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Procès des frères Kouninef Le gouffre financier

Publié le 12/09/2020
l'EXP"Hasna YACOUB 12-09-2020 "Procès des frères Kouninef Le gouffre financier Procès des frères Kouninef Le gouffre financier Dans cette affaire, le préjudice causé est illusoire. Il serait de plus de 26 000 milliards cts et quelque 30 millions de dollars! Le procès de la famille Kouninef est l'un des derniers grands procès anti-corruption impliquant les ex-hauts dirigeants de l'ère Bouteflika, mais aussi le premier à se dérouler sans leur présence, en qualité de prévenus. L'affaire, qui s'est ouverte, mercredi dernier, devant le tribunal de Sidi M'hamed, traite du seul dossier instruit par le tribunal, alors que celui de la Cour suprême n'a toujours pas été clôturé. Durant deux jours, le juge a auditionné plus d'une quinzaine de prévenus, dans cette affaire, dont les principaux sont Réda, Tarek et Karim Kouninef, qui croupissent en prison depuis presque une année, et leur soeur Souad-Nour, en fuite à l'étranger. Les mis en cause sont poursuivis pour trafic d'influence, blanchiment d'argent, obtention d'indus avantages, détournement de fonciers et de concessions, non-respect des engagements contractuels dans la réalisation de projets publics et «financement occulte d'un parti». Deux jours où les montants révélés par les trois frères Kouninef ont donné le tournis à l'assistance. Ces derniers ont bénéficié de centaines de projets d'un montant de milliers de milliards de centimes dont 15 400 milliards uniquement dans le secteur de l'hydraulique. En se présentant à la barre, Réda Kouninef, le premier à être auditionné va nier toutes les charges et affirmer que la famille n'a pas usé de son amitié avec Saïd Bouteflika pour bénéficier des largesses de responsables. «Nous avons soumissionné pour tous les projets, dans le respect de la loi», a affirmé le prévenu. Mais tout au long du procès, le voile sera levé sur les avantages accordés à la société KouGC des Kouninef et leur manquement à honorer leurs engagements. La juge va ainsi évoquer la privatisation, en 2006, de l'ex-Société nationale Sogédia de production d'huile de table et de ses filiales à Alger et Oran. Elle fera part de son acquisition, par la société KouGC, après n'avoir versé que 38% du montant à la signature du contrat. KouGC va bénéficier, de l'effacement des dettes vis-à-vis de l'Etat et du port et de deux concessions portuaires à Alger et à Oran, sans honorer son engagement à réaliser un investissement de plus de 107 milliards de centimes et à préserver les emplois. Les parcs industriels de Aïn Ouessara et de Ksar El Boukhari, obtenus entre 2012 et 2013, sont également cités mais aussi les 11 marchés, de 2002 à 2018, dans le secteur de l'hydraulique d'une valeur de 14 500 milliards de centimes. KouGC a également obtenu le marché des cabines téléphoniques «Horria» avec Algérie-télécom qui prévoyait l'installation des cabines téléphoniques dans 1130 communes mais qui n'ont été installées en réalité que dans quelques grandes villes du pays. Le transport ferroviaire, Sonelgaz ou encore le métro... Les Kouninef obtenaient des marchés dans tous les secteurs. Ces derniers savaient remercier leur bienfaiteur puisque Réda ne va pas nier avoir versé 40 milliards de centimes pour la campagne présidentielle 2014 de l'ex-président Bouteflika. Questionné sur ses biens, Réda va citer une villa achetée auprès de l'ambassade de France à El Biar, pour un montant de 50 milliards de centimes et affirme résider dans une autre villa, qu'il loue à 750 000 DA le mois. Son frère, Tarek, possède quatre terrains à Birkhadem, mais habite dans une villa louée pour un montant de 750 000 DA. Les auditions se sont poursuivies très tard, avec celle des prévenus en liberté dont des responsables centraux et régionaux, et autres gérants d'agences relevant de différents départements ministériels avec lesquels le Groupe KouGC avait obtenu des marchés pour la réalisation de plusieurs projets relevant du domaine industriel. Ils étaient auditionnés principalement sur les «changements radicaux» constatés au niveau des clauses dans certains marchés conclus et des contrats signés, dont la modification des coûts et des délais de réalisation des projets, comme ceux prévus dans les espaces industriels appartenant au Groupe, à Ain Ouessara et Ksar El Boukhari. Le tribunal reprendra ses auditions, aujourd'hui, avant de donner la parole à la partie civile et au procureur.
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Hasna YACOUB
12-09-2020
Procès des frères Kouninef

Le gouffre financier
Dans cette affaire, le préjudice causé est illusoire. Il serait de plus de 26 000 milliards cts et quelque 30 millions de dollars!


