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"Covid-19 : enquête sur Li-Meng Yan, la virologue chinoise qui accuse son pays d'avoir fabriqué le virus"

Publié le 31/12/2020
"Covid-19 : enquête sur Li-Meng Yan, la virologue chinoise qui accuse son pays d'avoir fabriqué le virus" "Anne-Lys Thomas, Cyrine Ben Romdhane, Pierre Zéau 14/11/2020" Li-Meng Yan, le 11 septembre, dans l'émission britannique «Loose Women».
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Les Commentaires

"Le droit de savoir"

CheckNews a retracé le parcours de la brillante scientifique, exilée aux Etats-Unis depuis le 28 avril, qui affirme avoir des preuves que le coronavirus a été fabriqué dans un laboratoire de Wuhan.

Ses anciens proches et collègues la disent manipulée, et mettent en avant son nouvel entourage trumpiste.

Question posée par Gil le 11/11/2020



«Le Parti communiste chinois nous ment sur le virus.» Il est un peu plus de 20 heures, ce 15 septembre à New York, sur la chaîne américaine conservatrice Fox News : une jeune Chinoise présentée comme virologue affirme que le Covid-19 a été créé par les Chinois dans un laboratoire de Wuhan.

Avec aplomb, elle raconte au journaliste que sa vie était en danger en Chine, ce qui l’a forcée à s’exiler aux Etats-Unis.

Le même jour, la scientifique publie un rapport détaillé de 26 pages censé prouver que le coronavirus a été fabriqué dans le laboratoire P4 (laboratoire abritant des micro-organismes extrêmement pathogènes de type 4) de Wuhan.

Diffusé sur le site d’hébergement de recherche scientifique Zenodo, il comptait début novembre plus de 685 000 téléchargements.

«Frankenstein»

Un second rapport, paru début octobre, va plus loin : il évoque une «guerre biologique» préparée par le Parti communiste chinois (PCC).

Dans ses quelques passages télévisés, le discours est le même, répété en boucle : le Parti communiste chinois savait qu’une pandémie se préparait et a même créé de toutes pièces ce nouveau «Frankenstein».

On a, depuis, pu voir le visage de Li-Meng Yan à la télévision espagnole, où elle a répété les mêmes affirmations, ou encore dans le documentaire complotiste Hold-up, sorti cette semaine en France.

Mi-septembre, Twitter a suspendu un compte au nom de Li-Meng Yan, remplacé deux semaines plus tard par un nouveau, qui compte à ce jour près de 60 000 abonnés. En quelques mois, la nouvelle ennemie déclarée du PCC est devenue une figure des conspirationnistes, le témoin censément crédible de leurs thèses.

Le CV de la jeune femme n’a rien de celui d’une affabulatrice.

Li-Meng Yan est bien scientifique.

Née à Qingdao le 14 novembre 1983, elle a étudié la médecine en Chine continentale et obtenu son doctorat en médecine après une thèse portant sur l’effet du propranolol sur la cornée des souris.

Cette chercheuse, qualifiée de «brillante» par un de ses anciens professeurs, s’installe ensuite à Hongkong pour faire son post-doctorat à la Hong Kong School of Public Health.

Mariée en 2014, elle reste indépendante, selon ses proches.

On l'appelle parfois par son nom américain, Scarlett Yan.

En 2019 à Hongkong, alors qu’une immense vague de militants pro-démocratie se soulève, Li-Meng Yan soutient les manifestations, sans pour autant y prendre part. Par prudence.

Depuis sa jeunesse en Chine continentale, elle regrette le «manque de justice et de droits dans le pays», témoigne un proche.

En décembre dernier, à la veille de l’épidémie mondiale, Li-Meng Yan est missionnée par la Hong Kong School of Public Health, où elle est en poste, pour travailler sur le nouveau coronavirus.

Elle y est encadrée par deux des plus grands chercheurs en la matière, Malik Peiris et Leo Poon.

De ses recherches sortiront deux articles scientifiques sur le Sars-COV-2, qu’elle cosigne, publiés dans les prestigieuses revues The Lancet, au mois de mars, et Nature, en mai dernier.

Appels nocturnes

Mais dès janvier, sa vie prend une autre tournure, avec de mystérieux appels téléphoniques.

«Elle a commencé à recevoir des appels à 2 heures du matin qui la terrifiaient, raconte un ami de la chercheuse, à Hongkong.

Elle est devenue très nerveuse.» La jeune femme continue pourtant à prendre les appels à la chaîne, sans rien dire à ses proches.

Qui est au bout du fil ? Plus tard, une fois arrivée sur le sol américain, Li-Meng Yan racontera dans ses interviews avoir été contactée, et aidée, par un contestataire chinois : Lu De.

