Vous êtes ici >> Accueil/Annaba Actualités/"Vaccins contre le coronavirus : la campagne débutera le 27 décembr...
Zone Membre
Publicités

"Vaccins contre le coronavirus : la campagne débutera le 27 décembre en France, pour qui ?"

Publié le 27/12/2020
"SANTE magazine""Vaccins contre le coronavirus : la campagne débutera le 27 décembre en France, pour qui ?"Le vaccin Pfizer-BioNTech contre la Covid-19 a été autorisé dans l'Union européenne. Celui de Moderna devrait l'être en janvier. Qu'est-ce qu'un vaccin à ARN messager ? Qui sera vacciné en priorité en France? Que sait-on de l'efficacité des différents vaccins, de leurs effets indésirables ?.
« Actualité précédente
"Comment l’Agence européenne du médicament évalue-t-elle le vaccin de Pfizer ?"
Actualité suivante »
"Le plus dur restera l choix?"

Les Commentaires

"a peu près tous les infos"

Le vaccin Pfizer-BioNTech contre la Covid-19 a été autorisé dans l'Union européenne. Celui de Moderna devrait l'être en janvier. Qu'est-ce qu'un vaccin à ARN messager ? Qui sera vacciné en priorité en France? Que sait-on de l'efficacité des différents vaccins, de leurs effets indésirables ?



Quelles sont les étapes de fabrication d’un vaccin ?


Développement et autorisations de vaccins contre la Covid-19 : où en est-on ?


Quels sont les différents types de vaccins développés contre la Covid-19 ? Comment fonctionnent-ils ?


A-t-on constaté des effets secondaires lors des essais cliniques ?


Comment l'efficacité des vaccins contre la Covid-19 est-elle évaluée ?


Comment la qualité d'un vaccin et sa production sont-elles surveillées ?


Quels vaccins en France ? Quand ?


Comment s’organise la vaccination contre la Covid-19 en France ? Sera-t-elle être obligatoire ?



Les premiers vaccins contre la Covid-19 ont été mis sur le marché un an à peine après la découverte du coronavirus SARS-CoV-2 à l’origine de la pandémie. La piste d'une immunité croisée grâce à d'autres vaccins a été écartée : "Les vaccins spécifiques ont toujours plus de chance d’atteindre une efficacité élevée", indique la Dre Marie-Paule Kieny, vaccinologue, directrice de recherche à l’Inserm et présidente du comité scientifique Vaccin Covid-19.




Quelles sont les étapes de fabrication d’un vaccin ?


Le développement d’un vaccin prend en moyenne une dizaine d’années. "Des prototypes de candidats-vaccins sont mis au point en laboratoire à partir de germes, puis on lance la production pharmaceutique et on réalise les premiers tests sur des animaux. Il faut ensuite obtenir des autorisations réglementaires pour mener des essais cliniques plus vastes sur l’Homme.


Une fois les contrôles satisfaisants, on fait une demande d’enregistrement du vaccin auprès des autorités compétentes (Agence européenne des médicaments pour l’Union européenne par exemple, ou Food and Drug Administration aux Etats-Unis). Viennent ensuite les phases de conditionnement et de livraison aux différents pays qui réaliseront leurs propres contrôles", explique la Dre Kieny.


Phases essais cliniques coronavirus
FermerPhases essais cliniques coronavirus

© Santé Magazine




Ces trois phases d'essais cliniques peuvent être réalisés en parallèle pour chaque candidat-vaccin contre la Covid-19, mais l'extrême rigueur reste de mise. "Tous les critères de sécurité classiques sont respectés et un vaccin présentant des effets secondaires majeurs ne sera pas mis sur le marché", insiste la vaccinologue.







Le fait qu'un vaccin contre la Covid-19 a pu être développé en 12 à 18 mois constitue une première mondiale. Jusqu'alors c’est le vaccin contre les oreillons qui avait été mis au point le plus rapidement (en 4 ans). Il a fallu 7 ans pour développer un vaccin contre la polio, 9 ans pour un vaccin contre la rougeole, 15 ans pour un vaccin contre le HPV (papillomavirus humain), 34 ans pour un vaccin contre la varicelle, et 36 ans plus tard, les chercheurs sont toujours en quête d’un vaccin contre le VIH.


