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lorsque notre avion a atterri à Alger, j'ai pleuré

Publié le 06/06/2021
«Lorsque notre avion a atterri à Alger, j’ai pleuré»
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Le témoignage accablant d’une Algérienne sur les conditions du confinement sanitaire suscite une énorme polémi

Les Commentaires

Témoignage recueilli par
Amine Bouali
N
awel, qui vit en France de
puis des années, figurait
parmi les trois cent-dix
(310) heureux passagers qui sont
arrivés, ce mardi 1
er
juin, en milieu
d’après-midi, à l’Aéroport ‘Houari
Boumédiène’ d’Alger, après avoir
pris, deux heures et demie plus
tôt, le premier vol d’Air Algérie reliant Paris à la capitale algérienne,
après la réouverture partielle des
frontières aériennes, décidée récemment par le gouvernement.
Cette reprise des vols internationaux, à partir et vers l’Algérie, obéit
néanmoins à des conditions sanitaires strictes imposées par la pandémie du Covid-19. Pour les lecteurs du ‘Quotidien d’Oran’, Nawel
a accepté de raconter son retour au
pays natal (pour des motifs familiaux impérieux, en ce qui la concerne) après deux longues années
loin des siens.
«Tout a commencé pour moi,
nous dit-elle, le jour de l’Aïd El-Fitr.
Le président de la République avait
annoncé, ce jour-là, la réouverture
des frontières algériennes à partir du
1
er
juin 2021. Depuis lors, ma famille et moi n’avions pas cessé de
suivre toutes les actualités et les annonces officielles liées à cette réouverture des frontières. Quant à moi,
je suis allée aussitôt me renseigner
au Consulat général algérien à Paris. Sur place, on m’a confirmé qu’il
s’agissait bien de vols commerciaux
et que les achats des billets allaient
s’effectuer à l’agence d’Air Algérie.
Immédiatement, j’ai tenté de joindre cette compagnie par les trois
moyens qui s’offraient à moi : en
agence, par téléphone et sur Internet. L’agence Air Algérie de ParisOpéra n’avait pas encore rouvert ses
portes. Leur téléphone restait injoignable également. Et sur Internet,
aucune place n’était disponible. Jusqu’à ce jour du 31 mai dernier, vers
12h30, où j’ai consulté pour la énième fois le site d’Air Algérie et, à ma
grande surprise, j’ai trouvé des places disponibles sur le vol Paris-Alger du lendemain 1
er
juin. Je me suis
empressée alors de réserver mon
billet puis d’aller effectuer un test
PCR, car un test PCR négatif est
obligatoire pour pouvoir embarquer
sur ce vol Paris-Alger, tant convoité. Ce mardi 1
er
juin, je me suis levée tôt et vers 10h, j’étais à l’Aéroport d’Orly-4, alors que nous ne devions décoller que vers 14h. L’accès à l’aérogare n’était autorisé que
pour les passagers qui présentaient,
à l’entrée, en plus de leur passeport,
un billet d’avion. Des Algériens qui
n’avaient pas pu obtenir ce précieux
sésame attendaient malgré tout, dehors, en espérant je ne sais quel miracle ! Tous les Algériens autour de
moi semblaient heureux de rentrer
au pays. On savait que le port d’un
masque chirurgical à bord de l’avion était obligatoire, y compris pour
les enfants à partir de l’âge de 11
ans. Nous avons finalement décollé avec une heure de retard. Les procédures d’enregistrement et d’embarquement étaient pareilles que
lors des vols habituels d’avant la
pandémie, si on excepte le test PCR,
désormais obligatoire avant de traTémoignage recueilli par
Amine Bouali
N
awel, qui vit en France de
puis des années, figurait
parmi les trois cent-dix
(310) heureux passagers qui sont
arrivés, ce mardi 1
er
juin, en milieu
d’après-midi, à l’Aéroport ‘Houari
Boumédiène’ d’Alger, après avoir
pris, deux heures et demie plus
tôt, le premier vol d’Air Algérie reliant Paris à la capitale algérienne,
après la réouverture partielle des
frontières aériennes, décidée récemment par le gouvernement.
