Vous êtes ici >> Accueil/Annaba Actualités/L'OMC abordable ?
Zone Membre
Publicités

L'OMC abordable ?

Publié le 19/06/2021
L'OMC abordable ?
« Actualité précédente
Annaba les nouvelles!
Actualité suivante »
DES CHOIX ET DES ACTES

Les Commentaires


L'OMC abordable ?

par Abdelkrim Zerzouri


L'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), quelle histoire ! Ce sont des années de négociations qui n'ont, jusque-là, abouti à rien. Ce jeudi 17 juin 2021, le ministre du Commerce, Kamel Rezig, a affirmé, lors de sa participation aux travaux de la réunion des ministres de l'Union africaine (UA) chargés du Commerce avec l'OMC, que l'Algérie allait de l'avant vers l'accession à l'Organisation mondiale du commerce selon des démarches «bien étudiées». Est-ce la bonne, cette fois-ci ? Le premier groupe de travail de l'accession de l'Algérie à l'OMC a été établi le 17 juin 1987 et, depuis, plus rien. Entre cette date et aujourd'hui, il y a eu plus d'une vingtaine de réunions avec le groupe de travail, présidé par l'ambassadeur José Luís Cancela Gómez (Uruguay), la dernière en date remonte au 5 février 2019, sans déboucher sur un accord entre l'Algérie et l'OMC, qui regroupe en son sein 164 pays membres (depuis le 29 juillet 2016). L'Algérie garderait encore, de nos jours, son statut de pays observateur.

Pourquoi les autorités algériennes n'ont pas pu conclure un accord avec cette organisation ? Certainement que la politique d'une économie « dirigée » a été un obstacle de taille devant l'accession de l'Algérie à l'OMC, qui a, elle, un but principal en totale contradiction avec cette politique économique, en l'occurrence favoriser l'ouverture commerciale en faisant sauter les barrières douanières, notamment.

Malgré le manque d'informations officielles au sujet des points sur lesquels butent les négociations, car les documents se rapportant aux Groupes de travail des accessions font l'objet d'une distribution restreinte, dépendant de la quantité et de la complexité des documents concernés, selon une note de l'OMC, on sait pertinemment que le problème essentiel avec l'Algérie reste lié à la politique sociale, notamment les subventions des prix de produits de large consommation. Selon des indiscrétions d'un ancien ministre du Commerce, l'OMC a exigé de l'Algérie de cesser de soutenir les prix des énergies, à savoir l'électricité et les carburants, en parallèle à de profondes réformes législatives qui régissent son économie. Est-ce à dire qu'aujourd'hui, si l'on tient en considération les affirmations du ministre du Commerce, soutenant que l'Algérie allait de l'avant vers l'accession à l'Organisation mondiale du commerce selon des démarches «bien étudiées», le pays remplit les conditions exigées pour son accession à l'Organisation ? Le ministre a relevé dans ce sens, entre autres réformes, la révision de la rège 49-51 régissant l'investissement étranger en Algérie, maintenue pour certains secteurs stratégiques, faisant valoir « ses répercussions positives sur l'attractivité des investissements directs étrangers (IDE) et l'augmentation du volume des échanges commerciaux». Et, on sait également que l'Algérie se dirige tout droit vers l'abandon de la politique de subvention des prix des produits de large consommation.

La mission en question, très impopulaire, incomberait à la nouvelle Assemblée populaire nationale (APN), qui devrait trouver de nouveaux mécanismes pour continuer à soutenir directement les classes défavorisées après l'instauration de la réalité des prix, à travers le versement direct d'une somme d'argent aux nécessiteux, la distribution des bons de consommation alimentaire en faveur des couches sociales démunies, ou encore d'autres moyens à sonder. En tout cas, la fin des transferts sociaux, tels qu'on les a connus depuis toujours, est un passage obligé pour prétendre accéder à l'OMC.
Pour ajouter un commentaire, vous devez être membre de notre site !

Identifiez-vous :


Ou Inscrivez-vous gratuitement !

Dernières brèves

Articles similaires