Développement et autorisations de vaccins contre la Covid-19 : où en est-on ?


Selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (17 décembre), 166 vaccins seraient au stade d'évaluation préclinique et 56 candidats-vaccins seraient en phase d’essais cliniques sur l'homme. Ils sont chinois, américains ou européens.



Le vaccin Pfizer-BioNTech autorisé en Europe et dans plusieurs autres pays



Lundi 21 décembre, l'Agence européenne des médicaments (AEM) et la Commission européenne se sont prononcées en faveur de l'utilisation du vaccin Comirnaty à ARNm BNT162b2mis au point par les laboratoires Pfizer-BioNTech. L'AEM a déclaré qu'il n'existait "aucune preuve" permettant d'avancer que le vaccin Pfizer-BioNTech ne protège pas contre la nouvelle souche du coronavirus ( N501Y ), identifiée fin décembre au Royaume-Uni. Les 27 Etats membres de l'Union européenne lanceront leurs campagnes de vaccination le 27 décembre, après validation des autorités sanitaires de chaque pays. En France, la Haute Autorité de santé (HAS) rendra son avis le 24 décembre. Deux injections sont nécessaires.


Plusieurs pays (Canada, Bahreïn, Singapour, Arabie saoudite, Mexique, Etats-Unis, Suisse) avaient déjà autorisé sa mise sur le marché. En Europe, le Royaume-Uni a été le premier pays à lancer une campagne de vaccinationle 8 décembre (sur recommandation de l'Agence indépendante de réglementation des médicaments et des produits de santé britannique) : Margaret Keenan est devenue la première personne au monde (hors essais cliniques) à recevoir un vaccin autorisé contre la Covid-19.


Mi-novembre, c'est par communiqué de presse, après analyse des résultats de leurs essais cliniques de phase III, que les deux laboratoires avaient annoncé que leur candidat-vaccin était efficace à 95 %. Il a fallu attendre le 10 décembre pour que les résultats de ces données cliniques soient validés par une revue scientifique très cotée outre-Atlantique,The New England Journal of medecine (source 1).



Le vaccin du laboratoire Moderna



L'Agence américaine du médicament a été la première à autoriser le 18 décembre la mise sur le marché du vaccin du laboratoire Moderna (vaccin à ARN messager). Quant à l'Agence européenne du médicament, elle rendra sa décision le 6 janvier.


Selon l'analyse préliminaire publiée par lelaboratoire le 16 novembre, ce vaccin serait efficace à 94,5 % . Selon une étude publiée le 3 décembre dans la revue The New England Journal of Medicine, le vaccin confèrerait au moins trois mois d'immunité. Le laboratoire se dit prêt "à produire 20 millions de doses pour la fin 2020, et entre 500 millions et un milliard de doses en 2021".



Le vaccin AstraZeneca



Les résultats des essais cliniques de phase III ont été publiés le 8 décembre dans la prestigieuse revue scientifique The Lancet (source 2). Ils confirment l'efficacité à 70% en moyenne du vaccin des laboratoires AstraZeneca et de l'université d'Oxford (vaccin à protéines virales). Cette efficacité avait été annoncée par les deux laboratories par voie de presse le 23 novembre. L'un des auteurs de l'article souligne toutefois qu'il existe encore peu de données concernant les personnes âgées car ces dernières ont été recrutées plus tardivement dans l'essai. Les résultats publiés dans The Lancet sont en effet des données provisoires provenant d’environ 11 000 participants sur les quelque 24 000 recrutés. AstraZeneca dit avancer rapidement dans la fabrication prévue de 3 milliards de doses, disponibles en 2021.



Le vaccin de Sanofi et de GSK



Les résultats des premiers essais lancés sur l'homme en septembre ont montré une réponse immunitaire inférieure aux attentes, notamment chez les personnes âgées. Une déception qui a conduit les deux laboratoires à annoncer le 10 décembre que leur vaccin ne pourra être prêt que fin 2021.



