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Lourds réquisitoires contre les frères Kouninef Un empire s'effondre

Publié le 13/09/2020
L'Expression" Hasna YACOUB 13-09-2020 Lourds réquisitoires contre les frères Kouninef Un empire s'effondre 18 Ans de prison ferme requis à l'encontre de Réda Kouninef, 15 ans pour ses frères Karim et Tarek. Le procureur a demandé 20 ans pour leur soeur Souad, en fuite à l'étranger. Il a requis la saisie de tous les biens en Algérie et à l'étranger de la famille ainsi que la confiscation de l'ensemble des comptes bancaires. Réda KouninefRéda Kouninef Le procureur général a requis, hier, des peines maximales allant de 10 à 20 ans de prison à l'encontre des frères Kouninef, accusés, notamment de trafic d'influence, blanchiment d'argent, obtention d'indus avantages, détournement de foncier et de concessions, non-respect des engagements contractuels dans la réalisation de projets publics et financement occulte d'un parti politique. Une peine de 18 ans de prison ferme a été requise à l'encontre de Réda Kouninef assortie d'une amende de 8millions DA alors que pour ses frères Karim et Tarek, une peine de 15 ans de prison ferme a été demandée assortie de la même amende pour chacun. Jugée par contumace étant en fuite, la peine maximale de 20 ans de prison a été requise à l'encontre de leur soeur Souad Kouninef pour laquelle le procureur a demandé le maintien du mandat d'arrêt international. 10 ans de prison ferme ont été demandés pour le gérant de la société KouGC, Si Bentahar Kaddour, assortie d'une amende de 2 million DA. À l'encontre des différents cadres de plusieurs ministères, le procureur a demandé des peines allant de 3 à 6 ans de prison ferme assortie d'une amende de 1 million DA pour chacun. Le procureur a enfin requis la peine maximale pour les 45 sociétés des Kouninef dont la société mère KouGC. Dès l'entame de son réquisitoire, le magistrat a affimé que l'affaire que traite le tribunal de Sidi M'hamed offusque par les montants effarants qui y sont mentionnés. Des sommes qui ont fini dans les comptes des 45 sociétés de la famille Kouninef «sous forme de crédits, de marchés accordés dans le cadre de consultations restreintes ou encore grâce à l'effacement de dettes et d'avenants qui rehaussaient les montants des marchés obtenus». Le procureur va affirmer que ce qui a été dévoilé au cours du procès ne représente qu'une infime partie de ce qu'a dévoilé l'enquête préliminaire qui ne manquera sûrement pas de faire l'objet d'autres procédures. 1500 milliards de dettes effacées Allant dans le détail des charges retenues à l'encontre des mis en cause, le représentant du ministère public va évoquer, entre autres, la privatisation de l'ex-société publique Sogédia de production d'huile de table et de ses filiales à Alger et Oran pour mettre en exergue les avantages dont a bénéficié la KouGC dont, notamment l'effacement total des dettes de la société publique. Le procureur avancera au total l'effacement de 1 500 milliards cts de dettes. Il insistera également sur l'absence de pénalité non pas pour le retard dans la réalisation de projets, mais leur non-réalisation. Le non-respect des engagements d'investissements ou encore la longue liste des entreprises inactives qui bénéficiaient de crédits et de concessions, ont également été cités. 30 millions de dollars transférés à l'étranger Le préjudice est énorme et c'est dans la plaidoirie du représentant du Trésor public qu'il sera dévoilé. Insistant sur l'acceptation de la constitution du Trésor comme partie civile en raison du fait que la majorité des crédits ont été accordés par les banques publiques, l'avocat soutient que toutes les activités des prévenus sont «douteuses» et avance un montant de plus de 7 500 milliards cts d'indus avantages. Il estime les crédits injustifiés accordés aux entreprises des Kouninef à plus de 18 600 milliards cts alors que l'argent transféré à l'étranger serait de 30 millions de dollars! En plus de ces montants demandés comme préjudice, l'agent du Trésor public demande la confiscation de l'ensemble des biens des prévenus à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Le port d'Alger et Algérie télécom se sont également constitués partie civile. L'avocat du port demande la préservation de ses droits n'ayant toujours pas évalué le préjudice causé alors que celui d'Algérie télécom exige 500 milliards cts comme préjudice causé dans le contrat avec la société Mobiling des Kouninef. Il s'agit pour rappel du marché des cabines téléphoniques «Horria» avec Algérie télécom qui prévoyait l'installation de ces cabines dans 1 130 communes. Kouninef avait gagné un procès contre Algérie télécom et l'opérateur public a versé 300 milliards cts à KouGC. À préciser que dans la matinée, le tribunal avait entendu Chikhaoui Mohamed, comme témoin. Ex-P-DG à la Sonelgaz, ce dernier a enfoncé les frères Kouninef en affirmant que dans les sept projets obtenus par leur société, il y a eu des dépassements. Il fera part d'avenant pour une réévaluation des projets, de prolongation de délais de réalisations sans aucune pénalité, mais aussi d'engagements complètement non honorés. Ce témoignage va susciter une grande polémique puisque Chikhaoui s'était présenté volontairement au niveau du procureur pour dénoncer des contrats en violation de la réglementation. Il a été entendu par la suite, au cours de l'enquête comme témoin. Ce que les avocats considèrent comme étant contraire à la loi «ou on se présente pour dénoncer ou on est appelé comme témoin» affirme la défense qui a demandé au tribunal de prendre acte. Le bal des plaidoiries de la défense s'est ouvert tard en fin de journée et devra se poursuivre aujourd'hui. Le verdict sera prononcé dans les jours à venir. Hasna YACOUB 13-09-2020
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Lourds réquisitoires contre les frères Kouninef

Un empire s'effondre
18 Ans de prison ferme requis à l'encontre de Réda Kouninef, 15 ans pour ses frères Karim et Tarek. Le procureur a demandé 20 ans pour leur soeur Souad, en fuite à l'étranger. Il a requis la saisie de tous les biens en Algérie et à l'étranger de la famille ainsi que la confiscation de l'ensemble des comptes bancaires.

