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«Samahna si l'Hadj» ! par Abed Cherifi Histoire vraie : l'homme se présente au guichet d'une antenne comm

Publié le 07/12/2022
«Samahna si l'Hadj» ! par Abed Cherifi Histoire vraie : l'homme se présente au guichet d'une antenne communale quelque part dans le pays profond, pour retirer un document à verser dans son dossier de retraite. Un homme, assis sur un fauteuil rembourré avec plein de cachets ronds sur le bureau, lui décoche : « rahou yefatrou si l'Hadj » ! Comprendre : « ils sont partis déjeuner »... « Mais il est encore 11h20 Monsieur... », répond l'homme aux tempes grises. « Ils habitent loin, samahna si l'Hadj » ! insiste l'homme affalé sur le fauteuil. Et dire que nous sommes qu'à quelques encablures du mois de tous les soucis. En attendant que le travail paie dans le futur, où, quand, comment « nicher » un Algérien en chair et en os qui bosse au sens stakhanoviste du terme ? Selon le vade-mecum de tous nos paradoxes grandeur nature, l'Algérie est le pays où l'on paye l'eau la moins chère du monde, le pain le plus facile d'accès de tous les pays à destin équivalent, l'essence la plus gaspillée des pays pétro-dépendants, le loyer le plus modéré des modérés, l'énergie électrique la moins coûteuse de tous les pays... éclairés... Dépersonnalisé jusqu'à... la moelle, le travailleur algérien n'est pas comme ses camarades d'infortune d'ailleurs : il reçoit sa solde un mois avant d'avoir goûté au fruit gratuit de son labeur inaccompli, et claque sa prime de rendement une année avant de voir sa boîte « banqueroutée ». Selon une théorie algéro-algérienne, le travailleur de chez nous fait semblant de se retrousser les manches lorsqu'on fait semblant de le payer. Il veut donner l'impression trop fausse de trimer à la tâche, pas pour améliorer le BNC (Bonheur national collectif), mais pour lutter contre l'ennui sidérant, le vice dévorant et le besoin irrépressible de marcher sur la lune sans jamais laisser de trace... humaine. Religion sacro-sainte pour nos golden boys pas comme les autres, -ce bidule-, de la productivité, sous nos latitudes ombragées, est inversement proportionnel à la «douloureuse» de nos faillites « vracquées ». Le travailleur algérien est devenu un salarié miséreux, avec des mains faussement calleuses et des bras brisés. Et parce que le travail était, à l'origine des temps, un accident de la vie, avant de changer de «statut particulier», pour devenir une maladie chronique, il est peut-être plus glorieux de mourir d'épuisement que d'ennui dans un pays où tout le monde a le sentiment tenace de jouer le beau rôle de combattant en carton-pâte, à courir, les jambes cisaillées, après un destin détourné...
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