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"Le complexe Sider El Hadjar menacé de faillite"

Publié le 27/01/2021
"L'E R" 26 Jan 2021  Annaba "Le complexe Sider El Hadjar menacé de faillite Un géant aux pieds d’argile ?"
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Le complexe sidérurgique d’El Hadjar ploie sous le poids des dettes et des découverts financiers.

Il est en cessation de paiement chronique, ce qui ne date pas d’hier ou d’avant-hier.

Cette situation problématique que certains économistes lient à des pratiques mafieuses, dont le but est d’en finir avec ce monument industriel en le transformant en un tas de ferraille, ne semble pas alerter outre-mesure le ministre de l’Industrie, qui s’est montré étrangement optimiste, en déclarant à la presse, en septembre dernier, que « le complexe, avec ses ressources et ses équipements actuels et à venir, aura un rôle primordial dans le lancement du nouveau plan industriel centré sur une large intégration des ressources nationales et des compétences humaines ».

Au vu des gigantesques problèmes de tout ordre que traîne Sider El Hadjar depuis des années, l’attitude manifestée par Ferhat Aït Ali lors de sa visite à Annaba laisse perplexe.

Ses propos concernant une éventuelle réhabilitation d’une infrastructure menacée par la faillite, dont les installations ont atteint une phase de dégradation irréversible, ne semblent pas avoir convaincu beaucoup de monde, principalement ceux qui ont connu le complexe de l’intérieur et qui ont vécu dans la tourmente pendant l’odieuse campagne, dite de « moralisation de la vie publique », menée durant les années 1990 et qui n’était en vérité que la face apparente d’un vaste plan de démantèlement de tout ce qui pouvait constituer un obstacle devant les appétits grandissants des prédateurs, et à leur tête la mafia du rond à béton.

Messaoud Chettih, ancien PDG de Sider et madame Fadhila Laouar, ancienne directrice du personnel à cette époque, ne sont plus de ce monde pour témoigner de la terrible injustice qui s’est abattue sur eux, ainsi que sur leurs collègues jetés en prison sans preuves de culpabilité.

Derradji Dilmi n’est plus aussi de ce monde pour éclairer le ministre sur les véritables enjeux, qui bloquent la mise sur rails d’une usine emblématique aujourd’hui en état d’agonie.

Mais il trouvera certainement parmi les effectifs encore restants ou partis en retraite, des sidérurgistes capables de l’aiguiller le cas échéant.

Que faut-il donc faire pour en finir avec la mauvaise gestion, le sabotage et les détournements, qui sont une des causes ayant mené le complexe là où il est maintenant ? Annoncer sa fermeture définitive ? Le céder à un ou des repreneurs à des conditions avantageuses pour ces derniers, ou continuer à l’assister financièrement, perpétuant les mêmes méthodes qui ont déjà prouvé leur échec avec les résultats que l’on sait ? Le dossier du complexe Sider d’El Hadjar a certes besoin d’un traitement économique et managérial en première instance ; il n’y a aucun doute là-dessus.

Et ce traitement doit s’inscrire dans le plan de relance économique envisagé, sans négliger pour autant l’impact local et ses ramifications.

Mais le tout doit être porté par une volonté politique claire en mesure de neutraliser une bonne fois pour toutes les conflits périphériques et les querelles claniques, qui ont porté atteinte à l’image de toute une région, dotée pourtant de tous les atouts (naturels et humains) pouvant faire d’elle une des régions les plus prospères du pays.

Mohamed Mebarki



La clé de tous les soucis

par Hamid Dahmani


Généralement une clé, clef ou «meftah», sert à fermer et ouvrir les serrures de portes, de coffres ou de tous autres objets possédant une serrure. Une clé peut aussi servir, selon certaines croyances, à secourir quelqu'un qui est victime d'un malaise quelconque. En effet, on a vu souvent, que lorsqu'une personne est prise de crises de convulsions et qu'il s'affaisse au sol, on court vers lui pour lui mettre une clé dans la main pour qu'il reprenne ses esprits. Il paraît que le phénomène est psychique et qu'il agit positivement, à tous les coups. C'est du moins ce que l'on dit. On dit aussi, que la clé est la solution de tous les problèmes qui nous stressent.