Ce dernier, surnommé Luther, est un youtubeur installé à New York depuis plusieurs années.

Sur sa chaîne, Lude media, qui compte près de 200 000 abonnés, il tape quotidiennement sur le Parti communiste chinois au travers d’interviews de «whistleblowers» et autres opposants au PCC, dont un des plus féroces, Guo Wen Gui, homme d’affaires chinois exilé aux Etats-Unis et fiché Interpol par Pékin.

Les proches de la scientifique racontent, eux, un travail de sape: «Li-Meng était littéralement harcelée par cet homme et sa clique.

Ils semblaient de plus en plus agressifs.»

Puis tout s’accélère entre mars et début avril.

Selon un proche, on demande une première fois à Scarlett de rejoindre les Etats-Unis, où on lui promet «un emploi à haute responsabilité, proche du gouvernement américain».

La perspective ne laisse pas indifférente la jeune virologue, qui a déjà projeté de partir vivre aux Etats-Unis ou en Australie.

Elle refuse dans un premier temps. «Son visage changeait, elle avait perdu sa joie de vivre, toute son énergie», décrit son entourage.

Le 28 avril, elle se plaint de violentes douleurs au thorax.

Elle se rend à l’hôpital Adventist de Hongkong mais se ravise, et opte finalement pour l’hôpital de son université, plus proche.

C’est la dernière fois que son entourage, famille et amis, voit Li-Meng Yan à Hongkong.

Selon nos informations, la scientifique a eu le temps, avant son départ, de souscrire une assurance-vie aux Etats-Unis, au profit de deux bénéficiaires : sa mère et son mari, à 50-50.

Les proches de la jeune femme savent aussi que le jour de son départ, «une femme est venue avec deux grosses valises devant l’appartement de Li-Meng Yan», nous confie une source proche du dossier, citant un rapport de police.

La scène a été enregistrée par la caméra de l’immeuble.

Sur les dernières images, on voit la virologue sortir de son domicile et partir avec l’inconnue, coiffée d'un chapeau et portant un masque.

La vidéo est actuellement aux mains de la police hongkongaise.

Cette dernière aurait identifié la jeune femme, Annie Lau, sans que cela ne mène les proches de Li-Meng à aucune piste.

Même si on retrouve sur les réseaux sociaux ce même nom, associé à des comptes pro-Trump et anti-PCC, il n’est pas possible de confirmer qu’il s’agit de la même personne.

Dans l’appartement où vit Li-Meng Yan avec son mari, raconte un ami, il ne manquait après sa disparition que les bijoux les plus précieux, son alliance, quelques photos de son mariage… Et il y avait un mot d’amour griffonné sur un tableau noir dans la cuisine.

Selon nos informations, la scientifique a pris le vol CX 882 de Cathay Pacific, à 16 h 48 le 28 avril, pour rejoindre Los Angeles.

Elle est arrivée sur le continent américain à 13 h 58 heure locale, avec quelques minutes de retard.

Neuf heures plus tard, elle était attendue sur le vol UA 1165 de United Airlines pour se rendre à New York.

Pendant les quelques heures qui séparent ces deux vols, elle aurait été prise en charge et interrogée par un agent du FBI, d’après une interview qu’elle a accordée plus tard.

Son père devra cependant attendre deux semaines avant de recevoir un premier appel, d’un numéro qu’il ne connaît pas.

Il lui demande si elle est en sécurité.

«Quelqu’un nous écoute, je te rappelle», lance-t-elle, selon les confidences d’un proche, avant de disparaître à nouveau pour plusieurs jours.

Li-Meng refait surface le 14 mai. Quelques amis communiquent avec elle, mais sans réussir à en savoir plus.

Au moment de son départ, son compte en banque était plein de plus de 400 000 dollars hongkongais d’économies, soit environ 51 000 dollars américains.

En quelques semaines, il a été vidé, rapporte un proche.

Les messages et appels de Li-Meng à son «ancienne vie» s’arrêtent le 17 juillet.

Accessible via son numéro hongkongais, son ancien compte WhatsApp n’a pas été actif depuis cette date.

Rapports scientifiques

C’est à cette période que la jeune scientifique commence à se faire connaître aux Etats-Unis.

Le 10 juillet, elle est invitée pour la première fois sur la chaîne américaine Fox News, dont certains présentateurs soutiennent ouvertement le président Donald Trump.

Lors de cet entretien, elle avance que le gouvernement chinois avait pleinement conscience de la dangerosité du Covid-19, avant même les premières annonces officielles, début janvier.

Deux mois plus tard, le 11 septembre, elle accorde une interview à l’émission Loose Women, diffusée sur la deuxième chaîne britannique ITV.

Elle réaffirme son exil forcé, sous la pression des autorités chinoises, et assure que le Covid-19 «n’est pas d’origine naturelle».

