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Ould Abbès accablé par son chauffeur

Publié le 12/09/2020
"L S A" Publié par Abla Chérif le 12.09.2020 , 11h00 ""Au deuxième jour de son procès Ould Abbès accablé par son chauffeur" ©Samir Sid À l’inverse du procès des Kouninef qui se déroule aussi au tribunal de Sidi-M’hamed depuis mercredi, le procès de Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat s’est avérée plus riche en révélations. Abla Chérif - Alger (Le Soir) - La deuxième journée de ce procès a aussi apporté son lot de larmes, d’aveux, prononcés, cette fois, par d’anciens fonctionnaires et employés au ministère de la Solidarité. Le jeudi a été, en effet, consacré à l’audition de plusieurs témoins, l’ancien directeur du protocole du ministère de la Solidarité, le trésorier de ce même ministère, d’autres fonctionnaires du département, le chauffeur personnel de Djamel Ould Abbès, le trésorier de l’Organisation nationale des étudiants algériens ainsi que le trésorier de l’UMA, l’une des associations appartenant à Djamel Ould Abbès. C’est le face-à-face entre l’ancien ministre et le responsable de cette dernière organisation qui fait fondre Ould Abbès en larmes. Zennati Amine a le statut d’accusé, mais il n’a pas été placé sous mandat de dépôt. «Zennati est face à toi, qu’avez-vous à dire ?», lance le juge. Des larmes inondent le visage de l’ex-ministre : «C’est un homme sincère mais strict dans son travail. Oui, le ministère versait des sommes d’argent sur le compte de cette association (…) pour les chèques signés en mon nom (… ) il y avait une grande confiance entre nous». Les sanglots l’empêchent de poursuivre, le magistrat lui demande de s’asseoir. Selon l’enquête menée autour du dossier, 5 millions de DA offerts par le Koweït pour une aide aux sinistrés ont été versés sur le compte de l’association de Djamel Ould Abbès. Cet argent a été mis au profit des familles de terroristes, sur instruction de Abdelaziz Bouteflika, dans le cadre de la loi sur la concorde civile, affirmait au premier jour du procès le mis en cause, avant que le juge ne lui rappelle que cet argent mis en banque avait généré 45 000 dollars de bénéfices… Une expertise, toujours entreprise dans le cadre de cette enquête, a, en outre, révélé que 22 milliards ont été versés à l’UMA sans justificatif. D’autres témoins suivent, ils accablent l’ancien ministre. L’un d’eux, le chauffeur personnel de Djamel Ould Abbès déclare au juge avoir été contraint par son employeur de procéder au retrait de 180 millions de centimes… Le procureur insiste, le chauffeur poursuit : «En 2015, j’ai été également contraint de retirer 75 millions de centimes et de les acheminer à Médéa.». Sur un autre registre, le juge ainsi que le procureur ont aussi beaucoup insisté dans leurs questions aux deux anciens ministres sur les raisons qui ont fait que leur choix se portait principalement sur l’Organisation nationale des étudiants algériens. Ils ont surtout tenté de savoir pourquoi cette organisation avait perçu pas moins de 190 milliards de centimes en l’espace de six mois, alors que d’autres associations du Sud «des zones d’ombre, des zones délaissées» n’ont jamais été sollicitées. Les réponses des principaux accusés sont restées vagues. La seule explication est venue de Saïd Barkat qui a fait savoir à la cour que le choix avait été fait par son prédécesseur, Djamel Ould Abbès donc, ajoutant que l’efficacité de cette organisation est réelle et qu’elle est structurée, contrairement aux autres associations. Le trésorier de l'Organisation nationale des étudiants algériens, Abed Sid Ahmed, figure lui aussi dans la liste des témoins auditionnés ce jeudi. Voici son témoignage : «Un montant de 30 milliards de centimes a été versé sur le compte de l’organisation qui menait aussi un travail caritatif sur le terrain (… ). Cette somme était destinée à l’achat de bus aux étudiants». Le procureur intervient et le confond : «Comment se peut-il que vous meniez aussi des actions caritatives, votre rôle devait s’arrêter à la communauté estudiantine. De plus, il est anormal que des responsables de cette association soient également fonctionnaires au ministère de la Solidarité». Le témoignage de l’ancien directeur du protocole de Ould Abbès, Djelloul Saâdi, s’est limité à un étalage de ses prérogatives durant sa fonction. Des prérogatives qui ne lui offrent aucun droit de regard sur la gestion des fonds du