Le vaccin russe Spoutnik V



Spoutnik V, le controversé vaccin russe développé par le National Research Center for Epidemiology and Microbiology du ministère de la Santé russe (Centre Gamaleya) serait, lui, efficace à 92 %. Selon un communiqué publié le 11 novembre 2020, les premiers résultats se basent sur 40 000 volontaires. "L'analyse statistique de 20 cas confirmés de nouveau coronavirus, cas répartis entre personnes vaccinées et celles ayant reçu le placebo, indique un taux d'efficacité de 92% pour le vaccin Spoutnik V après une second dose", peut-on lire.


Pour rappel, le seuil d'efficacité minimal fixé par l'Organisation mondiale de la Santé est de 50 %.



Qu'en est-il des campagnes de vaccination en Chine et en Russie ?



Face à l'urgence sanitaire, certains pays ont choisi d’inoculer un vaccin à leur population sans attendre les résultats d’essais cliniques de phase III.


C'est notamment le cas de la Russie. Mi-août, Vladimir Poutine affirmait qu'un vaccin serait disponible dès le mois de septembre pour certaines catégories de la population. Interviewé par Europe 1, le 6 octobre 2020, Artem Studennikov, ministre-conseiller de l'ambassade de Russie a ainsi confirmé que "pas mal de gens étaient déjà vaccinés en Russie", dont "plusieurs responsables importants et hauts-fonctionnaires de l'État". Et d'ajouter : "on commence à vacciner tout d'abord les professeurs des universités et des écoles, ainsi que les médecins, à titre bénévole". Le vaccin Spoutnik V devrait être disponible pour l'ensemble de la population "à partir du 1er janvier 2021".


En juin 2020, la Chine a également administré le vaccin de la société CanSinoBIO à de nombreux militaires. Depuis, de nombreuses villes (Yiwu, Shaoxing, Ningbo, etc) ont mis à disposition la vaccin du laboratoire Sinovac Biotech dans le cadre de campagnes de vaccinations d'urgence, notamment pour les personnels soignants ou les personnes voyageant à l'étranger pour le travail.


Quels sont les différents types de vaccins développés contre la Covid-19 ? Comment fonctionnent-ils ?


Chaque vaccin fonctionne selon le même principe : stimuler le système immunitaire de façon à obtenir une réponse ciblée de l’organisme contre un antigène (une substance étrangère d’origine virale, cellulaire ou bactérienne). Le système immunitaire apprend à reconnaître rapidement l'agent étranger pour le combattre plus efficacement par l’intermédiaire de lymphocytes B qui produisent des anticorps spécifiquement dirigés contre l’agent en question. Il existe plusieurs technologies vaccinales qui activent différemment la réponse immunitaire.



Les vaccins vivants atténués ou inactivés



C’est la forme la plus traditionnelle de vaccination (utilisée depuis les années 1880). Il s’agit d’administrer un virus affaibli (non pathogène) ou tué par traitement chimique afin de susciter une réponse immunitaire contre le "vrai" virus, lorsque l’organisme y sera confronté.


De nombreux vaccins utilisent cette approche, notamment le vaccin contre la grippe, le pneumocoque, la coqueluche, le tétanos, la rubéole ou les oreillons. Cette technique demande néanmoins de grandes quantités de virus et beaucoup de temps pour fabriquer les vaccins (6 mois à un an).



Les vaccins sous-unitaires (à protéines virales)



Ce type de vaccin délivre des protéines virales synthétiques aux cellules. Pour rappel, le coronavirus possède des pointes "spicules" à sa surface (des protéines virales), qui lui permettent d’entrer en contact avec les cellules à infecter. Ces dites-pointes sont isolées en laboratoire et reproduites en grand nombre dans une sorte d’"usine" vivante, comme une plante ou une cellule d'insectes. Elles sont ensuite injectées au patient pour faire réagir son système immunitaire afin qu’il apprenne à combattre ces protéines lorsqu’il se trouve à leur contact.


Les vaccins contre l’hépatite B et le papillomavirus reposent notamment sur ce procédé. La production peut se faire à grande échelle, plus rapidement que pour un vaccin atténué ou inactivé. Il arrive toutefois que les protéines n’engendrent pas une réaction suffisante du système immunitaire. Un adjuvant est alors nécessaire pour augmenter leur efficacité.



