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"BOUTEFLIKA ET LES AUTRES… ET NOUS AUTRE"

Publié le 27/01/2021
"LIBERTE"Publié par Mustapha HAMMOUCHE le 27-01-2021 10:30" BOUTEFLIKA ET LES AUTRES… ET NOUS AUTRES"Nous, journalistes, venons de “découvrir”, à la faveur d’une “fuite” touchant une affaire en instruction, que c’est Bouteflika qui a ordonné l’annulation des mandats d’arrêt contre Chakib Khelil, des membres de sa famille et des complices présumés ! Comme si on pouvait penser, jusqu’ici, que quelqu’un d’autre détenait le pouvoir de muter un procureur général et de suspendre un juge d’instruction pour faire évaporer un dossier de justice portant sur une affaire de cent-quatre-vingt-dix-huit millions de dollars de pots-de-vin présumés impliquant Sonatrach et l’ENI sans en référer au président ! Sinon, il faut admettre que Saïd Bouteflika a pris le pouvoir durant six ans, soit sans qu’aucune institution ne s’en rende compte, sans qu’aucune institution ne s’en soit inquiétée ! Cela dit, il faut juste rappeler aux adeptes du “président inconscient” et de “l’entourage qui en a profité pour faire des siennes”, que l’affaire Sonatrach 2 a éclaté en février 2013, alors que Bouteflika n’a eu son malaise et n’a été hospitalisé au Val-de-Grâce qu’à fin avril, plus de deux mois après la médiatisation du scandale. D’ailleurs, c’est lui-même qui, dans un premier temps, a déclaré (la veille de la commémoration de la nationalisation des hydrocarbures, le 24 février 2013) que “ces informations soulèvent notre révolte et réprobation, mais je fais confiance à la justice de notre pays pour tirer au clair l’écheveau de ces informations, pour situer les responsabilités et appliquer avec rigueur et fermeté les sanctions prévues par notre législation”. Le temps de faire baisser l’émotion et de s’en laver les mains... Aujourd’hui, l’affaire Sonatrach n’est qu’une autre affaire de corruption qui n’a d’intérêt que les montants en jeu. Toutes ces affaires ont le même soubassement systémique et ne diffèrent que par le niveau de préjudice respectif. L’activité d’accaparement et de prévarication est inhérente au système qui, d’ailleurs, a été conçu pour cela. Avec le régime Bouteflika, l’embellie financière aidant, cette activité n’a fait que se systématiser ; elle s’est étendue à toutes les institutions, à tous les niveaux, à tout le territoire et même à nos dépendances à l’étranger. Le clan en a fait un liant politique, le fondement des alliances et de la solidarité de régime. La justice fera le travail qu’elle peut faire. Mais pour l’opinion en général et pour la presse en particulier, chercher des coupables et des innocents parmi tout ce beau monde, cela étonne. S’ébahir d’“apprendre” que c’est Bouteflika qui régentait le fonctionnement de son régime et que c’est lui qui a blanchi Khelil, c’est cela qui surprend. Au demeurant, il a bien blanchi les terroristes islamistes, sans conséquence. Ou est-ce que nous ne supportons pas le fait que nous savions, ou qu’au minimum, nous nous en doutions sans faire grand-chose qui nous gêne ? Car même le quidam connaissait la nature prévaricatrice du régime. Mais les raisons de l’emprise sur nous du fait du prince, si exorbitant fût-il, constituent une autre question. Ne faisons pas les ébahis qui, ces vingt dernières années, ne faisaient pas partie de ce pays, et qui viennent de le découvrir et d’y voir un bel objet d’étude ! M. H.
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Les Commentaires

"le mauvais exemple de la corruption! vient toujours d'en haut"


"faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais"

c'est au si simple que ça "si ceux qui sont à la tête sont des voleurs" ils imprègnent tout le reste..."mon chef il vole et pourquoi pas aussi!....je veux aussi avoir une villa piscine et roulait en 4/4...

"La clé de tous les soucis

par Hamid Dahmani"


Généralement une clé, clef ou «meftah», sert à fermer et ouvrir les serrures de portes, de coffres ou de tous autres objets possédant une serrure. Une clé peut aussi servir, selon certaines croyances, à secourir quelqu'un qui est victime d'un malaise quelconque. En effet, on a vu souvent, que lorsqu'une personne est prise de crises de convulsions et qu'il s'affaisse au sol, on court vers lui pour lui mettre une clé dans la main pour qu'il reprenne ses esprits. Il paraît que le phénomène est psychique et qu'il agit positivement, à tous les coups. C'est du moins ce que l'on dit. On dit aussi, que la clé est la solution de tous les problèmes qui nous stressent.

