Les mille et une questions soulevées par le bucher de Larbaâ Nath Irathen

Un jeune de 34 ans brulé vif, lynché en public par une foule nombreuse, assoiffée de vengeance, bouillonnant de colère, aveuglé par sa haine barbare, enivré par sa quête du coupable qui serait à l’origine de ces feux de forêt ravageurs qui ont décimé des dizaines de localités en Kabylie. Ces images resteront gravées dans la mémoire collective des Algériens. Le bucher de Larbaa Nath Irathen est un crime abominable qui restera pendant longtemps un traumatisme national. Depuis hier mercredi 11 août, plus rien ne sera comme avant. Pour que cette barbarie ne puisse jamais se reproduire, les Algériens ont besoin de connaître la Vérité sur les tenants et aboutissants de cette cruauté inédite.

Et la vérité se trouve dans les réponses qu’il faut trouver aux mille et une questions soulevées par ce bucher barbare. En effet, de nombreuses zones d’ombre restent à éclairer et il faut une enquête approfondie pour déterminer les circonstances exactes de ce drame. D’abord, Djamel Bensmail n’est pas un individu méconnu en Kabylie comme chez lui à Miliana dans la wilaya d’Ain Defla. Le jeune algérien est artiste et il compte de nombreux fans qui l’appellent affectueusement « Jimmy ». C’est également l’un des militants les plus actifs du Hirak, le mouvement populaire algérien ayant débuté le 22 février 2019. Selon nos informations, il se trouvait dans la région de Larbaâ Nath Irathen depuis près 48 heures avant son arrestation brutale qui demeure encore opaque.

Et pour cause, le jeune Djamel Bensmail a participé activement à plusieurs opérations de sauvetage et de bénévolat pour secourir la population locale. Il était donc familier avec plusieurs habitants de Larbaâ Nath Irathen et des villages environnants. Il avait supervisé une opération de récolte de fonds et d’aides diverses dans sa région natale à Miliana avant de rallier la Kabylie. Il était donc en contact permanent avec des habitants ou des acteurs locaux impliqués dans la chaîne de solidarité locale qui s’est déployée rapidement dés le lundi 9 août dernier.

Djamel Bensmail était donc un individu bel et bien identifié comme un bénévole engagé et un généreux donateur solidaire avec les sinistrés des feux de forêt qui ravagent la Kabylie. Comment a-t-il pu être confondu avec un pyromane dangereux qui tentait de déclencher de nouveaux incendies ? Qui a pu le dénoncer de la sorte et qui est à l’origine de son arrestation par des habitants déchaînés avant qu’il soit remis aux policiers de Larbaâ Nath Irathen ? Nous n’avons pas pu trouver des réponses précises et factuellement fiables. Les récits sont nombreux et divergents. Chaque témoignage colporte des versions pleines de contradictions.

Seule une enquête sécuritaire peut finalement aboutir à la vérité. Justement, le rôle joué par les services de sécurité dans cette triste histoire est totalement troublant. L’homme a été une première fois livré à la Police qui devait le transférer vers le commissariat central de Larbaâ Nath Irathen afin de le placer en garde-à-vue pour ensuite l’interroger et l’auditionner dans le but de déterminer sa supposée implication dans un acte de pyromanie.

A la surprise générale, les forces de la Police se sont montrées très passives face à la colère d’une foule qui s’était constituée avec une vitesse déconcertante devant le commissariat central de Larbaâ Nath Irathen. C’est dire que des cercles ont fait propager très rapidement l’information de l’arrestations de pyromanes suspects. Des cercles qui voulaient ainsi à tout prix mettre la main sur ces pyromanes afin de les punir de manière exemplaire.

C’est ce qui explique pourquoi les policiers de Larbaâ Nath Irathen se sont retrouvés encerclés par une foule déchaînée qui a pu extirper de force Djamel Bensmail du fourgon qui se dirigeait vers le commissariat. Lynché ensuite par une foule enragée, le présumé pyromane a été brûlé enfin et exposé au centre ville de Larbaa Nath Irathen devant la statue de Abane Ramdane, à quelques dizaines de mètres du commissariat de police qui était aussi encerclé jusqu’à des heures tardives. Plusieurs témoignages concordantes recueillis par Algérie Part ont confirmé que la foule en colère avait exercé de fortes pressions sur les policiers pour leur livrer deux autres présumés pyromanes qui se trouvaient dans le commissariat, mais la police a pu résister en refusant de céder à la colère populaire.

Mais dans le cas de Djamel Bensemail, les policiers ont cédé dans des conditions qui demeurent difficiles à expliquer. Des sources policières assurent que le fourgon abritant le fils de Miliana a été caillassé et vandalisé, les policiers auraient pu ainsi être pris pour cibles s’ils avaient voulu opposer une résistance plus acharnée.

D’autres sources oculaires affirment le contraire et jurent que les policiers ont laissé faire pour ne pas entrer en confrontation avec une foule totalement incontrôlable. Les policiers auraient-ils pu agir autrement ? Certains anciens policiers contactés par Algérie Part disent que oui. Il aurait été envisageable de procéder à des tirs de sommation en l’air afin de disperser la foule sans blesser le moindre habitant. D’autres affirment que des renforts auraient pu être dépêchés pour mettre en sécurité le fourgon ciblé par la colère populaire. Quoi qu’il en soit, aucune source n’est affirmative à 100 % et tous nos interlocuteurs reconnaissent que la situation est inédite et difficilement gérable au regard de l’émotion collective soulevée par les dramatiques pertes des incendies de forêt en Kabylie.

Une enquête approfondie est donc plus que jamais urgente car les origines de ce drame remontent aux circonstances inexpliquées de l’arrestation de Djamel Bensmail. Ce dernier a fait l’objet de toutes les accusations affolantes et rumeurs infondées lorsqu’il avait été remis aux policiers. Jusqu’à cette heure-ci, personne n’a pu situer le lieu précis ou le village dans lequel le présumé pyromane a été interpellé “en train d’allumer le feu”, comme avancé par les folles rumeurs qui ont enflammé toute la région de Larbaâ Nath Irathen hier mercredi 11 août. Le mystère demeure donc entier. Ce qui laisse croire qu’une terrible machination a été actionnée pour utiliser l’émotion et la colère de la population locale afin de justifier un crime abominable et abject.

"Un assassinat aveugle"

Le jeune algérien est artiste et il compte de nombreux fans qui l’appellent affectueusement « Jimmy ». C’est également l’un des militants les plus actifs du Hirak, le mouvement populaire algérien ayant débuté le 22 février 2019.

Pourquoi les incendies ont une influence sur le réchauffement climatique ?









Du réchauffement aux incendies

Des températures plus élevées favorisent la transpiration des plantes et la diminution de l'eau contenue dans les sols. La végétation s'asséchant, le risque de départ de feu est plus fort. La quantité de combustible disponible une fois l'incendie déclaré augmente également.

"Comment les incendies de forêts agissent sur le réchauffement climatique ?"

"la cause des incendie c est le changement du climatique"

Feux de forêt et réchauffement climatique, un cercle vicieux

Si les risques d'incendies sont amplifiés par les changements climatiques, ces incendies vont à leur tour participer au réchauffement climatique, en dégageant une forte pollution par les gaz à effet de serre.