Les vaccins à vecteurs viraux non répliquants



Cette technique est basée sur l’utilisation d’un virus non pathogène ou peu dangereux pour l’Homme. À la manière d’un cheval de Troie, on injecte un virus atténué conçu pour être inoffensif et véhiculer un gène du SARS-CoV-2 jusque dans les cellules humaines (la plupart du temps un adénovirus). Le système immunitaire apprend ainsi à reconnaître le coronavirus.


Ce mode d’action est plutôt récent, mais a déjà été utilisé pour le vaccin contre Ebola, ou dans le cadre de thérapies géniques. Il implique de produire suffisamment de vecteurs viraux pour pouvoir adresser le fragment à l’intérieur des cellules.


Le risque serait de développer une immunité contre le virus qui transporte le code génétique du SARS-CoV-2.



Les vaccins à ADN ou à ARNm



L’ADN et l’ARNm (ARN messager) d’un virus contiennent des informations génétiques permettant la production de protéines. Le principe des vaccins à ADN ou ARN messager consiste à transformer les cellules humaines en "usines" à protéines.


•Les vaccins à ADN. Concrètement, un fragment d’ADN (plasmide) de virus est injecté dans une cellule humaine. Une fois pris en charge, ce fragment est transcrit sous forme d’ARN qui sert de matrice et permet de produire des protéines spécifiques au virus ciblé. Ces protéines sont ensuite relâchées dans l’organisme, le système immunitaire apprend à les reconnaître et à les combattre.
•Dans le cas du vaccin à ARNm, ce n’est pas l’ADN du virus, mais directement l’ARNm qui est acheminé jusqu’à la cellule par le biais des nanoparticules de lipides. Cette dernière se charge ensuite de produire les protéines habituellement utilisées par le virus pour pénétrer dans notre organisme.








"Ces vaccins ont l'avantage de la rapidité - ils peuvent être rapidement conçus et fabriqués, mais sont tout à fait nouveaux et leur utilisation n’a jamais été approuvée en dehors de la recherche médicale”, précise la Dre Marie-Paule Kieny.


L’inconvénient majeur de cette nouvelle technique est la fragilité de la molécule d’ARN. Pour être correctement conservés, les vaccins à ADN ou à ARNm ont besoin de températures négatives très élevées, -80 °C pour le vaccin développé par les laboratoires Pfizer/BioNTech par exemple. De son côté, Moderna assure que son vaccin "reste stable à -20 °C jusqu'à six mois, à des conditions réfrigérées (2 °C et 8 °C, la température d’un réfrigérateur standard ou d’un frigo médical) jusqu'à 30 jours et à température ambiante jusqu'à 12 heures".



La piste des vaccins muqueux



"D'un point de vue théorique, la meilleure manière d'empêcher la transmission du virus, c’est de susciter une réponse immunitaire au niveau des muqueuses susceptibles d'être en contact avec le virus", indique le Pr Jean-Daniel Lelièvre, membre de la commission technique des vaccinations de la HAS, lors d'une conférence de presse, mardi 1er décembre 2020. Et de préciser que même si des vaccins muqueux contre la Covid-19 (administrés par voie orale ou nasale) sont actuellement en cours de développement, très peu sont disponibles pour d'autres pathologies à l'heure actuelle.




A lire aussi :Covid-19 : des chercheurs américains travaillent sur un spray nasal protecteur

A-t-on constaté des effets secondaires lors des essais cliniques ?


Quelques effets secondaires (attendus) ont été recensés, "comme des douleurs ou un gonflement au niveau du bras, une inflammation au point d’injection, des nausées ou des maux de tête", précise la Dre Marie-Paule Kieny. Des réactions plus "générales" peuvent survenir, comme de la fièvre, un malaise, des douleurs musculaires ou des maux de tête.


Ces effets indésirables apparaissent en grande majorité dans les heures qui suivent l'administration du sérum et disparaissent spontanément en quelques jours. Les vaccins à ARNm seraient notamment plus réactogènes que les vaccins contre la grippe, mais les effets indésirables restent acceptables.



