Pénurie d’eau potable à Annaba
Sécheresse, gestion, avidité : tous coupables !
16 Aoû 2022 Annaba
1928374 fois
Sécheresse, gestion, avidité : tous coupables !
Salah-Eddine
Le problème de l’alimentation en eau potable, notamment dans les cités côtières d’Annaba, se pose avec acuité. En attendant la réception du projet, en cours de réalisation de l’usine de dessalement de l’eau de mer de Koudiet Draouech (El-Tarf), qui doit alimenter cette wilaya, la partie littorale de la Coquette fait face à une pénurie inédite.
C’est, en effet, une saison estivale des plus difficiles en matière d’alimentation en eau portable, qu’est en train de vivre la ville d’Annaba, principalement dans sa partie littorale. Pour beaucoup c’était prévisible, en raison de la faible pluviométrie cette année, pour ne pas dire la sécheresse, qui a caractérisé la wilaya d’Annaba. C’est ainsi qu’une crise d’alimentation en eau potable est douloureusement ressentie sur la majorité de la côte annabie, la zone d’habitation la plus fréquentée, durant la période des grandes chaleurs, où l’on consomme le plus d’eau traditionnellement. Une crise qui a poussé les habitants et les propriétaires des complexes touristiques à opter pour l’approvisionnement par le biais des camions citernes, même si cependant, l’eau livrée serait douteuse, affirme une source crédible. En effet, les habitants d'une partie du littoral Annabi au même titre que les responsables des complexes touristiques et des établissements médicaux privés, ont durement ressenti les effets de la sècheresse exacerbé par le comportement maffieux de certains responsables concernés par la mission de l’alimentation et de l’assainissement des plages. Durant ces journées caniculaires, alors que la saison estivale bat son plein, les locataires, ne savent plus à quel saint se vouer, ni à quelle porte frapper devant l’absence quasi-totale de ce précieux liquide, au niveau d’une zone des plus fréquentées de la ville. Ainsi les robinets sont à sec notamment du côté de Sidi-Aïssa, Rizzi-Amor, la Caroube Toche, Belvédère et Ain-Achir, pour ne citer que ceux-là. Impuissants devant cette situation à la limite de l’intolérable, les habitants menacent aujourd’hui d’opter pour des actions plus radicales en investissant la chaussée, entre autres, si une solution urgente ne venait pas à être trouvée par les autorités locales. Malgré les efforts du maire d’Annaba et l'implication de la gendarmerie, la situation n'a pas changé d'un iota. Les élus ont invité l'entreprise de gestion de l'eau à designer l'un de ses cadres afin de faire partie d'une commission de wilaya et sortir de cette impasse qui davantage une saison estivale totalement défaillante.
Bajima, source du mal
Nul n’ignore que les propriétaires de camions citernes évitent d’acquérir ce liquide vital auprès du service technique de la commune, préfèrent faire le plein gratuitement, à partir d’une réserve d’eau douteuse du côté de la zone dite Bajima pour la vendre à 2.500 dinars la citerne de 2.000 litres. Les habitants des quartiers en question, qui n’ont pas cessé d’attirer l’attention des pouvoirs publics, sur cette situation, affirment que cette eau à une couleur douteuse et un arrière-goût désagréable. Autrefois, des opérations strictes de contrôle sur la provenance de l’eau étaient automatiquement effectuées par la gendarmerie. « Il y a quelques temps, aucun des chauffeurs des camions citernes n’osait s’aventurer sans ticket d’approvisionnement livré par le service technique de l’APC, car il encourait des poursuites judiciaires pour atteinte à la santé publique », rappelle un habitant. Ceci en faisant noter que le problème de la gestion de l’eau potable est pratiquement généralisé à Annaba et qu’il a toujours été au centre des préoccupations des responsables locaux, depuis le départ de la société allemande, qui était chargé de sa gestion.
Gestion boiteuse ?
La direction de l’Algérienne des eaux qui a hérité de la distribution de l’eau semble aujourd’hui totalement dépassée par la multitude de problèmes rencontrés sur le terrain. « Chaque été, c’est toujours le même histoire ! Le manque d’eau dans le réseau, les fuites quasi permanentes, sinon la défection d'une pompe. C’est absurde et impardonnable ! Le ministère doit s’impliquer et ouvrir une enquête pour situer les responsabilités de chacun. C’est trop, Annaba ne mérite pas cette situation en plein saison estivale. C’est flagrant, ils poussent les gens à casquer sous la table », confie un résident de la cité côtière de Belvédère. De son côté, le gérant d'un complexe touristique signale que de nombreux vacanciers ont menacé déjà de quitter les lieux pour d'autres horizons, en raison de l'absence d'eau potable. « C’est grave, qu’en ce troisième millénaire, des touristes étrangers assistent chaque jour, à des scènes d’une autre époque, avec ces navettes non-stop de camions citernes, qui viennent remplir les bâches et les réservoirs des complexes touristiques soit disant de renommée.
Les Commentaires
La distillation thermique consiste à retirer les molécules de chlorure de sodium de l’eau. Cette technique est utilisée dans les pays du Golf pour déminéraliser l’eau de mer et ainsi obtenir une eau potable. D’ailleurs, le sultanat d’Oman obtiendrait 15% environ de son eau grâce à cette technique.