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"Des pays occidentaux veulent accaparer l'argent de la «issaba» à l'étranger"

Publié le 11/03/2021
"11/03/2021"Des pays occidentaux veulent accaparer l'argent de la «issaba» à l'étranger" Le festin des prédateurs Le président Tebboune avait fait du principe de la récupération des fonds volés son cheval de bataille lors de la campagne présidentielle de décembre 2019.
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L'Algérie veut accélérer la récupération de l'argent détourné vers l'étranger, mais fait face à une certaine réticence. États peu coopérants, procédures très lourdes, absence de politique performante, etc. Deux ans après la chute du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, tout concourt au faible recouvrement des avoirs détournés par les privilégiés de l'ancien système. Une véritable «cleptocratie» organisée par les proches de l'ancien chef de l'Etat, qui avaient fait main basse sur l'économie nationale et ainsi détourné plusieurs milliards de dollars durant 20 ans de règne sans partage. Certes, des commissions rogatoires ont été adressées à plusieurs pays. Mais nombre d'États se sont montrés peu enclins à collaborer.
D'ailleurs, des États de l'Union européenne, rien ou presque n'a retraversé la Méditerranée. Un état de fait que vient de dénoncer le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Belkacem Zeghmati. «En dépit des résultats positifs réalisés dans le cadre de la mise en oeuvre des deux conventions onusiennes pertinentes, il est regrettable de voir encore des barrières se dresser devant le recouvrement d'avoirs», a indiqué Belkacem Zeghmati, dans son intervention au 14e Congrès des Nations unies pour la prévention du crime et la justice pénale, qui se tient à Kyoto (Japon). Devant cette réticence, Belkacem Zeghmati a réitéré l'appel lancé par l'Algérie en direction de «tous les Etats membres, pour l'application de leurs engagements internationaux et à une intensification des efforts pour faciliter le recouvrement des avoirs». Notant l'importance de «recouvrer les avoirs, sans condition, dans le strict respect des droits souverains des Etats», Belkacem Zeghmati indique que «l'Algérie affirme que l'administration, la gestion et l'utilisation des avoirs recouvrés relèvent, en premier lieu, de la responsabilité de l'Etat demandeur». Allusion faite à certains pays européens et du Golfe qui évoquent la complexité des procédures, l'absence de mainmise des Etats sur les comptes des personnes suspectées et la production de preuves sur l'origine criminelle des fonds et biens détournés. Des avoirs dont l'Algérie a le plus besoin, en cette période de disette. Des détournements estimés, selon l'Association algérienne de lutte contre la corruption, à 60 milliards de dollars entre 2015 et 2019 et de 300 à 350 milliards de dollars, selon Abdelhak Lamiri, docteur en économie. Dans une intervention au quotidien algérien El Watan, en 2015, Ali Benouari, ancien ministre algérien du Trésor, avait affirmé que «les estimations des fonds placés à l'étranger, liés à la corruption et à la surfacturation, dépasseraient les 100 milliards de dollars depuis le début des années 2000, tandis que les fortunes algériennes établies à l'étranger seraient de près de 200 milliards de dollars». La traque des biens mal acquis à l'étranger, par des hommes d'affaires et politiques, liés à l'ancien régime, fait partie des principaux engagements électoraux du président Abdelmadjid Tebboune. Une question de principe, parce que considérée comme un levier réparateur des dommages sociaux causés, par la corruption, à l'économie nationale et au moral du peuple. Néanmoins, force est de reconnaître que rien n'indique que cette stratégie, visant à rapatrier les fonds détournés, est mise en route.
Le mécanisme pour récupérer les fonds détournés à l'étranger, devant être mis en place par le ministère de la Justice, demeure toujours un voeu pieux. Alors que l'urgence est d'engager des négociations avec les autorités politiques des pays où est placée la plus grande partie de ces avoirs, afin d'obtenir leur gel, d'autant que les procédures de recouvrement des avoirs, et en dépit des initiatives et des obligations imposées, par les conventions internationales aux Etats, sont très complexes. Une chose est certaine: un long processus attend la justice algérienne pour mettre en pratique la démarche de récupération des avoirs volés. Encore faut-il commencer!


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