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"Le verrou des archives saute"

Publié le 13/03/2021
"13/03/2021"Le verrou des archives saute"Emmanuel Macron qui fait de la guerre d'Algérie, le défi mémoriel de son quinquennat, espère bien s'imposer en artisan de la réconciliation algéro-française.
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Près de 60 ans après l'indépendance de l'Algérie, la question des archives qui est une question majeure du contentieux historique entre l'Algérie et la France, va trouver son épilogue.

Emmanuel Macron a annoncé, hier, sa décision de faciliter l'accès aux archives classifiées de plus de 50 ans, notamment celles sur la guerre d'Algérie, comme le préconisait le rapport de l'historien Benjamin Stora.

Mais il faut rappeler que le président français n'est pas à sa première annonce.

Après son affirmation que «la colonisation est un crime contre l'humanité», pendant la campagne présidentielle, le président Macron a reconnu les responsabilités de l'Etat dans la torture et les disparitions pendant la révolution de 1954.

Entre les deux, le président Macron a promis, en décembre 2017, l'ouverture proche du chantier des archives.

En septembre 2018 et alors qu'il se trouvait chez Josette Audin, il avait annoncé l'ouverture des archives concernant tous les disparus de la guerre d'Algérie.

Il avait même précisé qu'il s'agit des disparus civils et militaires, français comme algériens.

Mais depuis, force est de constater que c'est l'inverse qui s'est produit.

Le secrétariat général de la Défense et de la Sécurité nationale (Sgdsn) a décidé de serrer les boulons en réactivant l'article 63 de l'instruction générale interministérielle IGI-1300 prise en 2011, un texte supérieur à la loi de 2008 et qui ne permettait plus l'accessibilité aux documents après 50 ans.

La nouvelle version de l'IG1300 exigeait que les documents classés «confidentiel», «secret» et «très secret» soient déclassifiés page par page avant consultation.

Un travail titanesque qui décourage toute velléité d'ouvrir ces archives.

C'est ce qui a justifié les actions menées contre cette instruction contraire à la loi: tribunes, pétitions et même recours en Conseil d'État, provenant d'associations, d'historiens et d'archivistes.

Et alors que la lutte continuait pour contrecarrer le poids de l'État «profond» et le travail en sourdine des gardiens d'une histoire officielle contredisant, dans les faits, la loi et les annonces publiques des plus hautes autorités de la République française, Emmanuel Macron «récidive» en annonçant, une nouvelle fois l'ouverture des archives classifiées de plus de 50 ans.

Cette fois, le président s'appuie sur un rapport d'un historien chargé officiellement par la République de travailler sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d'Algérie en vue de favoriser la réconciliation entre les deux peuples.

Cet énième pas que vient de faire le président français en faveur de l'apaisement des mémoires entre les deux pays était prévisible.

Emmanuel Macron qui fait de la guerre d'Algérie, le défi mémoriel de son quinquennat, espère bien s'imposer en artisan de la réconciliation algéro-française.

Avec cette décision d'ouvrir les archives et si elle vient réellement à être appliquée, un pas de géant aura été fait. Car, l'enjeu des archives est autant politique, historique que citoyen.

Les archives conservent les traces d'histoires individuelles qui hantent, aujourd'hui encore, les familles.

Elles recèlent des preuves précieuses, comme celles qui sont nécessaires à l'acquisition de droits divers.

Mais les archives servent surtout à l'écriture de l'histoire de la colonisation en Algérie.

Elles vont permettre de dévoiler l'horreur vécue par les Algériens durant les 132 ans de privation de leur liberté.

La conclusion est donc sans appel: la récupération de toutes les archives est le premier pas qui pourrait ouvrir la porte à une démarche de réconciliation des mémoires.

Emmanuel Macron devra donc veiller à faire appliquer ses décisions.

Hasna YACOUB
"Certes beaucoup reste à faire?"

Mais la volonté est là de la part du président français Emmanuel Macron...il faut arriver a se réconcilier comme l'on fait la France avec l'Allemagne.
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