Crise énergétique en Europe : grande opportunité pour l’Algérie

Crise énergétique en Europe : grande opportunité pour l’Algérie

LA NATION Il ya 4 jours Economie, La Une 1 commentaire 96404 Vues


La flambée des factures de l’électricité et du gaz en Europe peut constituer une opportunité pour l’Algérie de rétablir ses équilibres financiers et de reprendre le chemin de la croissance et de l’investissement.

Le prix de l’électricité suit, depuis le début de l’année 2021, une courbe ascendante qui ne semble pas vouloir s’arrêter en si bon chemin. La flambée des cours du gaz à cause d’une demande quasi hystérique en Asie, particulièrement en Chine, qui connaît une reprise économique sur les chapeaux de roue, a fortement pesé sur les sources d’énergie.

Du coup, pris de panique, les gouvernements européens tentent de se prémunir d’un choc énergétique aux conséquences désastreuses aussi bien sur le plan économique que social. Après près de deux ans d’une crise sanitaire, les populations du vieux continent risquent de s’appauvrir davantage en payant nettement plus cher la lumière, le chauffage et le fonctionnement de leurs appareils électroménagers.

Les entreprises, elles, subiront un impact sérieux avec l’augmentation de leurs coûts de production et seront donc moins concurrentielles vis-à-vis de leurs rivales des autres régions du monde.

C’est donc une grande opportunité offerte à l’Algérie, qui est à quelques kilomètres à vol d’oiseau du point le plus bas de l’Europe, pour augmenter son offre en énergie et sortir, elle-même, de la crise qu’elle subit depuis 2014.

En plus du gaz dont il est l’un des plus grands producteurs au monde, le pays possède un gisement solaire incomparable qui lui permet de devenir rapidement une puissance électrique en Méditerranée. D’ailleurs, il existe un mécanisme euro-méditerranéen qui envisage l’interconnexion électrique des deux rives de cet espace. L’Association des gestionnaires des réseaux de transport de l’électricité méditerranéens (MED-TSO) qui regroupe 18 pays a pour mission de soutenir toutes les initiatives institutionnelles visant à faciliter la création d’un marché régional de l’énergie et développer un réseau régional de transport de l’électricité intégré, sûr et durable.

Les principaux objectifs des associés se résument, entre autres, dans la coordination des Plans de développement nationaux des réseaux de transmission et le fonctionnement de leurs réseaux électriques, l’harmonisation des règles techniques afin de garantir l’interopérabilité des systèmes électriques interconnectés, la formation, le partage des connaissances et l’assistance technique dans la région, en facilitant les échanges d’information, les analyses et les expériences entre les membres, y compris en matière de recherche et développement.

L’Algérie assure actuellement la présidence de MED-TSO

C’est l’Algérie, à travers le P-dg du Groupe Sonelgaz, Chaher Boulakhras, qui assure actuellement la présidence de TSO. Ce dernier a d’ailleurs estimé mardi qu’il est « opportun de procéder à une révision stratégique de la MED-TSO, à sa modernisation, s’il le faut, et de lui permettre de cadrer avec les prévisions actuelles de la Ligue ».

MED-TSO était « globalement active » durant la pandémie Covid-19, précise le P-Dg de Sonelgaz, relevant « le respect par cette instance des engagements, en ce sens que nous constatons un progrès considérable en matière de coopération avec les parties concernées », a-t-il ajouté.

Boulekhras a mis en avant la nécessaire signature de la mise à jour de l’accord de coopération entre MED-TSO et la Ligue européenne des gestionnaires des réseaux électriques, avant la fin du mois en cours, en vue de « consolider la coopération, notamment en termes d’échange d’informations ».

Au sujet de l’état d’avancement des relations avec le Comité maghrébin d’électricité (COMELEC) et de la zone d’interconnexion électrique au Maghreb, Boulakhras a évoqué plusieurs points dont l’élaboration du projet de feuille de route par le secrétariat général avec l’appui du comité technique d’organisation dans le cadre du projet « TEASIMED », qui instaure le lancement de la zone d’interconnexion électrique dans la région du Maghreb pour convenir et définir les dernières dates et les mesures concrètes relatives à ce projet.

Boulekhras a, enfin, salué la réussite de la conférence ministérielle sur « le rôle des gestionnaires des réseaux de transport d’électricité dans la transition énergétique et la neutralité carbone », organisée par la Ligue des gestionnaires des réseaux de transport électrique européenne, GO15 et MED-TSO, en prévision de la 26ème session du sommet sur l’environnement et le climat (COP26) le 6 novembre prochain.

Par ailleurs, sur le plan interne, l’Algérie connaît une amélioration « remarquable » en matière d’alimentation en énergie électrique ces dernières années en Algérie, selon le responsable de la cellule de communication de la Société algérienne de distribution de l’électricité et du gaz (SADEG), Khalil Hodna. Ce « résultat important a été réalisé à la faveur de l’exécution de plusieurs programmes de développement affectés au bénéfice des différentes wilayas du pays », a-t-il indiqué.

Le même responsable a précisé que 178.245 postes de transformation ont été installés à travers le pays jusqu’à fin 2020. Ces équipements ont contribué à hisser le taux de couverture en cette énergie à 98 % à l’échelle nationale.

Mourad Fergad

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