande alors si ONEA avait des prérogatives pour acheter des bus? «Pourquoi pas!» va lâcher à la stupéfaction générale de tous les présents. Il s'agit là d'une des conventions signées entre le ministère de la Solidarité et l'ONEA. L'association a été chargée d'acquérir les bus pour le transport des écoliers dans les 48 wilayas. Le procureur va à ce propos, indiquer que l'enquête a révélé qu'entre la commande passée et les bus dont la trace a été effectivement retrouvée, la différence se chiffre en centaines. Ce qui fera dire au magistrat sur un air taquin «il semble bien M. Barkat qu'on vous a subtilisé les bus». Plus d'une dizaine grandes opérations menées par la Solidarité et confiées à ONEA vont être citées comme l'opération des chaises roulantes, le couffin du Ramadhan ou encore l'opération des trousseaux scolaires. Pour toutes ces opérations, l'audition à la barre va démontrer que le ministère ne tenait pas une comptabilité rigoureuse, que les archives ont disparus et que seuls la trace du versement d'importantes sommes d'argent à l'ONEA pour le règlement des factures, reste. Barkat justifie ces manquements par l'urgence de l'exécution rappelant qu'à l'époque, il y avait les inondations, le printemps arabe et les manifestations pour l'huile et le sucre «il fallait faire vite pour maintenir la paix sociale». Pour mieux montrer le laisser-aller dans la gestion de l'argent public, le juge demande à Barkat la destination de plus d'une centaine de micro-ordinateurs, restants de l'opération menée avant lui par Ould Abbès. «J'ai demandé à ce qu'il soit distribué aux cadres du ministère» dit Barkat. Une distribution sans aucun document! A la barre, Djamel Ould Abbès va pleurer. Il va même élever la voix lorsqu'un avocat tente de le calmer «laissez-moi, je suis victime d'une injustice. A 87 ans, je n'ai même pas un logement OPGI et on m'accuse de dilapidation!» Triste spectacle mais cela était loin de convaincre le tribunal après avoir entendu les réponses de l'ex ministre de la solidarité qui dans ses réponses fleuves, s'est, sans se rendre compte, confondu avec l'Etat!
5 millions de dollars, le Koweït et Ould Abbès
Poursuivi pour les mêmes chefs d'inculpation que son successeur mais aussi pour détournement, Ould Abbès signait des conventions uniquement avec les associations qu'il présidait dont Paix et Solidarité Horizon 2000, l'Union médicale algérienne (UMA) et Panasc (panafricaine des secours et catastrophes). Questionné justement sur ce choix restrictif, Ould Abbès dit «j'ai essayé mais un président d'association a demandé à chapeauter toute l'opération. Ce qui est inconcevable car c'est l'argent de l'Etat!». C'est dire que Ould Abbès veillait à être le seul à gérer cet argent même s'il y avait conflit d'intérêts comme le lui fera remarquer le juge «vous étiez ordonnateur et bénéficiaire à travers les associations». Le magistrat relèvera également que l'UMA et Panasc n'avaient pas vocation pour acheter des bus ni le ministère de dépenser l'argent de solidarité pour financer une campagne de sensibilisation pour les élections. Lors du procès, il va être révéler que 22 milliards de subvention accordés à l'UMA ont été retiré par le financier (le prévenu est décédé) et que pas moins de 64 milliards ont été destinés à la campagne électorale. Ce que Ould Abbès va nier catégoriquement. Il ne trouvera cependant pas de réponse pour justifier les 19 milliards accordés à l'association africana. Sur les 57 bus achetés pour aider les habitants de Ghardaïa après les inondations, 22 seulement sont arrivés à bonne destination. Même les 5 millions de dollars accordés par le Koeït pour la construction de logements aux victimes des terroristes, ont atterri dans le compte de l'UMA. Les Billets d'avions dans le cadre de l'opération «Abtal el djanoub» ont aussi été détournés au profit des cadres du ministère. Des exemples à la pelle de détournement ont été donnés tout au long de la journée d'hier qui s'est poursuivi avec l'audition des autres prévenus.
ba ba ba ba ba ba ba...pauvre de nous!...on reste sans voie!.
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