Selon elle, le marché de fruits de mer de Wuhan, souvent cité comme le point de départ de l’épidémie, n’est qu’«un écran de fumée». Cette interview du 11 septembre n’a été relayée que par quelques médias francophones : Valeurs actuelles, I24 ou 20 Minutes Suisse.

Mais c’est son rapport scientifique publié le 15 septembre qui la propulse définitivement sur le devant de la scène. Cosigné par Shu Kang, Jie Guan, Shanchang Hu et Li-Meng Yan, le document affirme que «le virus présente des caractéristiques biologiques incompatibles avec un virus zoonotique naturel», à savoir un virus qui se transmet à l’homme par les animaux, ou vice-versa.

Les auteurs affirment également qu’«en s’appuyant sur des preuves, [ils] constat[ent] une voie synthétique pour le Sars-COV-2, démontrant que la création en laboratoire de ce coronavirus est faisable et peut être accomplie en environ six mois».

Le second rapport, publié le 8 octobre et téléchargé 90 000 fois, prétend révéler «une fraude scientifique organisée à grande échelle».

Pour ce document de 33 pages, mêmes signatures et même format.

Très rapidement, le rapport définit le Sars-COV-2 comme «une arme biologique illimitée» et estime que la pandémie de coronavirus est «une guerre biologique».

Ces publications, aux révélations fracassantes, ne sont pas prises au sérieux par les pairs de Li-Meng Yan.

Pour l’heure, aucune de ses théories n’a recueilli le consensus des scientifiques à l’échelle internationale.

Dès le 11 juillet, l’université de Hongkong s’était ainsi désolidarisée de la virologue chinoise, via un communiqué publié sur son site.

En France, Anne Goffard, professeure de virologie à la faculté de pharmacie de Lille, médecin au CHU de Lille et chercheuse à l’Institut Pasteur, jugeait auprès de Libération, en septembre, qu’«aucune donnée scientifique [n’étayait] cette théorie pour le moment».

Elle assurait que le premier rapport, identique au deuxième sur la méthode, «ne respectait pas les règles d’une publication scientifique».

Mêmes critiques du chercheur au CNRS, Etienne Decroly : «Ce n’est qu’une suite d’hypothèses et les conclusions restent spéculatives», lançait-il, précisant toutefois qu’aucune d’entre elles ne devait être écartée.

Pour rappel, il a fallu attendre plusieurs années avant de connaître précisément l’origine de l’épidémie de Sras de 2002-2004.

Sur les réseaux sociaux, d’autres scientifiques réputés critiquent méthode et fondement des rapports de Li-Meng Yan.

Depuis début novembre, l’idée d’un virus échappé d’un laboratoire de Wuhan refait surface, notamment chez certains scientifiques français, mais sans donner plus de corps à l’hypothèse d’une fabrication par l’homme.

Alors comment cette virologue reconnue, promise à une importante carrière scientifique, a-t-elle pu mener cette guerre et se mettre une partie de ses pairs à dos ? Selon d’anciens collègues, Li-Meng Yan est sous influence.

«Les scientifiques se basent sur des preuves et non sur des rumeurs ou des théories conspirationnistes.

Ce n’est rien d’autre que de la géopolitique», affirme un scientifique qui l’a connue.

Selon cette même source, plus que de s’intéresser à la théorie de Li-Meng Yan, «ce sont les gens qui l’entourent et leurs motivations à faire ce genre de "shows"» qui doit être «dénoncé». A la télévision, «elle ressemble à un robot», note encore un proche qui, par peur de représailles et «pour la sécurité de Li-Meng Yan», préfère, comme les autres, témoigner de façon anonyme.

Trump club

Quel est son nouvel entourage ? C’est mi-mai, peu après son arrivée sur le sol américain, que Li-Meng Yan raconte pour la première fois à l’un de ses amis être en contact avec Guo Wengui.

Comme l’expliquait CheckNews il y a quelques semaines, Guo Wengui est un opposant politique chinois et membre du très sélectif club de Mar-a-Lago de la villa de Donald Trump.

C’est d’ailleurs pour cette raison que le président américain aurait refusé de l’extrader en Chine, rapportaient en 2017 différents médias américains, comme le Wall Street Journal ou le Miami Herald.

Guo Wengui est également très proche – au point de s’appeler mutuellement «maître» – de Steve Bannon, ancien cerveau de l’actuel président des Etats-Unis et ex-directeur de Breitbart News, site d’actualités politiques d’extrême droite et pro-Trump.

Il y a quelques jours, Steve Bannon a été banni de Twitter après un appel à la décapitation visant Anthony Fauci, immunologue de la Maison Blanche, souvent en désaccord avec Donald Trump depuis le début de la pandémie, et Christopher Wray, directeur du FBI.