Dans notre esprit, la clé ouvre toutes les issues du bonheur fermées par l'homme. C'est le sésame du plaisir et de la joie sans frontières. Dans un trousseau de clés, on peut trouver les clés de voiture, les clés de la boutique, les clés de la prison, les clés de la morgue, les clés du cabinet ou les clés du bureau. « Bekri », la maman ou la grand-mère, portait la clé de son coffre ou de l'armoire à sa ceinture (tecka) pour éviter que des intrus ne fourrent leurs nez dans ses affaires et ne chapardent quelque chose. Tout le monde a besoin d'une clé pour s'introduire au delà d'une serrure, sauf pour les cambrioleurs qui n'ont que faire d'une banale clé. «Khoudh el meftah ya fellah», est un ancien slogan politique soporifique des années 70, qui a attribué les clés de logements aux fellahs dans des villages agricoles. Il y a une citation qui s'adapte bien à notre ère et qui dit : «au lieu de donner les clés de la ville à un politicien, on ferait mieux de changer les serrures». Prendre la clé des champs, est une autre expression qui signifie, prendre la tangente et se sauver d'un lieu où il est devenu invivable comme dans un enfer. La clé a toujours été un moyen d'accession à un lieu privé ou interdit aux curieux. Le chef d'orchestre, l'homme à la baguette qui dirige la symphonie musicale n'arrête pas de faire des fausses notes et de piétiner les clefs de sol depuis un certain temps. Décidément, il semblerait que la leçon des notes de solfège n'est pas apprise sur le bout des doigts.

Sans les clés de la grande maison qui nous unit, un de ces jours, nous deviendrons, par la force des choses, à notre tour, des étrangers chez nous. Il y a une belle citation de Charlotte Savary, qui dit : «La clef qui ouvre toutes les portes…la confiance». C'est la saison de la belle clémentine, et elle garnit tous les étals des marchés et ses abords, mais à un prix brûlant. Pourtant le fruit de la délicieuse clémentine à une origine oranaise. Le savoir-faire algérien est enfermé à double tour, pour ne pas déborder d'intelligence et de prospérité. Dans un pays fermé à toutes les initiatives, la clé est le symbole de la fermeture. Tandis que sous d'autres cieux qui se montrent du doigt, la clé est le symbole de la liberté et de l'ouverture.

"LE BOUT DU FIL"

par Abdou BENABBOU


Une nette impression de tourner en rond est devenue insistante avec l'étalage sur la voie publique des affaires de malversation, de détournement des biens publics et de trahison. Le plus significatif est que ce sont surtout des magnas arrivistes et de hauts responsables de l'Etat qui sont concernés par ce terrassement spectaculaire jamais entrepris jusqu'ici et qui en même temps suggère l'image d'une bouche d'égout et ses eaux usées débordées. On en vient finalement à remuer un couteau dans la plaie en pointant du doigt celui considéré comme le principal chef d'orchestre de cette affligeante et malodorante mêlée.

Il s'agit bien sûr d'un président de la République que l'on dit déchu sans qu'il le soit réellement et la difficulté de l'aborder frontalement certifie que la grande porte de la justice ne devrait pas rester entrebâillée. Mais plus qu'incriminer un homme et décider de se focaliser sur lui, il est patent de constater que la vraie culpabilité de la létale médication tient plus de la gouvernance et d'une culture pour lesquelles la majorité d'un peuple s'est pliée. C'est de la générale articulation d'un pays dont il doit être question dès lors qu'un pan de nababs politiques voleurs de bœufs a poussé une marge de la société à apprendre à voler des œufs.

On voit bien à travers les accusations mutuelles que s'échangent les hauts responsables du sommet des prétoires qu'un versant de la tragédie, parfois à la limite du risible, un important versant des données est éludé. L'aborder sereinement et avec objectivité aboutirait à décortiquer une longue histoire d'une nation souvent perturbée par des luttes de pouvoir qui ont suivi de successives nuits coloniales. Sans doute que les bonnes adresses du progrès et de l'émancipation ont été flouées par de mauvaises croyances et de contre-vérités. Le règne d'Abdelaziz Bouteflika en est un exemple frappant.

Dans ce vaste méli-mélo fort désagréable, pour se réconcilier avec ce que l'histoire a de plus noble, il restera à espérer que l'on aboutisse à déceler le bout d'un fil rendu sciemment invisible par peur de turbulences et par nécessité de stabilité.

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