Cette reprise des vols internationaux, à partir et vers l’Algérie, obéit
néanmoins à des conditions sanitaires strictes imposées par la pandémie du Covid-19. Pour les lecteurs du ‘Quotidien d’Oran’, Nawel
a accepté de raconter son retour au
pays natal (pour des motifs familiaux impérieux, en ce qui la concerne) après deux longues années
loin des siens.
«Tout a commencé pour moi,
nous dit-elle, le jour de l’Aïd El-Fitr.
Le président de la République avait
annoncé, ce jour-là, la réouverture
des frontières algériennes à partir du
1
er
juin 2021. Depuis lors, ma famille et moi n’avions pas cessé de
suivre toutes les actualités et les annonces officielles liées à cette réouverture des frontières. Quant à moi,
je suis allée aussitôt me renseigner
au Consulat général algérien à Paris. Sur place, on m’a confirmé qu’il
s’agissait bien de vols commerciaux
et que les achats des billets allaient
s’effectuer à l’agence d’Air Algérie.
Immédiatement, j’ai tenté de joindre cette compagnie par les trois
moyens qui s’offraient à moi : en
agence, par téléphone et sur Internet. L’agence Air Algérie de ParisOpéra n’avait pas encore rouvert ses
portes. Leur téléphone restait injoignable également. Et sur Internet,
aucune place n’était disponible. Jusqu’à ce jour du 31 mai dernier, vers
12h30, où j’ai consulté pour la énième fois le site d’Air Algérie et, à ma
grande surprise, j’ai trouvé des places disponibles sur le vol Paris-Alger du lendemain 1
er
juin. Je me suis
empressée alors de réserver mon
billet puis d’aller effectuer un test
PCR, car un test PCR négatif est
obligatoire pour pouvoir embarquer
sur ce vol Paris-Alger, tant convoité. Ce mardi 1
er
juin, je me suis levée tôt et vers 10h, j’étais à l’Aéroport d’Orly-4, alors que nous ne devions décoller que vers 14h. L’accès à l’aérogare n’était autorisé que
pour les passagers qui présentaient,
à l’entrée, en plus de leur passeport,
un billet d’avion. Des Algériens qui
n’avaient pas pu obtenir ce précieux
sésame attendaient malgré tout, dehors, en espérant je ne sais quel miracle ! Tous les Algériens autour de
moi semblaient heureux de rentrer
au pays. On savait que le port d’un
masque chirurgical à bord de l’avion était obligatoire, y compris pour
les enfants à partir de l’âge de 11
ans. Nous avons finalement décollé avec une heure de retard. Les procédures d’enregistrement et d’embarquement étaient pareilles que
lors des vols habituels d’avant la
pandémie, si on excepte le test PCR,
désormais obligatoire avant de traverser une frontière. Beaucoup de
journalistes algériens et français
couvraient l’événement à mon
grand étonnement. Des officiels algériens étaient également présents
aux côtés du personnel d’Air Algérie. Notre vol s’est passé sans encombre et durant le trajet, des repas nous furent servis dans des boites individuelles hermétiques, préparées à l’avance et que les
stewards venaient ensuite récupérer fermées, et non plus sur des plateaux comme avant la Covid-19.
Lorsque l’avion d’Air Algérie a atterri enfin à Alger, vers 16h10, beaucoup de passagers ont applaudi,
poussé des youyous ou pleuré
d’émotion. Dans l’aérogare, il y
avait, à côté des membres des services de Sécurité et des Douanes,
un personnel médical muni de caméras thermiques qui prenait les
températures des voyageurs au fur
et à mesure de leur passage. Au contrôle de police, nos tests PCR ont
de nouveau été vérifiés par la PAF.
Nous avons mis environ 40 minutes pour passer le contrôle de police et récupérer nos bagages. A la
sortie de l’Aéroport, la Gendarmerie nationale était mobilisée pour
nous accompagner sur notre lieu de
confinement, après avoir confisquée nos passeports momentanément. Puis nous sommes montés
dans des autobus réservés pour l’occasion. Nous étions 18 passagers
par bus. Après un temps d’attente
qui a duré presque une heure (Nous
n’avions pas le droit de sortir du bus.