D’autres effets pourront-ils apparaître lorsque les vaccins seront mis sur le marché ?



"Nous n’avons pas assez de recul, mais vraisemblablement oui, à faible, ou très faible fréquence, comme c’est le cas pour d’autres vaccins", soulignait la Dre Kieny lors de notre entretien, en novembre dernier.


Et effectivement, seulement un jour après le lancement de sa campagne de vaccination, les autorités britanniques ont déconseillé le vaccin Pfizer en cas d'antécédents allergiques sévères à un vaccin, à un médicament ou à un aliment. Le 9 décembre, en Angleterre, deux patients ayant reçu le vaccin Pfizer ont manifesté des réactions allergiques graves de type anaphylactique (elles avaient des antécédents d'allergie et de l'adrénaline toujours sur elles).


Pour rappel, une fois le vaccin distribué, la phase IV des essais cliniques, dite de pharmacovigilance, peut s'ouvrir : les patients et médecins sont invités à signaler d'éventuels effets secondaires non répertoriés aux instances concernées (en France, l'Agence nationale de sécurité du médicament).








Faudra-t-il revoir la composition du vaccin chaque année ?

On sait aujourd’hui que le SARS-CoV-2 mute et que son patrimoine génétique est légèrement différent selon les régions du monde. Selon un communiqué publié le 12 octobre 2020 par l’Inserm, "plusieurs dizaines de mutations du SARS-CoV-2 ont déjà été décrites, sans que des conséquences sur l’épidémie aient été mises en évidence".

Faudra-t-il réajuster le vaccin chaque année en fonction des zones géographiques et des souches en circulations ? "Pas forcément, répond la Dre Kieny. À date, en laboratoire, les anticorps induits par les candidats-vaccins semblent avoir la même efficacité vis-à-vis des différentes souches." Si le coronavirus mutait de façon plus importante, les scientifiques envisageraient la possibilité d'adapter le vaccin périodiquement, comme on le fait chaque année pour la grippe saisonnière.



Comment l'efficacité des vaccins contre la Covid-19 est-elle évaluée ?


"On mesure l'efficacité des vaccins grâce à des essais randomisés contrôlés : on compare le nombre de 'cas covid' dans un groupe vacciné par rapport au nombre de 'cas covid' dans un groupe de contrôle (placebo)", explique la Dre Marie-Paule Kieny. Lorsque Moderna indique que son vaccin est efficace à 94,5 %, cela signifie que le risque de tomber malade après avoir été vacciné est de 5,5 % (soit un risque réduit de 94,5 %).



Un type de vaccins semble-t-il plus efficace que d’autres ?



Il est actuellement impossible de savoir quel est le candidat-vaccin le plus efficace. Il apparaît toutefois que plusieurs vaccins pourraient être disponibles en même temps.



Combien de temps les candidats-vaccins contre la Covid-19 sont-ils efficaces ?



Nous n'avons pas encore le recul suffisant pour connaître la durée de protection de ces candidats-vaccins. "Les résultats actuellement disponibles portent seulement sur un temps très court (2 semaines) après la vaccination", nous précisait la Dre Kieny le 18 novembre.



Sont-ils efficaces chez les personnes à risque ?



Plusieurs vaccins ont montré, lors des essais préliminaires, une capacité similaire à induire une réponse immunitaire, quelle que soit la tranche d’âge considérée. "Mais nous attendons encore les données précises concernant l’efficacité des candidats-vaccins sur les différents types de population, notamment sur les personnes âgées", poursuivait la vaccinologue.


L'une des principales interrogations porte en effet sur l'immunosénescence : à mesure que nous prenons de l'âge, notre système immunitaire vieillit et s'affaiblit. De fait, les personnes âgées pourraient être moins réactives aux vaccins. Dans ce cas, il faudrait adapter la stratégie vaccinale et vacciner massivement leurs proches et les personnels soignants.



Les vaccins sont-ils capables d’empêcher la transmission d’une personne à l’autre ?



"On ne sait pas aujourd'hui si les candidats-vaccins protègent uniquement la personne vaccinée contre la Covid-19, ou s'ils empêchent également de transmettre la maladie" (Dre Kieny).