Guo et Bannon s’affichent ainsi régulièrement ensemble, avançant la thèse d’un «virus chinois», créé par la Chine.

Cette affirmation concernant l’origine du virus s’inscrit dans la continuité de la guerre d’influence que ne cessent de se livrer les deux plus grandes puissances mondiales : la Chine et les Etats-Unis.

Fin mars, le secrétaire d’Etat Mike Pompeo assurait avoir des «preuves immenses» que ce virus avait fuité d’un laboratoire de Wuhan.

Une thèse différente toutefois de celle défendue par Li-Meng Yan, qui parle, elle, de création humaine.

Plus récemment, l’ancien maire de New York, Rudy Giuliani, avocat de Donald Trump et soutien important de ce dernier, accusait le Parti communiste chinois «d’avoir infecté le président américain», tout juste contaminé par le virus.

De l’autre côté du globe, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères en Chine, Zhao Lijian, assurait, au début de l’épidémie, que le virus avait été importé en Chine depuis le continent américain, à l’occasion des Jeux militaires de Wuhan, disputés en octobre 2019.

Dans le cadre de la campagne présidentielle américaine, Donald Trump a régulièrement qualifié son opposant démocrate, désormais président élu, Joe Biden, «d’homme à la merci du PCC».

Touché par le coronavirus, le président américain déclarait, à sa sortie de l’hôpital : «Je ne sais pas si je peux vous le dire, peut-être qu’à un moment donné, je rapporterai la raison exacte pour laquelle le virus est arrivé aux Etats-Unis.»

Des propos repris le 11 octobre dans un tweet par VOG (Voice of Guo Media), le média appartenant à Guo Wengui, avec, en mention, le compte Twitter de la virologue.

C’est donc dans le cadre de cette guerre d’influence que ces deux rapports de Li-Meng Yan ont été publiés.

Et sont présentés comme rattachés à deux entités, qui ne sont ni des universités ni des laboratoires : «the Rule of Law Foundation» et «the Rule of Law Society», respectivement présidées par Steve Bannon et Kyle Bass, homme d’affaires américain proche de l’administration Trump.

Com cadenassée

Sur Internet, ces deux associations, financées par Guo Wengui, affichent pleinement leurs positions anti-PCC.

Quant aux trois autres auteurs des rapports, qui apparaissent aux côtés de Li-Meng Yan (Shu Kang, Jie Guan, Shanchang Hu), ils ne connaissent aucune envolée médiatique.

Et en ligne, ils sont inexistants. L’entourage de la virologue assure qu’ils publient sous pseudonyme, car «ils ont peur du Parti communiste chinois».

Quant à Lu De, opposant farouche au PCC et adepte de la diffusion de fausses informations, qui aurait aidé la virologue à venir aux Etats-Unis, il est également proche de Guo Wengui et le soutient presque quotidiennement.

Une photo diffusée en septembre sur Twitter laisse d’ailleurs apparaître Rudy Giuliani, Lu De, Li-Meng Yan et Steve Bannon.

Sollicité à plusieurs reprises par CheckNews, Lu De a très vite cessé de répondre.

Egalement contacté, l’entourage de Li-Meng Yan n’a pas voulu nous accorder d’entretien avec la virologue.

Seulement quelques messages avec son équipe ont pu être échangés.

Or ces deux numéros – celui de Lu De et celui de «l’équipe» de Li Meng-Yan – ne font qu’un.

Sur la messagerie cryptée Telegram, ce numéro commun laisse même apparaître une photo de profil où l’on voit Lu De.

Ce dernier semble donc gérer entièrement la communication de Li-Meng Yan.

Sur leurs réseaux respectifs et parfois communs, Steve Bannon, Guo Wengui et Lu De déplorent que Li-Meng Yan n’attire pas les beaux yeux de la presse internationale.

En effet, seules des chaînes réputées comme conservatrices, d’extrême droite, ou véhiculant de fausses informations, se sont emparées de ce sujet.

En Europe, une figure importante de l’extrême droite a également relayé les propos de la virologue : Matteo Salvini, sénateur italien, ancien vice-président du Conseil des ministres et secrétaire fédéral de la Ligue du Nord, le 30 septembre dernier.

Malgré de nombreuses sollicitations, aucun entretien n’a cependant pu être accordé à Libération.

Li-Meng Yan, elle, n’aurait donné aucun signe de vie à certains de ses amis les plus proches depuis six mois.

Et le 17 juillet, la virologue chinoise a cessé tout échange avec son ancien entourage.
"vidéo sur Twitter"

Li-Meng Yan: explique!.
"Un scénario tout près"

Pour "Jason Bourne" ay bouzah.
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