Une vieille dame assise près de moi
a fait un malaise. Un médecin est
venu la voir, l’a fait descendre du
bus puis elle est remontée quand
elle s’est sentie un peu mieux) les
autobus ont démarré, escortés par
la Gendarmerie nationale en direction de l’hôtel ‘Mazafran’ à Zeralda.
Je pense qu’ils ont procédé à des
contrôles. A un certain moment,
des agents sont venus vérifier si un
des passagers venus de Paris était
bien avec nous dans le bus.
La veille de notre départ d’Orly,
j’avais appris en regardant les informations à la Télévision algérienne,
que notre confinement allait se dérouler dans un des trois hôtels de la
banlieue d’Alger, à savoir ‘Résidence Marina’, ‘Hôtel Mazafran’ ou ‘Résidence du port’, mais je n’ai su qu’à
la dernière minute dans quel hôtel
j’allais être confinée personnellement. Vers 19 h, nous sommes enfin arrivés à l’hôtel ‘Mazafran’. A
l’entrée, on a, de nouveau, pris notre température. Un médecin et une
infirmière étaient présents. Nos bagages ont été descendus du bus par
le personnel de l’hôtel puis on nous
a attribué nos chambres. La gendarmerie est présente 24h/24 à l’entrée
de l’hôtel pour s’assurer qu’aucun
voyageur ne puisse sortir avant la
fin de son confinement.
La vie à Mazafran se déroule normalement, les espaces communs
sont accessibles et les repas sont pris
dans les salles du restaurant de l’hôtel. On se met à table et ce sont les
serveurs qui viennent nous servir.
Les prix des repas sont compris dans
le forfait que les voyageurs ont déboursé avant leur départ de Paris.
Moi j’ai payé mon voyage 576
euros pour un aller simple. J’ai pris
mon billet à la va-vite, je n’ai pas
eu assez de temps pour planifier
mon retour. Les deux jours qui ont
suivi notre arrivée à Mazafran, il y a
eu davantage de monde à notre
hôtel car d’autres voyageurs venant
de Paris nous ont rejoints. Côté organisation, je trouve que ça se passe plutôt bien. Je sais que c’est un
confinement et non pas des vacances ! Sinon « rik chayef !», les Algériens, quand ils sont en groupe : en
un tour de main, des centaines de
mégots de cigarette par terre !
La plupart des Algériens qui ont
accepté de rentrer sous les conditions draconiennes actuelles (prix
élevé, confinement obligatoire, etc.)
avaient un besoin urgent de le faire. Certains confient qu’ils ont laissé leurs enfants au pays, d’autres
qu’ils sont allés en France pour se
soigner et qu’ils y ont été bloqués,
d’autres qu’ils ont des membres de
leur famille malades ou décédés en
Algérie. Pour l’anecdote, Il y a
même un passager qui est rentré
pour le vote du 12 juin, il était avec
moi dans le bus et j’ai su par la suite qu’il était candidat à Tébessa.
Pour conclure, je dirais aux autorités que je comprends les mesures
de confinement qui ont été prises,
les tests, l’isolement, mais je ne
comprends pas qu’un pays refuse
de laisser rentrer ses enfants ! Les
frontières ont été rouvertes avec un
nombre de place très limité, alors
qu’il y a 7 millions d’Algériens qui
vivent à l’étranger. A titre comparatif, lors des opérations de rapatriement, il y avait un vol quotidien,
pendant des mois, de Paris vers Alger et aujourd’hui, après la réouverture des frontières, seulement 2
vols hebdomadaires sur le même
trajet sont programmés. Ce n’est
pas compréhensible d’après moi !».
Nawel passera, ce dimanche, un
test antigénique qui, elle l’espère
vivement, sera négatif, puis elle
quittera l’hôtel ‘Mazafran’ pour rejoindre sa famille avec tout le bonheur que l’on devine.
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