ministère, dit-il, avant d’ajouter : «Toutes les cérémonies organisées par le ministère et durant lesquelles des cadeaux étaient offerts aux personnes aux besoins spécifiques se déroulaient en présence des membres du gouvernement». Lorsque le juge lui demande s’il avait offert des ordinateurs, ce dernier se défend en affirmant n’avoir aucune prérogative pour le faire. L’affaire des ordinateurs figure parmi les gros points retenus dans le dossier jugé. En 2009, le ministère de la Solidarité était en possession d’un lot de 1 200 ordinateurs destinés aux nouveaux bacheliers. Une partie, 970, ont été remis aux concernés, mais le reste a pris une destination inconnue. Djamel Ould Abbès dit ignorer ce qui s’est passé, qu’il s’agit d’un «complot contre sa personne», mais le juge lui livre les résultats de l’enquête : «Un ordinateur a été offert à l’ancien secrétaire général de la présidence, Rougab, et un autre à l’épouse de l’ancien ambassadeur d’Irak en Algérie…» Ould Abbès a été aussi confronté à la lecture du témoignage de son ancien collaborateur et secrétaire général du ministère de la Solidarité décédé en pleine enquête sur l’affaire. Le défunt Lakhdari Ali avait livré au juge d’instruction un témoignage qui accablait l’ex-ministre puisqu’ il affirmait que 64 milliards de centimes avaient été utilisés entre 2009 et 2014. Le juge a alors demandé à l’accusé si une partie de cet argent avait servi au financement des campagnes électorales. Mercredi, cette même question avait suscité des réponses inattendues chez le prévenu, qui avait alors cité le nom du footballeur international Anthar Yahia qui aurait, selon lui, financé le tirage de 500 000 affiches pour les élections législatives de 2017. Le mis en cause a, d’ailleurs, réagi très peu de temps après que ce témoignage eut été livré et rendu public par la presse. Anthar Yahia a démenti totalement le financement de cette opération, affirmant avoir uniquement tourné un clip appelant les Algériens à voter. Ce démenti n’est pas fait pour arranger les affaires de Djamel Ould Abbès déjà accablé par les résultats de l’enquête menée autour de son dossier. A. C.
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Au deuxième jour de son procès
Ould Abbès accablé par son chauffeur


Publié par Abla Chérif
le 12.09.2020 , 11h00
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©Samir Sid
À l’inverse du procès des Kouninef qui se déroule aussi au tribunal de Sidi-M’hamed depuis mercredi, le procès de Djamel Ould Abbès et Saïd Barkat s’est avérée plus riche en révélations.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - La deuxième journée de ce procès a aussi apporté son lot de larmes, d’aveux, prononcés, cette fois, par d’anciens fonctionnaires et employés au ministère de la Solidarité. Le jeudi a été, en effet, consacré à l’audition de plusieurs témoins, l’ancien directeur du protocole du ministère de la Solidarité, le trésorier de ce même ministère, d’autres fonctionnaires du département, le chauffeur personnel de Djamel Ould Abbès, le trésorier de l’Organisation nationale des étudiants algériens ainsi que le trésorier de l’UMA, l’une des associations appartenant à Djamel Ould Abbès.
C’est le face-à-face entre l’ancien ministre et le responsable de cette dernière organisation qui fait fondre Ould Abbès en larmes. Zennati Amine a le statut d’accusé, mais il n’a pas été placé sous mandat de dépôt. «Zennati est face à toi, qu’avez-vous à dire ?», lance le juge. Des larmes inondent le visage de l’ex-ministre : «C’est un homme sincère mais strict dans son travail. Oui, le ministère versait des sommes d’argent sur le compte de cette association (…) pour les chèques signés en mon nom (… ) il y avait une grande confiance entre nous». Les sanglots l’empêchent de poursuivre, le magistrat lui demande de s’asseoir.
Selon l’enquête menée autour du dossier, 5 millions de DA offerts par le Koweït pour une aide aux sinistrés ont été versés sur le compte de l’association de Djamel Ould Abbès. Cet argent a été mis au profit des familles de terroristes, sur instruction de Abdelaziz Bouteflika, dans le cadre de la loi sur la concorde civile, affirmait au premier jour du procès le mis en cause, avant que le juge ne lui rappelle que cet argent mis en banque avait généré 45 000 dollars de bénéfices… Une expertise, toujours entreprise dans le cadre de cette enquête, a, en outre, révélé que 22 milliards ont été versés à l’UMA sans justificatif.
