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"Les rentiers cachés de la République"

Publié le 10/03/2021
"10/03/2021"Ils sont des milliers à bénéficier d'une retraite dorée Les rentiers cachés de la République"Les parlementaires comme les ministres ou encore les walis et bien d'autres ont, tous, droit à ce régime spécial de retraite.
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Les Commentaires

En Algérie, il existe des retraités privilégiés. Une situation héritée des années 80 qui ne devrait pas exister dans l'Algérie nouvelle. Pour s'en convaincre, il suffit de suivre la polémique qu'ont créée les révélations du sénateur du FLN en parlant des «salaires à vie» des 192 ex-membres du Conseil national de transition (1994-1997), instance désignée pour pallier l'absence d'un Parlement dissous en 1992. Lors d'une émission télévisée, Abdelouaheb Benzaïm, a expliqué que les anciens membres du CNT bénéficiaient d'un «salaire à vie» de 400000 DA.
Le sénateur a déclaré que la mission de ces membres «était peut-être difficile, avec la guerre civile» mais qu'ils avaient «voté une loi leur permettant, après 3 ans d'exercice, de prendre leur salaire à vie, avec les augmentations successives». «Ils ont des cartes d'anciens députés et bénéficient des services fournis par l'APN», a ajouté Benzaïm. Piqués à vif, d'anciens membres du CNT, cités nommément par le parlementaire, n'ont pas manqué de lui répondre. L'avocate et présidente de l'UCP, Me Zoubida Assoul, a affirmé que «la retraite des membres du CNT tourne autour de 230000 à 240000 DA». «Les retraites sont régies par la loi», a-t-elle rappelé avant de se demander «Avons-nous volé?». Mme Assoul a décidé de déposer plainte contre Benzaïm. Ce dernier va, quant à lui, déposer plainte contre Soufiane Djilali qui, également cité par le sénateur, s'en est pris violemment au parlementaire, l'accusant d'avoir bénéficié de biens immobiliers dans une wilaya. Le président de Jil Jadid a même donné un cachet politique à cette polémique en qualifiant de «pas innocents» les propos du sénateur FLN. Même Abdelkader Bengrina a pris part à la controverse. Ex- membre du CNT, le président d'El Bina a juste déclaré qu'il touchait un salaire de 55000 DA lorsqu'il siégeait dans cette instance de transition.
Il a démenti les 400000 dinars mais reconnu une «retraite» d'ex-membre du CNT. La différence entre les 400000 DA révélés et les 260000 DA perçus comme indemnités a été expliqué par le sénateur qui a précisé que les ex- membres du CNT, tout comme les députés, coûtaient 40 millions de centimes par mois à l'Etat dont
26 millions nets, le reste étant versé dans les caisses de la sécurité sociale. Quant à l'interrogation de Zoubida Assoul «avons-nous volé?», il est clair que la réponse est négative car il existe bien des articles de loi qui accordent non seulement aux 192 ex-membres du CNT, mais à des dizaines de milliers de cadres supérieurs de l'Etat, ce droit de bénéficier d'une retraite dorée. La raison, leur affiliation à un fonds spécial de retraite (FSR). Ce fonds a vu le jour dans les années 80 pour les membres de la direction politique du FLN et des anciens présidents du GPRA. Vingt ans de travail dont 10 en poste supérieur suffisent à l'ouverture du droit à une pension d'ancienneté sans condition d'âge selon un décret de 1983. En 2014, une instruction interministérielle, a allongé la liste des membres du FSR intégrant tout cadre de rang égal ou supérieur à sous-directeur d'administration centrale. Si au début, il suffisait de cumuler les années dans une fonction sans aucune condition d'âge pour partir à la retraite, actuellement, certaines conditions ont été introduites, mais de nombreux privilèges sont maintenus. Les parlementaires comme les ministres ou encore les walis et bien d'autres ont, tous, droit à ce régime spécial. Le parlementaire qui fait un seul mandat peut même additionner une cotisation de 15 ans dans une autre caisse du régime général et prétendre à une retraite, à vie, équivalant à l'indemnité principale d'un député en poste car la rémunération augmente en fonction de la hausse de l'indemnité du poste occupé. Outre les pensions, ces retraités peuvent même prétendre à un autre privilège: en cas de nomination à une nouvelle fonction, ils peuvent garder une pension de retraite et bénéficier, en plus, de 40% du salaire du nouveau poste qu'ils occupent. Ne s'agit-il pas là de privilégiés de la République? Lorsqu'un membre de l'ex- CNT qui avait 25 ans à l'époque, devient 3 ans après, retraité à vie, n'y a-t-il pas là quelque chose qui ne tourne pas rond? Que dire de tous ces hauts cadres qui optent pour le travail libéral, une fois que les 10 ans garantissant la retraite sont terminés? L'inégalité est flagrante lorsqu'on sait que les retraites du régime général, celles accordées aux citoyens anodins, ne sont pas indexées aux revalorisations du salaire du poste occupé contrairement à celle du cadre supérieur. Il y a aussi cette condition d'âge imposée aux millions de travailleurs algériens qui ne peuvent percevoir leur pension, alors qu'ils ont honoré les 32 ans de cotisations, qu'à l'âge minimal de 60 ans.
Dans la nouvelle Algérie, cette retraite à deux vitesses doit absolument être revue. Mais pas seulement, les choses doivent se faire dans la transparence la plus totale car avec, le FSR, les informations se collectent au compte-gouttes. Il s'agit pourtant d'un fonds spécial et non pas d'un fonds secret!
Hasna YACOUB
bababababababa....dégouté de l'abus de pouvoir.
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