Des centaines d’Algériens débarquent à Almeria

Des centaines d’Algériens débarquent à Almeria

Un ‘‘tsunami’’ de Harraga déferle sur l’Espagne

 04 Juil 2021

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Le phénomène des Harraga vient de prendre une ampleur jamais égalée auparavant. Le nombre des départs depuis l’Algérie a carrément explosé durant les trois derniers mois. En plus du fait qu’il n’épargne aucune frange de la société, il existe aujourd’hui de nombreuses femmes seules, qui n’hésitent plus à tenter l’ « aventure ». Rien qu’entre mercredi et vendredi dernier, le littoral de la ville espagnole d’Almeria a été pris d’ « assaut » par des centaines de Harraga algériens, qui ont réussi à traverser la mer, et à échapper au contrôle, selon des médias ibériques. L’arrivée massive de ces Harraga a surpris les services de sécurité espagnols, dépassés par l’importance du mouvement. « Quand nous sommes confrontés à un flot d’entrées inattendues, nous n’avons pas assez d’agents et nous ne pouvons pas contrôler toutes les côtes de la province d’Almeria », ont justifié les policiers, dont le témoignage a été repris par la presse locale. La plupart des entrées, plus d’une vingtaine, ont eu lieu dans la nuit du mercredi au jeudi. Débordée, la police nationale espagnole a été obligée, comme cela s’est produit l’année dernière, à remettre en liberté des centaines de personnes, venues d’Algérie en l’absence d’ordres judiciaires déterminant leur placement dans un centre de rétention pour migrants clandestins. Vendredi après-midi, un membre d’une ONG espagnole, activant dans le secteur humanitaire, avait donné l’alerte via sa page Facebook. Selon Francisco Jose Clemente Martin, neuf embarcations ont été interceptées par la garde civile espagnole, à bord desquelles se trouvaient des Algériens en majorité, alors que les autres ont pu échapper. Le militant avait indiqué sur sa page Facebook, avoir signalé la disparition de cinq petites embarcations transportant plus de 100 harraga. « Plus de 200 ressortissants algériens ont été localisés à bord d’embarcations de fortune, mais que seule une petite centaine d’entre eux ont été secourus et amenés à bon port », a-t-il mentionné. Par le biais d’un communiqué, l’activiste humanitaire avait affirmé être venu en aide à quatre embarcations, qui ont lancé un SOS en utilisant le téléphone d’urgence. Il s’est dit également « très préoccupé et inquiet par la disparition de cinq (5) barques, depuis plus de 48 h. Devenue depuis une dizaine d’année, une destination privilégiée des Harraga, mais surtout des puissants réseaux, qui contrôlent le trafic, leur permettant d’engranger des profits inimaginables, la région espagnole d’Almeria est aujourd’hui en état d’alerte. Le port de la ville a connu ces dernières 48 heures, une activité intense et un mouvement inhabituel des services de sécurité, des agents de la Croix rouge et des équipes de sauvetage en haute mer, afin de faire face à une situation « extrêmement préoccupante ». De nombreuses sources ont parlé de plus de 400 « clandestins », qui ont pu rallier les côtes espagnoles, après s’être lancés dans l’aventure depuis la région Ouest de l’Algérie. Peu importe le nombre exact de ces « désespérés » en quête d’illusions. Si des sources médiatiques, se référant à des informations sécuritaires, évoquent « plus de 30 embarcations en provenance d’Algérie », qui ont été « interceptées » par les garde-côtes espagnols, c’est que la côte d’alerte a été atteinte ! Il y a une année, un avocat basé à Annaba, une ville qui fut considérée à des moments de son histoire récente comme la capitale des Harraga, avait déclaré « que les chiffres réels du nombre de migrants clandestins doivent être multipliés par 20, si l’on prend en compte ceux qui ont réussi leur traversée ». L’année dernière à la même époque, l’Espagne a affirmé avoir accueilli plus de 1 700 Algériens sur son sol contre une centaine à la même période en 2019. Selon des statistiques établies par l’agence européenne de garde-frontière et de garde-côtes, « plus de 70.000 personnes sont partis en 2020 de Libye, d’Algérie et de Tunisie, soit 140% de plus que l’année précédente ».

Mohamed Mebarki