D’autres témoins suivent, ils accablent l’ancien ministre. L’un d’eux, le chauffeur personnel de Djamel Ould Abbès déclare au juge avoir été contraint par son employeur de procéder au retrait de 180 millions de centimes… Le procureur insiste, le chauffeur poursuit : «En 2015, j’ai été également contraint de retirer 75 millions de centimes et de les acheminer à Médéa.».
Sur un autre registre, le juge ainsi que le procureur ont aussi beaucoup insisté dans leurs questions aux deux anciens ministres sur les raisons qui ont fait que leur choix se portait principalement sur l’Organisation nationale des étudiants algériens. Ils ont surtout tenté de savoir pourquoi cette organisation avait perçu pas moins de 190 milliards de centimes en l’espace de six mois, alors que d’autres associations du Sud «des zones d’ombre, des zones délaissées» n’ont jamais été sollicitées. Les réponses des principaux accusés sont restées vagues. La seule explication est venue de Saïd Barkat qui a fait savoir à la cour que le choix avait été fait par son prédécesseur, Djamel Ould Abbès donc, ajoutant que l’efficacité de cette organisation est réelle et qu’elle est structurée, contrairement aux autres associations.
Le trésorier de l'Organisation nationale des étudiants algériens, Abed Sid Ahmed, figure lui aussi dans la liste des témoins auditionnés ce jeudi. Voici son témoignage : «Un montant de 30 milliards de centimes a été versé sur le compte de l’organisation qui menait aussi un travail caritatif sur le terrain (… ). Cette somme était destinée à l’achat de bus aux étudiants». Le procureur intervient et le confond : «Comment se peut-il que vous meniez aussi des actions caritatives, votre rôle devait s’arrêter à la communauté estudiantine. De plus, il est anormal que des responsables de cette association soient également fonctionnaires au ministère de la Solidarité». Le témoignage de l’ancien directeur du protocole de Ould Abbès, Djelloul Saâdi, s’est limité à un étalage de ses prérogatives durant sa fonction. Des prérogatives qui ne lui offrent aucun droit de regard sur la gestion des fonds du ministère, dit-il, avant d’ajouter : «Toutes les cérémonies organisées par le ministère et durant lesquelles des cadeaux étaient offerts aux personnes aux besoins spécifiques se déroulaient en présence des membres du gouvernement». Lorsque le juge lui demande s’il avait offert des ordinateurs, ce dernier se défend en affirmant n’avoir aucune prérogative pour le faire.
L’affaire des ordinateurs figure parmi les gros points retenus dans le dossier jugé. En 2009, le ministère de la Solidarité était en possession d’un lot de 1 200 ordinateurs destinés aux nouveaux bacheliers. Une partie, 970, ont été remis aux concernés, mais le reste a pris une destination inconnue. Djamel Ould Abbès dit ignorer ce qui s’est passé, qu’il s’agit d’un «complot contre sa personne», mais le juge lui livre les résultats de l’enquête : «Un ordinateur a été offert à l’ancien secrétaire général de la présidence, Rougab, et un autre à l’épouse de l’ancien ambassadeur d’Irak en Algérie…»
Ould Abbès a été aussi confronté à la lecture du témoignage de son ancien collaborateur et secrétaire général du ministère de la Solidarité décédé en pleine enquête sur l’affaire. Le défunt Lakhdari Ali avait livré au juge d’instruction un témoignage qui accablait l’ex-ministre puisqu’ il affirmait que 64 milliards de centimes avaient été utilisés entre 2009 et 2014. Le juge a alors demandé à l’accusé si une partie de cet argent avait servi au financement des campagnes électorales.
Mercredi, cette même question avait suscité des réponses inattendues chez le prévenu, qui avait alors cité le nom du footballeur international Anthar Yahia qui aurait, selon lui, financé le tirage de 500 000 affiches pour les élections législatives de 2017. Le mis en cause a, d’ailleurs, réagi très peu de temps après que ce témoignage eut été livré et rendu public par la presse. Anthar Yahia a démenti totalement le financement de cette opération, affirmant avoir uniquement tourné un clip appelant les Algériens à voter.
Ce démenti n’est pas fait pour arranger les affaires de Djamel Ould Abbès déjà accablé par les résultats de l’enquête menée autour de son dossier.
A. C.



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