Comment la qualité d'un vaccin et sa production sont-elles surveillées ?


Le contrôle qualité occuperait près de 70 % du temps de production d’un vaccin. Comme indiqué plus haut, chaque étape de fabrication est soumise à de nombreux contrôles relatifs à l’efficacité du vaccin, à sa qualité et à la sécurité du produit (présence de la substance active dans les quantités attendues, pureté, vérification de l’élimination des produits intervenant dans la fabrication, etc).


Les conditions de mise sur le marché des vaccins contre la Covid-19 ont été renforcées. En Europe, chaque lot de vaccins fait désormais l’objet d’un contrôle par l’industriel et par une autorité indépendante via une procédure de libération des lots. Cette procédure consiste à contrôler la qualité de chaque lot de vaccin avant sa mise sur le marché. Si le lot est conforme, un certificat de libération est remis et permet la circulation du lot sur l’ensemble du marché européen.


Quel que soient le(s) futur(s) vaccin(s), des contrôles qualité classiques seront donc effectués sur des échantillons de produits finis, mais également sur des produits en cours de fabrication :


•concernant l’identité du vaccin, autrement l’adéquation du produit fini avec ce qui est attendu ;
• son activité en laboratoire ou chez l’animal ;
•la stabilité de ses composants ;
•et l’absence de contamination par des micro-organismes étrangers.








"Les vaccins contre la Covid-19 ne seront mis à disposition qu'après avoir fait l'objet d'une évaluation scientifique rigoureuse par l'Agence européenne des médicaments, satisfait à toutes les exigences de sécurité établies, et avoir achevé la procédure d'autorisation de mise sur le marché de l'UE", insistait la Direction générale de la santé, contactée par nos soins, mercredi 25 novembre.


Quels vaccins en France ? Quand ?


Le vaccin Comirnaty de Pfizer/BioNTech ayant été autorisé en Europe, les premières vaccinations en France commenceront le 27 décembre mais ne concerneront que quelques dizaines de personnes. Ce lancement reste néanmoins conditionné à l'avis de la HAS, qui se prononcera le 24 décembre. La campagne de vaccination plus massive débutera à partir de la mi-janvier.


D'autres vaccins devraient être disponibles courant 2021. La France a en effet misé sur un portefeuille diversifié de candidats vaccins. Nous avons passé « des précommandes et des premières commandes de vaccins auprès des laboratoires qui développent les candidats qui semblent les plus prometteurs, d’après leurs premiers résultats cliniques et leur capacité à produire à grande échelle. L’objectif est de nous assurer que les Français aient accès aux vaccins une fois ceux-ci autorisés par les autorités compétentes. Il est hors de question de démarrer les vaccinations sans avoir la certitude et les preuves scientifiques que le vaccin est sûr", nous avait confirmé la Direction générale de la santé (DGS).


Trois critères ont été retenus pour sélectionner les candidats vaccins :


•les plus prometteurs scientifiquement,
•les plus avancés dans leurs études cliniques,
•et ceux dont les laboratoires sont prêts à se soumettre à une procédure d'autorisation de mise sur le marché des autorités européennes.




Quels vaccins ont été précommandés ?



L’Union européenne a déjà signé quatre contrats de pré-achat, avec les laboratoires Sanofi-GSK, Janssen/J&J, AstraZeneca et BioNTech-Pfizer, comme nous l'a confirmé la DGS. "Chaque contrat européen porte sur une base entre 200 ou 300 millions de doses, dont la France peut prétendre à 15 %, ce qui correspond à la part de sa population dans la population européenne", précise-t-elle.







"Ainsi, en moyenne, nous avons précommandé environ 30 millions de doses pour chaque vaccin (sachant qu’il faut généralement 2 doses pour vacciner une personne) et nous avons la possibilité si nous le souhaitons de compléter ces premiers pré-achats en activant des options supplémentaires."


Les négociations européennes approchent également d’un stade final avec les laboratoires CureVac et Moderna, la Commission européenne ayant validé ces derniers jours un projet d’accord avec chacune de ces entreprises. "Nous poursuivons également nos échanges avec d’autres porteurs de projets prometteurs", indique la DGS.