Dans notre esprit, la clé ouvre toutes les issues du bonheur fermées par l'homme. C'est le sésame du plaisir et de la joie sans frontières. Dans un trousseau de clés, on peut trouver les clés de voiture, les clés de la boutique, les clés de la prison, les clés de la morgue, les clés du cabinet ou les clés du bureau. « Bekri », la maman ou la grand-mère, portait la clé de son coffre ou de l'armoire à sa ceinture (tecka) pour éviter que des intrus ne fourrent leurs nez dans ses affaires et ne chapardent quelque chose. Tout le monde a besoin d'une clé pour s'introduire au delà d'une serrure, sauf pour les cambrioleurs qui n'ont que faire d'une banale clé. «Khoudh el meftah ya fellah», est un ancien slogan politique soporifique des années 70, qui a attribué les clés de logements aux fellahs dans des villages agricoles. Il y a une citation qui s'adapte bien à notre ère et qui dit : «au lieu de donner les clés de la ville à un politicien, on ferait mieux de changer les serrures». Prendre la clé des champs, est une autre expression qui signifie, prendre la tangente et se sauver d'un lieu où il est devenu invivable comme dans un enfer. La clé a toujours été un moyen d'accession à un lieu privé ou interdit aux curieux. Le chef d'orchestre, l'homme à la baguette qui dirige la symphonie musicale n'arrête pas de faire des fausses notes et de piétiner les clefs de sol depuis un certain temps. Décidément, il semblerait que la leçon des notes de solfège n'est pas apprise sur le bout des doigts.

Sans les clés de la grande maison qui nous unit, un de ces jours, nous deviendrons, par la force des choses, à notre tour, des étrangers chez nous. Il y a une belle citation de Charlotte Savary, qui dit : «La clef qui ouvre toutes les portes…la confiance». C'est la saison de la belle clémentine, et elle garnit tous les étals des marchés et ses abords, mais à un prix brûlant. Pourtant le fruit de la délicieuse clémentine à une origine oranaise. Le savoir-faire algérien est enfermé à double tour, pour ne pas déborder d'intelligence et de prospérité. Dans un pays fermé à toutes les initiatives, la clé est le symbole de la fermeture. Tandis que sous d'autres cieux qui se montrent du doigt, la clé est le symbole de la liberté et de l'ouverture.
"au lieu de donner les clés de la ville à un politicien, on ferait mieux de changer les serrures».

LE BOUT DU FIL

par Abdou BENABBOU


Une nette impression de tourner en rond est devenue insistante avec l'étalage sur la voie publique des affaires de malversation, de détournement des biens publics et de trahison. Le plus significatif est que ce sont surtout des magnas arrivistes et de hauts responsables de l'Etat qui sont concernés par ce terrassement spectaculaire jamais entrepris jusqu'ici et qui en même temps suggère l'image d'une bouche d'égout et ses eaux usées débordées. On en vient finalement à remuer un couteau dans la plaie en pointant du doigt celui considéré comme le principal chef d'orchestre de cette affligeante et malodorante mêlée.

Il s'agit bien sûr d'un président de la République que l'on dit déchu sans qu'il le soit réellement et la difficulté de l'aborder frontalement certifie que la grande porte de la justice ne devrait pas rester entrebâillée. Mais plus qu'incriminer un homme et décider de se focaliser sur lui, il est patent de constater que la vraie culpabilité de la létale médication tient plus de la gouvernance et d'une culture pour lesquelles la majorité d'un peuple s'est pliée. C'est de la générale articulation d'un pays dont il doit être question dès lors qu'un pan de nababs politiques voleurs de bœufs a poussé une marge de la société à apprendre à voler des œufs.

On voit bien à travers les accusations mutuelles que s'échangent les hauts responsables du sommet des prétoires qu'un versant de la tragédie, parfois à la limite du risible, un important versant des données est éludé. L'aborder sereinement et avec objectivité aboutirait à décortiquer une longue histoire d'une nation souvent perturbée par des luttes de pouvoir qui ont suivi de successives nuits coloniales. Sans doute que les bonnes adresses du progrès et de l'émancipation ont été flouées par de mauvaises croyances et de contre-vérités. Le règne d'Abdelaziz Bouteflika en est un exemple frappant.

Dans ce vaste méli-mélo fort désagréable, pour se réconcilier avec ce que l'histoire a de plus noble, il restera à espérer que l'on aboutisse à déceler le bout d'un fil rendu sciemment invisible par peur de turbulences et par nécessité de stabilité.

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