Le procès de la famille Kouninef est l'un des derniers grands procès anti-corruption impliquant les ex-hauts dirigeants de l'ère Bouteflika, mais aussi le premier à se dérouler sans leur présence, en qualité de prévenus. L'affaire, qui s'est ouverte, mercredi dernier, devant le tribunal de Sidi M'hamed, traite du seul dossier instruit par le tribunal, alors que celui de la Cour suprême n'a toujours pas été clôturé. Durant deux jours, le juge a auditionné plus d'une quinzaine de prévenus, dans cette affaire, dont les principaux sont Réda, Tarek et Karim Kouninef, qui croupissent en prison depuis presque une année, et leur soeur Souad-Nour, en fuite à l'étranger. Les mis en cause sont poursuivis pour trafic d'influence, blanchiment d'argent, obtention d'indus avantages, détournement de fonciers et de concessions, non-respect des engagements contractuels dans la réalisation de projets publics et «financement occulte d'un parti». Deux jours où les montants révélés par les trois frères Kouninef ont donné le tournis à l'assistance. Ces derniers ont bénéficié de centaines de projets d'un montant de milliers de milliards de centimes dont 15 400 milliards uniquement dans le secteur de l'hydraulique. En se présentant à la barre, Réda Kouninef, le premier à être auditionné va nier toutes les charges et affirmer que la famille n'a pas usé de son amitié avec Saïd Bouteflika pour bénéficier des largesses de responsables. «Nous avons soumissionné pour tous les projets, dans le respect de la loi», a affirmé le prévenu. Mais tout au long du procès, le voile sera levé sur les avantages accordés à la société KouGC des Kouninef et leur manquement à honorer leurs engagements. La juge va ainsi évoquer la privatisation, en 2006, de l'ex-Société nationale Sogédia de production d'huile de table et de ses filiales à Alger et Oran. Elle fera part de son acquisition, par la société KouGC, après n'avoir versé que 38% du montant à la signature du contrat. KouGC va bénéficier, de l'effacement des dettes vis-à-vis de l'Etat et du port et de deux concessions portuaires à Alger et à Oran, sans honorer son engagement à réaliser un investissement de plus de 107 milliards de centimes et à préserver les emplois. Les parcs industriels de Aïn Ouessara et de Ksar El Boukhari, obtenus entre 2012 et 2013, sont également cités mais aussi les 11 marchés, de 2002 à 2018, dans le secteur de l'hydraulique d'une valeur de 14 500 milliards de centimes. KouGC a également obtenu le marché des cabines téléphoniques «Horria» avec Algérie-télécom qui prévoyait l'installation des cabines téléphoniques dans 1130 communes mais qui n'ont été installées en réalité que dans quelques grandes villes du pays. Le transport ferroviaire, Sonelgaz ou encore le métro... Les Kouninef obtenaient des marchés dans tous les secteurs. Ces derniers savaient remercier leur bienfaiteur puisque Réda ne va pas nier avoir versé 40 milliards de centimes pour la campagne présidentielle 2014 de l'ex-président Bouteflika. Questionné sur ses biens, Réda va citer une villa achetée auprès de l'ambassade de France à El Biar, pour un montant de 50 milliards de centimes et affirme résider dans une autre villa, qu'il loue à 750 000 DA le mois. Son frère, Tarek, possède quatre terrains à Birkhadem, mais habite dans une villa louée pour un montant de 750 000 DA. Les auditions se sont poursuivies très tard, avec celle des prévenus en liberté dont des responsables centraux et régionaux, et autres gérants d'agences relevant de différents départements ministériels avec lesquels le Groupe KouGC avait obtenu des marchés pour la réalisation de plusieurs projets relevant du domaine industriel. Ils étaient auditionnés principalement sur les «changements radicaux» constatés au niveau des clauses dans certains marchés conclus et des contrats signés, dont la modification des coûts et des délais de réalisation des projets, comme ceux prévus dans les espaces industriels appartenant au Groupe, à Ain Ouessara et Ksar El Boukhari. Le tribunal reprendra ses auditions, aujourd'hui, avant de donner la parole à la partie civile et au procureur.


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