La France "disposera d’un potentiel de 200 millions de doses", lesquelles permettront de "vacciner 100 millions de personnes", a indiqué le Premier ministre, Jean Castex, lors d'une conférence de presse, jeudi 3 décembre.


Comment s’organise la vaccination contre la Covid-19 en France ? Sera-t-elle être obligatoire ?


Une "task force" interministérielle travaille activement sur les questions de logistique. En matière de distribution, « la mise sur le marché d’un vaccin conservé à -70 °C est une source évidente de complexité en France comme dans les autres pays d’Europe. Cela nous oblige à prévoir des stratégies de déploiement différentes selon les types de vaccins. Nous avons déjà acheté les matériels nécessaires au stockage de ces vaccins, et travaillons aux schémas logistiques correspondant », nous précise la DGS. 50 "super-congélateurs" pouvant atteindre une température de -80 °C ont ainsi été achetés par le gouvernement, comme l’a précisé le ministre de la Santé lors d’un point presse, jeudi 12 novembre. "Ils seront répartis sur le territoire en fonction de la stratégie vaccinale qui aura été déterminée", ajoute la DGS. Respecter la chaîne du froid depuis le lieu de fabrication des vaccins Comirnaty jusqu'aux centres de vaccination représente un défi logistique majeur.



Quelles personnes prioritaires ? Quel calendrier de vaccination ?



La campagne de vaccination se déroulera en trois phases :


•première phase jusqu'en février : les seniors hébergés en établissements (Ehpad, maisons de retraite), les professionnels de la santé, prioritairement ceux en contact avec des personnes susceptibles d’être infectées par le Sars-Cov-2 ;
•seconde phase (février - mars) : les personnes présentant un facteur de risque lié à l'âge ou à une autre pathologie (comorbidité) ; d'abord les personnes de plus de 75 ans, puis les personnes de 65 à 74 ans, enfin les plus de 50 ans. Poursuite de la vaccination des soignants.
•troisième phase (fin du printemps) : la vaccination ouverte au reste de la population majeure.





A lire aussi :Vaccin contre la Covid-19 : pourquoi les résidents en Ehpad seront-ils prioritaires ?

Les femmes enceintes ne figurent pas dans les populations à vacciner en priorité, la Haute Autorité de santé (HAS) considérant, dans un communiqué du 18 décembre, qu'elles n'ont pas été suffisamment incluses dans les essais cliniques et que les données concernant l'effet d'un vaccin sur la grossesse manquent (source 3).


La vaccination des mineurs contre la Covid-19 est exclue dans un premier temps, a recommandé la HAS (source 4). Dans la mesure où les moins de 18 ans sont moins susceptibles de souffrir de formes graves de la maladie, "les essais cliniques des vaccins n’ont pas suffisamment inclus les mineurs", précisait Daniel Floret, vice-président de la commission technique des vaccinations de la HAS, lors d'une conférence de presse le 30 novembre. L’autorisation de mise sur le marché "ne sera pas délivrée pour les enfants puisqu’il n’y aura encore aucune donnée d’efficacité et surtout de tolérance relative à cette population".


Cette stratégie vaccinale est coordonnée par l’immunologue Alain Fischer (médecin et docteur en biochimie, spécialisé en génétique, en immunologie et en pédiatrie).



Faudra-t-il se faire vacciner si on a déjà été contaminé par le coronavirus ?



Le SARS-CoV-2 semble induire des réponses immunitaires assez brèves, corrélées au degré de sévérité des symptômes : "Une personne asymptomatique présente en général une réponse immunitaire plus faible qu’une personne avec des symptômes légers, qui elle-même développe moins d’anticorps que les patients qui ont dû être admis en réanimation", rappelle la Dre Kieny.


Par précaution, les personnes ayant déjà été infectées par le coronavirus devraient-elles se faire vacciner ? "Pas systématiquement", mais rien ne s’y oppose si elles le souhaitent, estime la Haute Autorité de santé (HAS) (source 3). Elle rappelle que la durée de l’immunité à long terme conférée par la Covid-19 n’est toujours pas connue et que "le nombre de cas publiés de réinfection dument documentés reste pour l’instant faible (une dizaine environ)".