Réda KouninefRéda Kouninef
Le procureur général a requis, hier, des peines maximales allant de 10 à 20 ans de prison à l'encontre des frères Kouninef, accusés, notamment de trafic d'influence, blanchiment d'argent, obtention d'indus avantages, détournement de foncier et de concessions, non-respect des engagements contractuels dans la réalisation de projets publics et financement occulte d'un parti politique. Une peine de 18 ans de prison ferme a été requise à l'encontre de Réda Kouninef assortie d'une amende de 8millions DA alors que pour ses frères Karim et Tarek, une peine de 15 ans de prison ferme a été demandée assortie de la même amende pour chacun. Jugée par contumace étant en fuite, la peine maximale de 20 ans de prison a été requise à l'encontre de leur soeur Souad Kouninef pour laquelle le procureur a demandé le maintien du mandat d'arrêt international. 10 ans de prison ferme ont été demandés pour le gérant de la société KouGC, Si Bentahar Kaddour, assortie d'une amende de 2 million DA. À l'encontre des différents cadres de plusieurs ministères, le procureur a demandé des peines allant de 3 à 6 ans de prison ferme assortie d'une amende de 1 million DA pour chacun. Le procureur a enfin requis la peine maximale pour les 45 sociétés des Kouninef dont la société mère KouGC. Dès l'entame de son réquisitoire, le magistrat a affimé que l'affaire que traite le tribunal de Sidi M'hamed offusque par les montants effarants qui y sont mentionnés. Des sommes qui ont fini dans les comptes des 45 sociétés de la famille Kouninef «sous forme de crédits, de marchés accordés dans le cadre de consultations restreintes ou encore grâce à l'effacement de dettes et d'avenants qui rehaussaient les montants des marchés obtenus». Le procureur va affirmer que ce qui a été dévoilé au cours du procès ne représente qu'une infime partie de ce qu'a dévoilé l'enquête préliminaire qui ne manquera sûrement pas de faire l'objet d'autres procédures.

1500 milliards de dettes effacées
Allant dans le détail des charges retenues à l'encontre des mis en cause, le représentant du ministère public va évoquer, entre autres, la privatisation de l'ex-société publique Sogédia de production d'huile de table et de ses filiales à Alger et Oran pour mettre en exergue les avantages dont a bénéficié la KouGC dont, notamment l'effacement total des dettes de la société publique. Le procureur avancera au total l'effacement de 1 500 milliards cts de dettes. Il insistera également sur l'absence de pénalité non pas pour le retard dans la réalisation de projets, mais leur non-réalisation. Le non-respect des engagements d'investissements ou encore la longue liste des entreprises inactives qui bénéficiaient de crédits et de concessions, ont également été cités.

30 millions de dollars transférés à l'étranger
Le préjudice est énorme et c'est dans la plaidoirie du représentant du Trésor public qu'il sera dévoilé. Insistant sur l'acceptation de la constitution du Trésor comme partie civile en raison du fait que la majorité des crédits ont été accordés par les banques publiques, l'avocat soutient que toutes les activités des prévenus sont «douteuses» et avance un montant de plus de 7 500 milliards cts d'indus avantages. Il estime les crédits injustifiés accordés aux entreprises des Kouninef à plus de 18 600 milliards cts alors que l'argent transféré à l'étranger serait de 30 millions de dollars! En plus de ces montants demandés comme préjudice, l'agent du Trésor public demande la confiscation de l'ensemble des biens des prévenus à l'intérieur et à l'extérieur du pays. Le port d'Alger et Algérie télécom se sont également constitués partie civile. L'avocat du port demande la préservation de ses droits n'ayant toujours pas évalué le préjudice causé alors que celui d'Algérie télécom exige 500 milliards cts comme préjudice causé dans le contrat avec la société Mobiling des Kouninef. Il s'agit pour rappel du marché des cabines téléphoniques «Horria» avec Algérie télécom qui prévoyait l'installation de ces cabines dans 1 130 communes. Kouninef avait gagné un procès contre Algérie télécom et l'opérateur public a versé 300 milliards cts à KouGC. À préciser que dans la matinée, le tribunal avait entendu Chikhaoui Mohamed, comme témoin. Ex-P-DG à la Sonelgaz, ce dernier a enfoncé les frères Kouninef en affirmant que dans les sept projets obtenus par leur société, il y a eu des dépassements. Il fera part d'avenant pour une réévaluation des projets, de prolongation de délais de réalisations sans aucune pénalité, mais aussi d'engagements complètement non honorés. Ce témoignage va susciter une grande polémique puisque Chikhaoui s'était présenté volontairement au niveau du procureur pour dénoncer des contrats en violation de la réglementation. Il a été entendu par la suite, au cours de l'enquête comme témoin. Ce que les avocats considèrent comme étant contraire à la loi «ou on se présente pour dénoncer ou on est appelé comme témoin» affirme la défense qui a demandé au tribunal de prendre acte. Le bal des plaidoiries de la défense s'est ouvert tard en fin de journée et devra se poursuivre aujourd'hui. Le verdict sera prononcé dans les jours à venir.
Des peines de 10 à 20 ans de prison requises contre les Kouninef: Des milliers de millards de crédits à des entreprises sans activité
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