Et d'estimer : "À ce jour, les données ne permettent pas de savoir s’il y a un bénéfice à vacciner les personnes qui ont déjà été infectées par le SARS-CoV-2. D’un autre côté, les données dont on dispose avec un recul moyen de 3 mois montrent qu’il n’y a pas d’effet indésirable grave particulier lorsqu’une personne ayant déjà eu la Covid-19 se fait vacciner". Après consultation de son médecin, un.e patient.e ayant déjà eu la Covid-19 pourrait donc se faire vacciner.



La vaccination pourrait-elle être obligatoire ?



"Je ne rendrai pas la vaccination obligatoire", a assuré le président de la République, mardi 24 novembre, lors d'une allocution télévisée. Et de préciser : "Cette campagne se déroulera de manière claire, transparente, en partageant à chaque étape toutes les informations : ce que nous savons, comme ce que nous ne savons pas". Dans un communiqué publié le 30 novembre, la Haute Autorité de Santé confirme qu'elle ne préconise pas de rendre la vaccination obligatoire à ce stade, "que ce soit pour la population générale ou pour les professionnels de santé".


Et Jean Castex de souligner, jeudi 3 décembre : "il faut que nous soyons le plus nombreux possible. Se faire vacciner c'est aussi protéger les autres, c'est un acte altruiste".



Où pourra-t-on se faire vacciner contre la Covid-19 ?



Les médecins généralistes devront "être au cœur du dispositif" de vaccination, "en particulier les médecins traitants", a indiqué le Premier ministre, Jean Castex, lors de son allocution le 3 décembre. Et d'ajouter : "Cest par l'application d'un maximum d'acteurs de terrains dans les territoires que passera la réussite de la vaccination, a estimé le Premier ministre. Chacun va pouvoir se faire vacciner par un professionnel de santé à côté de chez lui qu'il connait et en qui il a confiance."



Faudra-t-il se faire vacciner tous les ans ?



"Il est encore trop tôt pour répondre à cette question, le SARS-CoV-2 n'ayant émergé que l’année dernière", note le Dr Kieny. À date, on ignore encore si des rappels seront nécessaire, et à quelle fréquence.



Combien pourrait coûter le vaccin ?



La vaccination contre la covid-19 sera gratuite pour tous, a confirmé le Premier ministre, jeudi 3 décembre, lors d'un point presse. Pour s’assurer de sa gratuité, le gouvernement a budgété 1,5 milliard d’euros dans le budget de la Sécurité sociale pour 2021.


Jeudi 17 décembre, Eva De Bleeker, secrétaire d’Etat belge au budget, a divulgué un tableau comparant les montants promis par son gouvernement aux laboratoires pour chacun des six vaccins commandés, avec le prix à l’unité pratiqué dans l’UE. Le tweet a rapidement été effacé, mais des captures d’écran ont été saisies. Les prix varient de 1,78 euro pour le vaccin AstraZeneca, à 14,70 euros (18 dollars US) pour celui de Moderna. La vaccin Pfizer/BioNTech coûterait, lui, 12 euros.



Covax, une initiative pour favoriser l'accès des pays "à revenus faibles" aux vaccins



En septembre 2020, pour garantir un accès équitable aux vaccins, l’Organisation mondiale de la santé a lancé l’initiative Covax en collaboration avec GAVI, l’Alliance du vaccin qui rassemble des pays aisés (notamment la Norvège, le Royaume-Uni, la Chine ou la France), des donateurs privés et des organisations philantropiques (Fondation Bill&Melinda Gates). Objectif : réunir un maximum de fonds pour garantir l'achat et la distribution équitable de futurs vaccins aux pays à "revenus faibles et intermédiaire".







"Le vaccin seul ne mettra pas fin à la pandémie [...] les personnes devront toujours être testées, isolées et soignées, les contacts devront toujours être recherchés et mis en quarantaine, […] les individus devront toujours être prudents", a rappelé le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, le 16 novembre 2020.
Pour ajouter un commentaire, vous devez être membre de notre site !

Identifiez-vous :


Ou Inscrivez-vous gratuitement !

Dernières brèves

Articles similaires